Ce soir-là, il y avait dans le cœur du « peuple de gauche » comme une immense espérance. Ceux qui y ont assisté se souviennent de la liesse incroyable, de l'euphorie somme toute assez touchante qui succéda à l'élection. À Paris, contre la pluie, les socialistes scandaient « Mitterrand, du beau temps ! » et ils y auraient presque cru. En Province, de petites répliques de l'événement parisien se produisaient également.
Après vingt-trois ans de gaullisme plus ou moins orthodoxe, la France s'offrait un virage à gauche. Il y avait un humanisme généreux, là-dedans ; des kyrielles de profs en goguette et de militants chevelus se tutoyaient spontanément, s'appelant « camarade » d'un trottoir à l'autre. C'était à la fois Mai 68 en actes, la fin du communisme stalinien et le début de quelque chose que l'on imaginait à la fois festif et novateur.
En revoyant ces images désaturées, légèrement floues, de la fin des années 70, on est pris d'une surprenante nostalgie. Devant ces colliers de barbe et ces épaisses lunettes, ces femmes au maquillage appuyé, ces voitures orange ou marron glacé, ces décors grisâtres que l'on aurait cru ne jamais regretter, on sait maintenant tout ce que l'on a perdu. Attention, ce n'était pas indistinctement « mieux avant » ! Mais il n'y avait pas eu l'hégémonie de la gauche, la dictature médiatique, les bouffonneries de la culture, la destruction totale de l'Éducation nationale et tant d'autres choses...
Après quelques mois de socialisme économique marqués par un échec total, puis deux septennats d'affairisme, de copinage, de scandales en tout genre, parmi lesquels l'expérimentation du concept de suicide assisté, la gauche à la française mourut comme Mitterrand : dans une interminable agonie, complaisamment mise en scène et assez moche à regarder. Elle mourut à la même date, aussi. On eut ensuite Chirac et Hollande, les radicaux socialistes, entrecoupés d'un épisode sarkozyste qui tenait du matamore au Kärcher™ et du valet de comédie.
Aujourd'hui, avec un Président qui incarne, avec un certain brio, la synthèse du pire de ces quarante dernières années, on peut se demander ce qu'il reste du Mitterrand de 1981. Je pense, pour ma part, qu'il en reste beaucoup plus qu'on ne le croit, notamment dans leur « nouveau monde » : la communication permanente pour masquer l'absence de fond, les prébendes pour les copains, les renvois d'ascenseur malsains et consanguins d'une élite qui méprise le peuple, l'indignation sélective, le ton moralisateur pour cacher l'amoralisme du corps politique, les traîtres de tous les régimes parés du titre d'hommes nouveaux... Ce sont les procédés du temps de Mitterrand, et ce sont ceux du temps de Macron.
Peut-être le véritable mentor politique de notre Président est-il, en fin de compte, celui qui fut élu voici exactement quarante ans. Ce serait un héritage sacrément encombrant !
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Les révélations de Moa ont évidemment ébranlé, surtout, la France de gauche (l’autre aussi, qui s’en doutait un peu, mais n’avait jamais osé y croire sérieusement).
Quant aux Pays-Bas, ce qui leur arrive ne manque pas d’ironie : ce pays, situé bien en dessous du niveau de la mer, luttant de haute main pour rester les pieds au sec, c’est ce pays qui risque bientôt de manquer… d’eau.
En faisant le choix de l’alignement sur les États-Unis, les Européens se retrouvent aujourd'hui démunis et instrumentalisés au milieu d’une gigantesque partie d’échecs géopolitique.
Qui a entendu parler de cette dégradation? Si on avait trouvé une tranche de jambon devant une mosquée, BFM TV aurait fait une édition spéciale. Là, rien, à part un entrefilet dans la presse régionale.
"Nous n'étions pas préparés à un tel tsunami de haine, et n'avons pas su canaliser cette violence et ce mal-être" déplore Jean-François Arrivé-Beylot, en charge du service vacances
Les « fuyards » sont pourtant des gens bien installés dans l’existence, mais « ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents »
Quel est le plus gros scandale de ce lundi ? La petite phrase d’Éric Dupond-Moretti ? Ou le fait que cette petite phrase n'ait fait rigoureusement aucun bruit ?
Lors de cette intervention magistrale, Julien Odoul évoque les agressions du week-end du 14 juillet. Éric Dupond-Moretti rit, puis marmonne derrière son masque...
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