Qui est Estelle Youssouffa, la nouvelle star des réseaux patriotes ?

Estelle Youssouffa

Impossible de passer à côté d’elle. Depuis l’intensification de la crise sociale qui secoue l’île de Mayotte, Estelle Youssouffa est de tous les débats. La député mahoraise en impose par sa connaissance du terrain autant qu’elle plaît pour son franc-parler. Les médias se l’arrachent et en redemandent. BV l’a d’ailleurs rencontrée, le 10 février dernier.

Mais qui est cette femme au buste invariablement ceinturé du traditionnel kichali mahorais ?

Estelle Youssouffa est née en juillet 1978 dans les Hauts-de-Seine, d’un père militaire et d’une mère infirmière. Après une scolarité suivie à Mayotte, elle étudie le journalisme entre la France et le Québec. La jeune diplômée ne chôme pas : TV5 Monde, LCI, BFM TV ou encore i-Télé font successivement appel à ses services.

C’est à la fin des années 2010 que la journaliste franchit le Rubicon et se lance véritablement en politique. Militante pour les droits des Mahorais, elle prend alors la tête du Collectif des citoyens de Mayotte, vigoureusement opposé à l'immigration comorienne. Ce positionnement dérange, dans les salons parisiens, mais plaît sur l’île : Estelle Youssouffa est élue, en 2022, députée de la première circonscription de Mayotte.

Un discours qui parle à la droite

Si elle est apparentée, à l’Assemblée, au groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) qui rassemble des députés centristes, la Mahoraise ne laisse pas indifférent à droite. Il faut dire que son discours reprend certaines idées chères au camp patriote : la députée demande « l'expulsion des migrants africains en situation irrégulière », exige des « décisions radicales » contre la pression migratoire, en appelle à « l’abolition du droit du sol », dénonce la « colonisation » de son île…

Cette semaine, deux interventions lui ont encore valu les louanges de la droite. La première s’est déroulée mardi 13 février, dans l’émission C ce soir. Face à une Laure Adler déconnectée qui lui disait en substance que les premières victimes de la crise à Mayotte étaient les jeunes clandestins comoriens « en proie au manque d’avenir », Estelle Youssouffa eut la réponse adéquate : « Nous, Mahorais et Mahoraises, sommes invisibilisés dans notre propre histoire, notre propre territoire. Ces enfants ne sont pas les nôtres. » KO technique sur le plateau.

Le second recadrage en règle eut lieu le même jour, sur LCP. Très remontée, la député remit à sa place un Insoumis venu lui expliquer que l’urgence était d’augmenter l’aide versée aux Comores par la France afin de réduire la violence des migrants à Mayotte. « Je vous ai laissé débiter des âneries et je n’ai rien dit. Donc, vous allez supporter d’entendre des faits vérifiés, débuta la vaillante Mahoraise. Vous êtes en train de nous expliquer que le sujet, c’est la pauvreté. La pauvreté ne justifie pas la violence. Mayotte est depuis toujours extrêmement pauvre, mais on ne découpe pas des gens en morceaux. Vous comprenez ? À aucun moment, la pauvreté ne justifie la violence que subit Mayotte. » Jouissif !

Ces deux vidéos ont été largement partagées sur les réseaux, d’Arthur de Watrigant à Damien Rieu, en passant par Pierre Sautarel, Joseph-Macé Scaron et Georges Kuzmanovic. Un vrai carton. Pendant ce temps, la gauche reste démunie. Elle est révulsée par le discours résolument identitaire d’Estelle Youssouffa mais ne se résout pas à « extrême-droitiser » une femme « racisée ». Tant pis pour la gauche et tant mieux pour les Mahorais.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Mayotte est l’exacte représentation du grand remplacement…. Injecter en force et en grand nombre une jeune population étrangère très agressive pour occuper le territoire en poussant les résidents à fuir ou à périr…. Mayotte est à petite échelle, un peu comme un test clinique, la réelle maladie voire l’agonie qui se profile en métropole….venez à la gare de Brétigny-sur-Orge (91) c’est sidérant….

  2. Ahhh quel bonheur d’apprendre qu’il reste encore des gens de bon sens. Merci madame Youssouffa. Si la légion d’honneur n’était pas si galvaudée, elle devrait vous être décernée. Mais bon, l’Ordre National du Mérite est moins refilé et ça aurait de la gueule.

  3. Brillante, pugnace, excellente cette femme politique, une vraie démocrate qui ne retient pas ses coups contre le fascisme de gauche. Effectivement c’est jouissif. Si la plupart de nos hommes politiques en « avaient » autant qu’elle (qui ne doit sûrement pas faire de confusion entre sexe et genre), ça se saurait et le pays irait moins mal.

  4. Moi qui suis, d’habitude, plutôt critique sur les femmes en politique, je trouve que celle-ci a de la classe (comme la maire de Romans). C’est ces femmes-là qu’ils faut nous montrer au lieu des Rousseau, Panot, Pecresse, Oudea, et autres Ségolène qui sont nulles.

    • Ben vous voyez qu’on peut avoir un avis commun.
      Vous qui avez critiqué mon avis sur le laisser aller du premier ministre.

      • Porter un jean n’est pas forcément un laissez-aller (sauf s’il est déchiré de partout comme certains). Il faut laisser la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) aux congolais.

  5. Les Mahorais ont su trouver en cette députée une digne défenseuse de leurs droits. Bravo et courage à cette femme et aussi à ses électeurs.

  6. Très belles et libres prises de paroles de la part de cette parlementaire. Curieusement, les hurleurs ( euses) classiques d’une certaine frange politique gauche….Sont sans voix…. Grippe ? Toux incompatible avec prise de parole? Bravo Mme Youssouffa

  7. Comment ces petits marquis du journalisme peuvent ils avoir l’outrecuidance de commenter et de donner des leçons de morale à une personne qui est du terrain et qui connait parfaitement la situation de Mayotte et qui parle sans animosité ? Ainsi que le dirait Audiard « les c… ça osent tout … »

  8. Bravo Madame pour votre courage de dire et d’expliquer clairement la situation et les faits que vous voyez et subissez réellement sur le terrain jour après jour Soyez en remerciée

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