Sébastien Pilard : « Emmanuel Macron est en train de réussir son pari : à force de vouloir gagner des élections, on risque de perdre et les élections et notre âme ! »

sébastien pilard

Suite du feuilleton Renaud Muselier en région PACA, puisque le président des Républicains, Christian Jacob, publie un communiqué regrettant l'attitude de la tête de liste tout en appelant à voter pour lui aux élections régionales. Reste-t-il un espace politique pour les Républicains entre le RN et LREM ?

Réaction de Sébastien Pilard pour les lecteurs de Boulevard Voltaire.

 

 

Les Républicains ne s’en sortent pas. Le président des Républicains Christian Jacob a publié un communiqué regrettant l’attitude de Renaud Muselier, tête de liste en région PACA, mais appelle néanmoins à voter pour lui pour faire barrage au Rassemblement national.

Vous semblez regretter cette décision.

En effet, je regrette cette décision. Le fait qu’il n’y ait pas de liste contre Renaud Muselier et en plus appeler à voter pour lui en tant que président du parti, je pense que cela a donné gain de cause à Renaud Muselier. Je salue la position courageuse de Retailleau qui a voté contre. Je pense que cette clarification était nécessaire et attendue par nos électeurs, attendue par nos militants et nos adhérents qui sont très attachés aux valeurs de la droite authentique, totalement incompatibles avec le président de la République et non soluble dans le macronisme.

 

On a l’impression que le parti Les Républicains est condamné à devoir choisir entre La République En Marche et Le Rassemblement national. On peine à voir quel créneau politique la droite dont vous faites partie peut occuper à l’heure actuelle.

C’est tout le problème. Aujourd’hui, au regard des tergiversations en termes d’alliance et du manque de visibilité des différentes listes, on est davantage en train de construire notre propre cercueil. On ne peut que condamner cette alliance entre En Marche et Les Républicains en PACA. Malheureusement, ce n’est pas la seule région dans laquelle il y a des des alliances. Elles sont soit effectives soit en cours de construction. Je ne parle pas des départementales où dans beaucoup de départements on peut voir une collusion entre des candidats Les Républicains et les candidats qui ont soutenus En Marche. Macron est en train de réussir son pari. À force de vouloir gagner des élections, on est en train de perdre notre âme. Et à force de vouloir perdre notre âme, on risque de perdre les élections et notre âme et d’empêcher la droite d’être audible. C’est une énorme faute politique.

Ne risquez-vous pas de perdre la bataille électorale ?

Je pense sincèrement qu’il y a une voie possible. D’ailleurs Laurent Wauquiez le montre très bien en région Rhône-Alpes Auvergne où il mène une campagne de droite. Il est largement en tête dans les sondages. Renaud Muselier, sans alliance avec En Marche avait la possibilité de gagner.

Le pire est de prendre les électeurs pour des idiots. Lorsque nous faisons des annonces contre nature, les électeurs nous abandonnent. Qu’est-ce qu’un engagement politique sans cohérence ? Dites-moi qui sont vos amis et je vous dirai qui vous êtes.

Fondamentalement aujourd’hui, c’est ce que nous sommes en train de voir. Dans certaines régions, on voit que cela paye. En revanche, dans d’autres régions, on tergiverse. Les électeurs ne s’y retrouvent pas et on perdra à la fois notre âme et les élections.

 

Vous ne vous représentez-vous aux régionales ?

La cohérence dans la vie politique c’est de mettre en cohérence ses actions avec ses idées et ses convictions. Personnellement, je ne suis pas prêt à faire toutes ces compromissions pour garder mon mandat. Lorsqu’on voit chez Les Républicains ce manque de prises de décisions et les accords déjà effectifs dans la plupart des départements en accord avec notre présidente de région, je ne m’y retrouve pas. Par conséquent, j’ai décidé de ne pas participer à la prochaine équipe régionale. Un mandat politique sans cohérence avec ses convictions, c’est le néant.

Je pars du principe qu’il y a encore une voie possible et que l’on peut reconstruire une droite authentique, fidèle à nos convictions, basée sur le souverainisme, sur la sécurité, sur l’industrie, l’économie et sur la réforme de l’État. Encore faut-il s’en donner les moyens. Énormément de militants et d’élus sur le terrain, mais aussi de simples sympathisants de droite attendent que cette 3e voie émerge. Aujourd’hui, je me mobilise avec un grand nombre pour pouvoir émerger cette 3e voie.

Sébastien Pilard
Sébastien Pilard
Conseiller régional des Pays de la Loire Secrétaire national LR

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