S'il fallait une preuve de la bassesse de ce gouvernement et du mépris qu'il manifeste à l'égard de ses adversaires politiques, l'attitude de la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes depuis le début de son mandat suffirait à nous convaincre. Elle en est une caricature emblématique. Son idéologie l'aveugle et son indignation à géométrie variable la déshonore.

Car, en effet, comment ne pas être indigné par le silence qu'elle garde face aux propos grossiers et sexistes d'un "humoriste" de France Inter à l'égard de Charlotte d'Ornellas ? Comment de pas être sidéré par l'absence de réaction de la même lorsqu'une femme se présente complètement voilée dans une émission de Cyril Hanouna sur C8 ? Comment ne pas être révolté par la complaisance dont bénéficie Marc-Olivier Fogiel alors qu'il étale ses transgressions "familiales" (la GPA est interdite par la loi en France) à la une de la presse ?

La ficelle est un peu grosse car, a contrario, celle qui se gargarise d'avoir fait de l’égalité la grande cause de son action ministérielle ne rate jamais une occasion de se manifester au moindre soupçon de harcèlement, de discrimination ou de machisme au sein des entreprises, dans la rue ou sur les plateaux de télévision. En réalité, ces gens sont des idéologues dont les mots sonnent creux et pour qui la cohérence existentielle n'a aucune importance.

La liberté de penser, d'exprimer une opinion alternative ou de défendre un point de vue contraire, quand elle diffère du "logiciel" conformiste contemporain, ne bénéficie d'aucune indulgence ni d'aucune compassion. Ceux qui invoquent en permanence, comme fondement de leur action, la volonté de lutter contre les injustices, de combattre les discriminations et de défendre les droits des uns et des autres - au-delà même, parfois, de la nature des choses -, n'éprouvent absolument aucune empathie envers ceux qui ne partagent pas leurs orientations. L'incohérence et la schizophrénie ne les effraient pas. Leur conscience n'en souffre pas.

Invoquées dans tous les autres cas, les références "éthiques" n'ont là aucune place, les valeurs "républicaines" ne sont pas jugées à propos dans ces circonstances.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Aucune compassion pour les ennemis de la compassion. Pas de voix pour les voix divergentes. Tout est permis envers ceux qui se permettent tout. Selon que vous serez libéral-libertaire ou "obscurantiste-conservateur", les jugements de cour vous rendront respectable ou infréquentable.

Ces façons n'honorent pas leurs auteurs et en disent long sur la vraie nature des défenseurs de la pensée dominante. Ils osent tout et sont faciles à reconnaître.

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17 octobre 2018 à 13:10

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