[Satire à vue] Le statut enviable du député Quatennens

800px-Adrien_Quatennens_2

La France insoumise dispose d'une arme de dissuasion massive : Mathilde Panot. Un regard qui menace à tout moment de fusiller son contradicteur, une sévérité qui en impose, la députée peut faire face aux pires assauts médiatiques générés par l'affaire Quatennens.

Sur LCI, le journaliste Adrien Gindre a été commis d'office pour interviewer la jeune femme. Au mépris de la posture menaçante de son invitée, l'homme va tenter les questions qui fâchent. En coulisses, les collaborateurs de la chaîne se signent. La cascade est à haut risque.

Le téméraire s'est fixé pour objectif d'aborder le statut d'Adrien Quatennens durant son retrait de la vie parlementaire. Timidement, un premier point délicat est soulevé : « Est-ce qu'il sera cet après-midi dans l'Hémicycle pour le débat sur l'Ukraine ou l'assurance chômage ? » Quelle question ! Le conflit ukrainien n'est que bataille de polochons au regard des turpitudes conjugales de l'intéressé. « Non, il n'y sera pas », répond fermement Mathilde Panot.

Plutôt qu'enchaîner sur un sujet moins sensible, le journaliste ose un « Pourquoi ? » peu recommandé en pareille situation. L'explication de cette absence ne se fait point attendre : « Parce qu'il est en train de gérer le divorce et qu'il n'y sera pas. » Les téléspectateurs apprennent que tout député semble bénéficier d'un « congé divorce » qui le dispense d'officier au sein de l'Assemblée. /em>« Mais ça veut dire qu'il renonce à son indemnité de député le temps où il est absent ? » insiste l'intervieweur. Dans la régie de LCI, la tension est à son comble. L'envoyé spécial auprès de Mathilde Panot vient de poser la question irritante susceptible de déchaîner les foudres de l'enfer. Elle peut se lever, lui faire une scène, lui envoyer 50 SMS par jour, demander la garde des enfants...

Réussissant à surmonter son agacement, la députée insoumise évite l'obstacle de l'indemnité perçue à ne rien faire : « Il est en retrait le temps qu'il faudra. » Adrien Gindre insiste : « Et tout en percevant son indemnité de député ? » C'est en trop. Après être convenu difficilement qu'Adrien Quatennens allait être rémunéré durant un temps indéterminé afin de gérer ses affaires personnelles, Mathilde Panot règle le compte du journaliste : sa question était absurde. Il ne mesure pas la complexité humaine et administrative d'un divorce. Ah, c'est long ! Le juge, les avocats, la paperasse, les vicissitudes, les salles d'attente, les séances de psy... Est-ce qu'il se rend compte ? Hein ? Ben, non.

De retour dans sa rédaction, Adrien Gindre a sollicité un « congé Panot » pour se remettre de la mauvaise foi de son invitée. Sur recommandation du docteur Mélenchon, la demande peut passer.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 06/10/2022 à 7:04.
Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Etre payé à ne rien faire , emploi fictif ? des fonctionnaires placés hors cadre sont ainsi payés à ne rien faire.
    Et puis un député cela ne démissionne jamais , et son parti et l’Assemblée Nationale ne le lui demandent pas.
    L’actualité de ces derniers mois nous a donné l’exemple d’un député , qui avait sauvagement agressé un de ses collègues dans la rue avec un casque , blessures graves , a échappé à la procédure de flagrant délit du commun des mortels , et continue son mandat . Dans le silence assourdissant des médias.

  2. Ce qui revient à dire qu’une aide soignante , une vendeuse en supermarché , une auxilliaire de puericulture ont plus d’importance dans la société qu’un député de la répubique ?? Parce qu’elles ne bénéficient pas de la même mansuétude de la part de leur hierarchie ! Et de plus, ne touchent pas les mêmes « indemnités » !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois