Sarkozy entame (sa) Renaissance !

Nicolas Sarkozy a déjeuné avec un petit nombre de députés Renaissance réputés de l’aile droite.
800px-Nicolas_Sarkozy_-_World_Economic_Forum_Annual_Meeting_2011

L’information n’est pas passée inaperçue. Hier, l’ancien président de la république Nicolas Sarkozy a déjeuné avec un petit nombre de députés Renaissance réputés de l’aile droite. Un déjeuner largement commenté par la presse. Robin Reda, Charles Rodwell, Pierre Cazeneuve, Constance Le Grip, Damien Abad ou encore Laure Miller : le point commun entre tous ces députés est saillant, ils sont tous issus de l’UMP. Ainsi, personne n’a oublié que Damien Abad a été un  éphémère ministre de la Macronie après avoir été patron de l’opposition LR à l’Assemblée en 2017-2022. Quant à Robin Reda, n’était-ce pas lui qui tractait, le matin, contre la politique d’Emmanuel Macron et Renaissance, l’après-midi, après avoir eu son investiture ? Autant de vestes retournées pour accueillir celui qui avait refusé de soutenir la candidate à l’élection présidentielle de son camp Valérie Pécresse mais qui a multiplié les appels du pied à l’encontre d’Emmanuel Macron.

Aide Macron, le ciel t’aidera !

« Aider Macron, c'est aider la France », a affirmé Nicolas Sarkozy. « Aider Macron, c’est aider Sarkozy », grince, sous couvert d’anonymat, un député LR davantage partisan d’une ligne de fracture claire avec la Macronie. Car, au cœur de ce déjeuner, se dessine aussi l’après-Macron. « L’enjeu, c’est l’après », confiait, à BV, l’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, aujourd’hui collaborateur parlementaire du député LR Alexandre Vincendet. Ce même Copé qui avait violemment critiqué les députés LR ayant voté la motion de censure du gouvernement. Au fond, ce déjeuner rassemblant Sarkozy et les députés Renaissance ressemble davantage à une suite logique qu’à un franchissement de Rubicond asséché à force d’être traversé de part et d’autre. « Je ne vois pas en quoi l’information est d’importance », réagit le député Renaissance Karl Olive, qui rappelle « la proximité toujours affichée entre les deux Présidents ».

L’éternelle querelle de ligne chez LR

C’est l’histoire d’une béquille qui rêvait d’être une jambe. À droite, ce n’est en tout cas pas ce déjeuner qui va aider à la clarification. Toujours divisé entre ceux qui veulent la chute d’Élisabeth Borne et les adeptes du pacte, difficile, pour l’électeur LR, de s’y retrouver. Le pauvre Olivier Marleix (patron du groupe LR à l’Assemblée nationale) se retrouve bien souvent en simple commentateur des affres d’un groupe qu’il est censé présider.

Mais l’opération est-elle gagnante ? Car, avec ce pacte de gouvernement, LR abandonne définitivement son créneau d’opposition crédible à Macron et lie son sort à ce dernier. « La France n’aura plus le choix qu’entre la poursuite du macronisme et le basculement chez le Pen ou Mélenchon », note, dépité, sur son blog, le spécialiste de la droite « républicaine » Maxime Tandonnet.

Faut-il y voir une influence de l’ancien Président sur Emmanuel Macron ? « À la fin, ce sera toujours lui qui décidera », affirme Olive. En tout cas, l’hypothèse d’un accord LR-Renaissance se précise en même temps qu’un remaniement imminent. Si l’aile gauche et l’aile droite de la Macronie se déchiraient pour savoir qui remportera la mise après Macron, l’aile droite a visiblement gagné. Au fond, le vrai enjeu, pour ces personnalités, est de savoir qui va manger l’autre. Pour nous, simples observateurs, on peine à voir la différence flagrante entre la Macronie de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin et la droite de Copé et Sarkozy. « Je ne vois vraiment pas l’intérêt, pour Macron, de se rapprocher de Sarkozy », souffle un député Renaissance pourtant issu de l’aile droite. Peut-être que ce député n’a pas encore conscience que Macron appartient déjà au passé et que Sarkozy ne désespère pas d’incarner l’avenir. Comme si, au fond, ces dix ans de marche avec Macron n’étaient qu’une simple boucle.

Picture of Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

Le système de gestion des commentaires est en cours de maintenance.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il y a un fort état d’esprit anti-propriétaires
Gabrielle Cluzel sur CNews
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois