La lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants est une nécessité. Traquer, débusquer et punir les auteurs de ces actes ignobles relève du devoir de la société, et il est heureux qu’une prise de conscience ait émergé, depuis quelques années, sur ce fléau. Hélas, l’enfer étant pavé de bonnes intentions, ce combat prioritaire est souvent l’occasion de faire passer des messages aux objectifs bien différents, voire idéologiques.

La mise en accusation de l’Église catholique, en premier lieu. Si les prêtres qui se rendent coupables de ce genre d’agressions sont doublement coupables, parce qu’au crime s’ajoute la trahison, considérer, à l’image des parlementaires socialistes sollicitant l’ouverture d’une enquête parlementaire à l’encontre de la seule Église catholique, qu’elle seule est concernée relève non d’un désir de vérité mais d’un acharnement intolérable. Le récent drame du suicide d’un prêtre du diocèse de Rouen en est l’illustration. Selon la presse locale (14 octobre), la « victime » - majeure - aurait déclaré au policier que ce prêtre avait exprimé un « désir »… Or, il a été présenté comme l’auteur d’une véritable agression sexuelle par la presse le jour de sa mort. Personne ne donnera l’information rectifiée, affaire classée…

L’utilisation de stéréotypes, en second lieu. Le récent opuscule édité par l’incontournable éditeur Bayard, qui sera donc diffusé dans toutes les écoles, propose de manière assez pédagogique d’expliquer aux enfants ce que les adultes n’ont pas le droit de faire. Et, bien entendu, y mêle un antiracisme de circonstance, ou plutôt une forme de racisme à l’envers. L’une des mini-bandes dessinées met en scène un entraîneur de rugby, de type européen, et sa victime, un petit garçon noir. L’enfant est invité à faire un massage au sommet de la cuisse du jeune adulte. Ce que l’on voit, c’est que l’agresseur est blanc et la victime noire…

Bien entendu, il y a des agresseurs blancs et des victimes noires. Le contraire existe aussi. Ainsi que des victimes blanches d’agresseurs blancs, etc. En réalité, la couleur de la peau n’a aucune importance. Elle ne prédestine pas à accomplir des actes de pédophilie, ni n’en prémunit d’ailleurs. Mais imagine-t-on l’image montrant un entraîneur noir et une victime blanche ? Aussitôt, le chœur des bien-pensants, Indigènes de je ne sais quoi et Conseil représentatif de diverses associations aurait poussé des hurlements. On aurait crié au racisme. Et puis, si on avait dessiné un entraîneur un peu efféminé, que n’aurions-nous pas entendu de la part du lobby gay ? Inconcevable.

On nous dira que c’est une coïncidence. Ce n’est pas vrai. Présenter les choses ainsi est devenu habituel. Cela s’appelle du racisme, contre lequel ces gens prétendent lutter. Mais, pour eux, le racisme n’existe qu’à l’encontre des personnes de couleur et, par extension abusive, aux minorités religieuses, sexuelles et autres.

On ne luttera pas contre les violences faites aux enfants avec de tels clichés, mais seulement en disant la vérité. Les victimes et les agresseurs ne sont d’aucune nationalité, d’aucune religion, d’aucune couleur de peau. Ce sont des victimes et des agresseurs, un point c’est tout. Nul besoin de rajouter des clichés, qui servent surtout à dissimuler une autre réalité : les agressions pédophiles relèvent souvent d’une attirance pour le même sexe… Mais chut !

Dans une société libérale mercantile, où le désir prime sur les limites morales, faut-il s’étonner que des adultes se comportent ainsi ? À l’instar de celui qui soutenait qu’une enfant de onze ans était consentante à une relation sexuelle ? Mais cela, ni Bayard Jeunesse ni les associations qui soutiennent cette initiative ne le diront.

Et si c’était l’essentiel ?

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19 octobre 2018 à 20:08

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