Quand les autorités religieuses françaises exercent le principe de grande précaution…
On savait que l'Église était experte en humanité, mais on ne se doutait pas qu'elle excellait aussi en sciences médicales, et notamment en gestion des risques sanitaires. C'est tout nouveau, et nous, pauvres fidèles bêtas de cette Église de France, sommes ébahis par la réactivité et la combativité exemplaires de ses clercs haut placés qui montent en première ligne pour préserver la bonne santé des citoyens face à un ennemi sournois qu'ils auraient débusqué... dans les bénitiers de nos églises !
Qui l'eût cru ? Il faut être au moins évêque pour trouver cela ! Et l'évêque français, c'est l'Excellence, c'est bien connu ! Si les Chinois y avaient pensé plus tôt, on n'en serait pas là ! Au lieu de cela, ils ont continué de patauger dans leurs bénitiers à quatre mains, comme des grenouilles ou des chauves-souris, et ont ainsi contaminé la Terre entière par ce tout petit virus, le bien nommé coronavirus SARS-CoV-2, genre bêta-coronavirus, qui maintenant règne en maître sur la planète... Et pour cause : il peut régner, car il porte déjà sa couronne...
Plus sérieusement, les autorités religieuses françaises ne seraient-elles pas mieux inspirées à tenter de décrypter les signes des temps plutôt que de s'ériger en spécialistes de santé publique et se ridiculiser à recommander telle ou telle mesure, sans aucune compétence, à des paroissiens souvent mieux informés qu'elles, au risque supplémentaire de les infantiliser.
On sait que le virus peut être éliminé par lavage fréquent des mains et détruit par les gels hydroalcooliques : ne nous en privons donc pas ! On sait qu'il ne résiste pas plus de trois heures dans un milieu extérieur sec et moins de trois jours en milieu humide ; mais dans l'eau, on n'en sait rien ! Alors, quelques gouttes d'eau de Javel mêlées à l'eau bénite ne suffiraient-elles pas ? Et si les poignées de main sont susceptibles de transmettre le virus, pourquoi exiger d'y déposer le corps du Christ, plutôt que sur la langue ? Pourquoi, aussi, renoncer aux rassemblements de fidèles pour les messes, les baptêmes, les enterrements, les veillées de prière, etc., alors que les recommandations ministérielles se limitent aux rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné ?
Plus royalistes que le roi. Mais elles n'y parviendront pas. Le roi, en vérité, c'est ce coronavirus qui a réussi à s'imposer et s'affranchira de toutes ces mesures de fausse prudence. On aurait préféré un regain de spiritualité ; c'était le moment idéal, dans l'adversité, pour raviver ces trois vertus théologales de foi, d'espérance et de charité, accompagnées de la prudence et de la tempérance, de la justice et de la force nécessaires.
Au lieu de cela, on vide les bénitiers, privant ainsi les fidèles de ce sacramental qui les dispose à recevoir les sacrements ; sacrement de l'Eucharistie en particulier, que l'on peut alors supprimer plus facilement... C'est logique, en somme.
À Lourdes, cité mariale bien connue où le monde entier se précipite, depuis 162 ans, pour guérir tous les maux face auxquels la médecine est impuissante, on n'a pas fermé la piscine municipale. Mais, au sanctuaire, c'est différent : on est en avance sur son temps ; on a le vent en poupe, mais, malheureusement, pas celui de l'Esprit saint ! La source miraculeuse de la grotte qui a guéri 70 personnes incurables, officiellement reconnues à ce jour, et des milliers d'autres anonymes, sans jamais avoir contaminé quiconque s'y est baigné, est soudain devenue, par décision épiscopale, un dangereux réservoir à coronavirus SARS-CoV-2 qu'il fallait à tout prix fermer.
Ce qui semble préoccuper l'évêché, ce n'est ni la guérison des corps, encore moins celle des âmes, mais sa propre réputation ; de ce point de vue, c'est un sans-faute, avouons-le !
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