Un premier tour de l’élection présidentielle sous haute surveillance policière !

Dans quelques jours, la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle 2017 prendra fin. Et, dimanche soir prochain, les Français connaîtront le nom des deux finalistes. Si, sur le plan des idées, cette consultation électorale restera sans doute une des plus indigentes dans les annales de la Ve République, le climat politique général qui l'aura entourée aura été, sans conteste possible, le plus délétère. Pour s'en convaincre, il suffit de se reporter au nombre d'électeurs encore indécis à moins d'une semaine du vote, ainsi qu'au taux d’abstention pronostiqué par les instituts de sondage. Du jamais vu depuis que le président de la République Française est élu au suffrage universel !

Pourtant, comme il est d'usage, ce temps fort d'expression de la démocratie devra faire l'objet de toutes les attentions. Notamment en termes de sécurité. C'est ainsi que 50.000 policiers et gendarmes seront déployés le 23 avril pour parer à toute éventualité. Répartis sur l'ensemble du territoire national, les forces de l'ordre devront surveiller et sécuriser le processus électif sur 67.000 lieux de vote. À cette surveillance spécifique, et réglementée par le Code électoral, s'ajouteront les missions classiques de police générale destinées à maintenir l'ordre public, et à éviter toutes formes de débordements.

Si la surveillance des bureaux de vote est devenue, au fil du temps, un grand classique des missions de police, elle verra s'ajouter, cette année, un certain nombre de contraintes supplémentaires. En effet, toujours en état d'urgence, et sous la menace permanente d'un attentat terroriste, les pouvoirs publics devront tout mettre en œuvre pour que ces élections se déroulent le plus sereinement possible.

Dans ce contexte un peu particulier, il convient donc de rappeler que la police d'un bureau de vote est placée sous la responsabilité exclusive de son président. Ainsi, en dehors du cas classique du flagrant délit qui permet aux policiers et gendarmes d'intervenir d'initiative pour empêcher ou mettre fin à un crime ou un délit en train de se commettre, l'accès à un bureau de vote par des fonctionnaires ou militaires en armes doit faire l'objet d'une réquisition écrite, et ne peut durer que le temps strictement nécessaire à la résolution du conflit.

Chaque élection, ou presque, donne lieu à ce type d’intervention et ne souffre, en général, pas de difficultés particulières.
Mais il est évident que les récents attentats survenus en France et dans certains pays d'Europe donneront un relief particulier à cette élection présidentielle. D'abord, parce que c'est la première à se dérouler dans un contexte d'état d'urgence. Ensuite, parce que le climat politique actuel dans notre pays a rarement été aussi propice à la division. Enfin, parce que les risques de manifestations violentes, orchestrées par une ultra-gauche très mobilisée, restent très présents, notamment en cas de large victoire, au soir de ce premier tour, de la candidate du Front national.

À ces enjeux de sécurité publique, il faut également ajouter ceux relatifs à la sécurisation de la transmission des résultats. Le piratage informatique est, en effet, devenu un risque réel et permanent, auquel il faut apporter la plus grande attention. C'est grâce à un travail avec l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information qu'une fiabilité maximale pourra être obtenue, évitant ainsi toutes formes de contestations ultérieures. Mais n'oublions pas que, dans ce contexte si particulier, c'est aussi à chaque citoyen qu'il appartiendra d'être vigilant.

Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

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