Retraites : violences policières ou violences contre les policiers ?

La réforme des retraites est une des nouvelles incarnations de la jacquerie qui, depuis les gilets jaunes, saisit la France. Arrestations, bagarres, gaz lacrymogènes, jets de pierre et feux de poubelle : la BRAV-M, avatar de la répression selon le camp du Bien, n'en finit pas de susciter l'antipathie des opposants.
La tentation est forte de crier aux violences policières. C'est un mot à la mode, c'est bien commode, d'ailleurs, cela permet de fustiger Macron en crachant sur les serviteurs de l'État, que l'on confond avec les serviteurs du pouvoir. Les choses semblent simples : gentils manifestants contre méchants policiers. L'affaire est claire.
Cependant, on apprenait, ce jeudi 13 avril, au cours d'une interview de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, par la sculpturale Apolline de Malherbe, que 568 policiers avaient été blessés depuis le début de la grogne contre la réforme. 568. Cela aide, semble-t-il, à relativiser deux ou trois choses. Près de 600 flics, qui n'ont rien demandé à personne, qui se contentent d'appliquer des ordres ineptes, qui craignent souvent pour leur vie et celle de leur famille, qui sont insultés en rentrant chez eux, ont fait les frais de l'acharnement macronien et de sa rencontre avec la vindicte populaire.
Certes, la police a gazé des poussettes en 2014, certes, elle a crevé des yeux en 2018. C'est pourtant, quoi que l'on pense par ailleurs de la réforme des retraites, un des derniers symboles régaliens qui tienne la route. Sans corps intermédiaires, l'État se montrerait dans toute son impuissance, comme lorsque les ministres affolés préparaient leur fuite face au peuple en colère, qui manifestait contre l'essence à 1,50 €. C'était il y a longtemps déjà.
À Sainte-Soline, par exemple, la révolte a fait 47 blessés dans les rangs de la police. On n'est pas obligé de choisir entre le camp de l'ordre et celui de la révolution. On peut simplement se contenter de voir, honnêtement, que ces policiers qui ont offert leur vie pour nettoyer les écuries d'Augias à la cuillère à café méritent mieux que la condescendance du pouvoir et la haine de la gauche.
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13 commentaires
Cet article, digne d’un normand, ménage la chèvre et le chou. Venons-en à l’essentiel. Une manifestation apaisée, à la démarche naturelle, aux gestes communs ne justice en aucun cas une agression de la part des forces de l’ordre. Dans une époque où l’effort est un gros mot, je ne vois pas pour quelles raisons les policiers se fatigueraient à agresser de simples passants souriants et chantants. S’ils reçoivent un pavé, ils l’évitent. S’ils en reçoivent deux, ils deviennent vigilants. S’ils en reçoivent trois, ils repèrent. S’ils en reçoivent un quatrième, ils font cesser les jets donc ils agressent pour se défendre. Rien de plus naturel. Quand on recherche la guerre, il faut en assumer les conséquences. Quant aux donneurs de leçons, je leur recommande de s’immerger dans le premier rang des policiers protégés par leur bouclier. Ils vivront du réel et sauront en parler en connaissance de causes.
J’ai lu et relu, je ne comprends toujours pas le sens de cet article; Sous couvert de « gardien des institutions », je suis désolé, j’ai plus de sympathie par les innocents qui ont été mutilés au début du mouvement des GJ (les vrais) que par leurs tortionnaires
c’est vrai, quoi, les pays qui appliquent les préceptes de la gôche (il y en a, ne vous déplaise) n’ont une police que pour distribuer fleurs et bonbons !
Ce ne sont pas les manifestants qui s’en prennent aux forces de l’ordre, c’est le bras armé de Macron et Darmanin, les Black-blocs et autres antifas.
Seulement, dans cette cohue, seuls les manifestants sont les victimes.
Macron et son sbire LR Darmanin donnent l’ordre de taper sur tout ce qui bouge, y compris des journalistes.
Toujours la même rengaine Macronienne, faire en sorte que les français se détestent les uns les autres.
Diviser pour régner !
les macronistes ont à nouveau lâché les black-block pour dénaturer les revendications légitimes. Macron, c’est la gouvernance par le chaos !
Très bonne analyse. Je pense que les Français honnête seront d’accord avec moi afin que les forces de l’ordre ne soient plus obligés, et payés par le con-tribuable, de protéger ceux qui leur « crachent dessus », et tout particulièrement les « ir-responsables politiques » qui braillent sans se lasser que la « police tue ». Ces gens là devraient fuir la police et surtout ne pas demander sa protection …. trop dangereux pour leur inestimable personne !
Comme toujours la réponse est dans la mesure rien n’est tout blanc ou tout noir et tout le monde a deux faces.
Quand les policiers autrefois encadraient une manif ils n’ étaient pas habillés comme des cosmonautes bardés de protections et armés sans doute parce que c’est nécessaire mais l’aspect pacifique d’une manifestation s’en trouve sérieusement entamé. Le fait en Angleterre que les policiers ne soient pas armés entre dit- on pour beaucoup dans le résultat qu’ils obtiennent. Nous sacrifions à l’escalade mais qui a commencé ? (Il y a sur Arte deux excellents documentaires à ce sujet qu’on peut voir en différé. )
Nul doute que la peur engendre une action violente mais il est incontestable que la police est à l’origine de blessures invalidantes et que les provocations subies par cette police soient à l’origine de leur réaction.
Un cercle vicieux dont il sera difficile de sortir.
Les manifs avec des vrais manifestants OK , mais quand on voit tous ces « casseurs » qui ont rien à faire des retraites et qui sont là pour « casser du flics » ,je suis toujours étonné que l’on ne puisse pas les faire cesser rapidement si en face les ordres étaient donnés pour faire le nécessaire et sans se soucier des dégâts collatéraux !! Et je suis certain que les prochaines fois il y aurait moins de ces gens là car je ne pense pas qu »ils soient très courageux !
Lorsqu’un policier ou un gendarme après s’être fait cracher dessus, agoni d’injures, après avoir reçu des projectiles divers et variés pendant des heures, se laisse aller à molester quelque peu un démocrate antifa, il est immédiatement suspendu, vois destitué. Mais lorsque qu’un député LFI frappe sa femme, il reçoit l’absolution de son parti et de son mentor. C’est de la moralité et l’indignation à géométrie variable façon Mélenchon…
et quand un ministre vend un bijou technologique de la France pour faire subventionner sa campagne électorale, que se passe-t-il ?
Rien= il fait partie du camp du bien.
Très bonne analyse .
C’est vrais, quant on se rend compte avec quoi ces casseurs, assassins, se rendent dans une manif, on est bien sensé de voir d’un viennent les violences, et en plus, il y a préméditation car, l’élaboration de ces armes, pour centaines létales, comme des morceaux de ciments hérissés de clous, ou encore des cocktails Molotov, c’est pas spontané.