Ce mercredi, sur Twitter, le hashtag #SignaleUnMusulman a fait fortune. Parfois de façon intelligente et drôle, comme quand on voyait l'animateur Gaël Féraud et son jeu Slam, ou encore Robert Ménard en émir ou le barbu - parmi bien d'autres - Robert Hue.

Mais c'est quand même une profonde impression de malaise qui dominait, le lendemain même de la cérémonie d'hommage aux quatre policiers assassinés par Mickaël Harpon.

En effet, ce mouvement sur Twitter est une conséquence des propos d'Emmanuel Macron appelant à « une société de vigilance » face à l'islamisme. Tous les éditorialistes ont souligné la tenue du discours présidentiel, mais aussi ses limites : les mots sont beaux, mais où sont les actes ?

Or, tous ces beaux esprits de Twitter, musulmans eux-mêmes ou très muslim-friendly, ont voulu nous resservir, sous couvert d'humour, la thèse de musulmans stigmatisés. On a même pu lire : « À quand un insigne, un croissant vert ? »

Il y a vraiment de l'indécence à jouer la victimisation après un attentat commis par un musulman radicalisé. Et l'humour n'était peut-être pas de mise, non plus, après un tel carnage et des défaillances de l'État aussi criantes.

Mais il est vrai que le mouvement avait été lancé, dès la veille et l'audition de Christophe Castaner devant les parlementaires, par le député El Guerrab, à qui l'on reproche par ailleurs des faits de violence : « Vous avez cité le port de la barbe [...] je constate que vous avez une barbe vous même. » Sans commentaire.

Ce mouvement sur Twitter, malgré ou à cause de son indécence, était aussi révélateur, comme dans toutes les affaires de voile, de burkinis, de revendications alimentaires, de piscine, de la stratégie de banalisation, d'implantation de l'islam. Comme pour nous dire : « Regardez : barbes, kebab, voiles sont partout, déjà là, font partie de votre paysage. Et c'est paisible. Alors pourquoi dénoncer ? Et de toute façon, vous ne le pourrez pas, car les faits et le nombre sont là pour le rendre impossible. »

C'est une propagande efficace, destinée à tuer d'avance toute réaction. Or, toute l'affaire Harpon, justement, projette une lumière crue sur cette banalisation, cette implantation et ses coupables succès qui ont, jusqu'au cœur de l'État, désarmé toutes les résistances, désactivé toutes les alarmes qui auraient dû signaler les dérives qui ont créé le cas Harpon.

Et nous avons donc le droit - et même le devoir, pour les victimes passées et pour affronter l'avenir - de dire, sereinement, que tous les « marqueurs » de l'islam ne font pas partie de notre civilisation, de notre culture, et que nous avons le droit de nous opposer à leur envahissement de l'espace public dans certains endroits. De constater, tout aussi sereinement, que si, bien sûr, tous les musulmans ne sont pas terroristes, l'islamisme est bien une hydre, pour reprendre le mot même du Président Macron, qui s'étend sur la société française, et cette hydre ne vient pas de nulle part. Mais aussi de demander des comptes à nos dirigeants dans leur gestion complaisante de cet islam politique, comme l'a montré la scandaleuse faillite de l'État dans l'affaire Harpon, mais aussi dans la non-expulsion scandaleuse de l'imam de Gonesse dont le député Pupponi a révélé tous les ressorts.

Et dans ces heures graves, nous n'avons pas vraiment envie de faire de l'humour et de participer à un mouvement destiné avant tout à oublier ces réalités, une fois de plus.

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11 octobre 2019 à 9:06

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