[Satire à vue] LFI en panne sèche d’injustices à dénoncer

La pénurie de causes à défendre frappe durement La France insoumise. Exiger la pluie en pleine période estivale n'est pas un sujet porteur. Pour peu que la revendication climatique soit suivie d'un temps pourri sur l'ensemble des régions touristiques et voilà Jean-Luc Mélenchon livré aux gémonies des aoûtiens. Sacré bête noire des campings, gâcheur de farniente, ennemi des congés payés. Un comble !

Par ces temps de disette idéologique, il devenait urgent de dénicher un combat de dépannage. Une de ces luttes qui vous mobilisent un électorat en demande d'injustices de plein air. Manon Aubry, responsable du département « Idées saugrenues » au sein du parti, fut sollicitée. Le résultat de sa cogitation ne se fit pas attendre. Elle tenait la trouvaille qui pouvait faire tenir le parti quelques semaines : les micros sexistes. Immédiatement, sur Twitter elle s'en vient faire la démonstration de ce scandale qui affecte les femmes invitées sur les plateaux télé. Difficile à fixer sur une robe, un fil qu'il faut faire passer sous le vêtement... Jean-Luc Mélenchon, qui s'attendait à un coup de gueule contre les fers à friser, est agréablement surpris. Le problème mériterait une marche de Nation à Bastille. Un micro-défilé constitué de Manon Aubry et de... Manon Aubry, par exemple. Sous réserve, bien entendu, qu'elle ne s'avise pas de porter un débardeur qui laisse apparaître ses épaules. Une partie de l'électorat LFI ne supporte pas ces tenues impudiques. Bien couverte, elle peut échapper au sort des femmes archéologues de Saint-Denis et, ainsi, porter fièrement sa revendication. Halte aux micros-cravates ! Cet appareillage honteusement nommé. Ça, c'est du combat de gauche !

Pendant que les femmes se font tabasser parce qu’elles n’ont pas la bonne tenue dans les rues de Toulouse, l’extrême-gauche s’occupe du sexisme des micros. pic.twitter.com/OxRNTi42WG

— Damien Rieu (@DamienRieu) July 23, 2023

Dans les bureaux de LFI, c'est l'heure du bilan. Le sujet peut tenir jusqu'au week-end du 12. Mais ensuite ? Sur France Info, Mathilde Panot est en figure libre sur la sécheresse. « Malheureuse ! S'il se met à pleuvoir, nous sommes fichus ! » s'exclame le patron. « Le peuple nous accusera d'avoir porté la poisse aux masses travailleuses. Que dit-elle exactement ? » Et tous d'écouter fébrilement Mathilde Panot qui passait par là. « Nous avons notamment des situations de sécheresse en France, mais nous avons aussi des situations de sécheresse dans les océans et dans les mers, ce qui est extrêmement dramatique. » Un grand ouf de soulagement parcourt l'assemblée. Parler de la canicule en milieu marin permettra d'échapper aux soupçons d'appel au mauvais temps sur terre. Des militantes en burkini iront constater l'étendue du désastre. Par endroits, des touristes écolo ont vu la mer se retirer. Mathilde Panot doit rendre compte du phénomène. Horaires, amplitude, catastophitude et autres anomalies climatiques. De son nouveau bureau situé en haut du phare de Concarneau, la députée observera les alentours. Le soir venu, munie d'une lampe frontale, elle effectuera quelques rotations afin de prévenir les navigateurs d'un ensablement. LFI toujours sur le pont. Contre vents et marées, elle n'abordera pas les sujets vecteurs de désaffection d'une partie de ses électeurs. L'attente de l'automne avec ses gilets couvrant les épaules des femmes sera long. Ou comment comprendre la motivation de l'extrême gauche pour la fin de toutes les canicules.

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