[POINT DE VUE] Ils ont semé la zizanie entre apiculteurs et agriculteurs

L'Assemblée nationale débat actuellement de la proposition de loi Duplomb visant à assouplir les règles sur l’usage des néonicotinoïdes dans les exploitations agricoles. Soutenu par le gouvernement et les principales organisations d'agriculteurs, ce texte est fortement contesté par les députés Les Écologistes et LFI, qui multiplient les amendements pour tenter d'empêcher son adoption. Dans ce contexte tendu, un apiculteur a souhaité présenter son point de vue, « équilibré », sur cette question. Nous lui ouvrons nos colonnes.
À l’aube des échanges à l’Assemblée sur la loi Duplomb, visant dans un premier temps à faciliter les conditions de travail des agriculteurs, de vifs débats confrontent apiculteurs et agriculteurs. Cette loi soulève des interrogations complexes sur la gestion des traitements chimiques dans nos champs, mais aussi sur l’avenir de notre agriculture et de nos abeilles.
Une partie de l’Assemblée nationale, principalement la gauche, pousse pour interdire certains pesticides, invoquant l’argument écologique et la préservation des pollinisateurs. Il est important de nuancer cette position, qui semble parfois déconnectée des réalités agricoles et apicoles. Les néonicotinoïdes sont souvent désignés comme responsables de la baisse des populations d’abeilles. C’est une volonté manifeste de porter un coup à notre agriculture et, donc, à notre souveraineté alimentaire.
Après le sabotage de notre industrie, celui de notre l’agriculture ?
Pour s’entourer de « sachants », des députes et lobbys se sont rapprochés d’apiculteurs afin d’avoir leur avis. Les retours sont instrumentalisés. Les apiculteurs, comme moi, émettent une réserve sur l’utilisation des pesticides et insecticides dans l’agriculture car ils ont un lien manifeste avec la baisse d’activité de nos colonies.
Simplement, notre propos est nuancé. Effectivement, des mesures sont à prendre dans certains types de cultures comme imposer des horaires bien fixes de traitement, limiter voire interdire l’utilisation pendant la période de floraison, etc. Le but : qu’agriculteurs et apiculteurs travaillent conjointement.
Dans mon cas, je loue des ruches aux agriculteurs pour leur vergers, pour leurs cultures de tournesol. Je n’ai, à ce jour, rien à redire sur leur utilisation des insecticides. Dès lors qu’un traitement doit être fait, je suis prévenu plusieurs jours à l’avance, le temps de déplacer mes ruches si besoin.
Il existe des raisons de s’inquiéter sur le futur des agriculteurs, suite à la loi Duplomb. La préservation des abeilles est primordiale, mais il est important de ne pas tomber dans une vision manichéenne où l’agriculture devient l’ennemi des pollinisateurs. Si nous supprimons l’agriculture pour protéger les abeilles, nous risquons de perdre bien plus. L’objectif doit être de coordonner les actions pour une agriculture plus durable et une apiculture protégée.
Les données montrent que, bien que l’interdiction des néonicotinoïdes en 2018 ait eu pour objectif de protéger les abeilles, la production de miel n’a pas augmenté, et même a diminué, dans certaines régions. Paradoxalement, les plus grands producteurs de miel en Europe, comme l’Espagne et la Hongrie, n’ont jamais interdit l’utilisation de l’acétamipride, un néonicotinoïde. Cela pose la question de l’efficacité des interdictions et invite à réfléchir sur des alternatives plus adaptées.
En somme, il est crucial de ne pas tomber dans la polarisation des débats entre apiculteurs et agriculteurs. Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver la biodiversité tout en soutenant une agriculture qui nourrit la population. Une véritable coopération, fondée sur des facteurs scientifiques et techniques, est indispensable pour avancer ensemble dans une direction qui profite à tous.

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24 commentaires
La seule culture polinisée par les abeilles c’est le colza ,les céréales n’ont pas de fleurs apparentes donc de nectar butiné par les abeilles et les betteraves bisannuelles ne fleurissent que la 2eme année alors qu’elles sont exploitées depuis l’année précédentes .J’aimerais que les écolos analysent l’air de leur logement super isolé lorsqu’ils se servent d’aérosols pleins de pesticides .Le pyrètre sois disant naturel provoque de trés graves crises d’asthme et ma grand mère mélangeait de l’oxyde de cuivre utilisé en agriculture bio avec du beurre pour tuer les rats ???
Le dogmatisme de gens qui n’y connaissent rien mais ne savent quoi inventer pour enquiquiner la vie d’un maximum de gens est décidément sans limite. Si, au lieu de mesures législatives décidées sans rien y connaître et par pure idéologie, les décisions étaient laissées à ceux qui connaissent leur métier ?
Merci pour cet article. J’ai discuté avec des apiculteurs ( bon, le mieux serait de chercher et trouver des produits de substitutions pour l’agriculture ; produits ne tuant pas ou, ne désorientant pas les abeilles). Mais, à la lueur de ma discussion avec un apiculteur il s’avère qu’il n’y a pas de dialogue possible ( ça doit arriver ) : « il fait ce qu’il veut » ( en parlant d’un agriculteur agissant près de ses ruches ). » il suffirait de peu des fois » ! ( rajoute l’apiculteur). Un élu qui entend notre propos ( lors d’un pot de l’amitié… ) lui dit : » et dire vous dépendez du même ministère ! ; eh oui, nous sommes en France » ( selon le mantra classique ) , c’est à dire sous le coup de la technostructure et autres normateurs de partout, dont l’U.E. Certaines choses pourraient être améliorées simplement, mais… ( dans la réalité, c’est bien compliqué ).
Sujet « piquant », il faut protéger nos abeilles !
Les néonicotinoïdes sont surnommés « tueurs dabeilles » et Il me paraît bien naïf de croire à l’obéissance des agriculteurs (avertir les apiculteurs quelques jours avant de pulvériser). Au fil du temps, ils risquent d’en utiliser un petit peu plus, puis un peu plus, puis encore plus. Les abeilles seraient en danger, mais pas que. Les oiseaux également disparaissent, car se nourrissant d’insectes et vers contaminés. Et l’humain, dans tout ça ? Lui aussi ingère les pesticides.
Les chiffres sur les insectes et les oiseaux sont terrifiants. Finis les moucherons collés à la calandre, les guêpes du barbecue, les papillons dans les champs, les chants d’oiseaux partout… les abeilles meurent et les sols crèvent ( bactéries,collemboles, cloportes, vers…). mais on veut encore plus d’engrais azotés (russes!) pour compenser l’appauvrissement). On creuse notre tombe.
Entièrement d’accord. Les pro-néonicotinoïdes traitent péjorativement les anti-néonicotinoïdes d’écolos et ils ont tort. Ça n’a rien d’extrémiste de vouloir protéger la planète !
Ah la chimie dans nos champs, dans nos aliments, dans les insectes et animaux que nous mangeons et de facto dans nos corps, c’est beurk ! Peut-être, sans doute même….D’autant que les organismes vivants (qu’ils soient de type végétal ou animal), tous les organismes vivants sont eux-mêmes de véritables usines « chimiques » à leur manière. Tous ! Pire, pour espérer vivre plus longtemps (ce qui est le cas !), on mange des « produits de l’alimentation (pas seulement animale) sans cesse d’avantage transformés, et versés dans nos assiette ou livrés pour nos assiettes. Encore bien pire que cela, pour vivre plus longtemps, nous consommons chaque jour d’avantage de « médicaments »…Et le médicament n’est rien d’autre qu’un ingrédient bourré de…chimie ! Rendez-vous dans une pharmacie fréquentée par essentiellement des personnes de plus de 50/60 ans…Hier, tous repartaient avec un simple sachet, aujourd’hui le sac paraît déjà ne plus suffire. Et demain ? Des caddies seront proposés à n’en pas douter à l’entrée de toutes les officines…Et je n’évoque pas les compléments alimentaires, de plus en plus en vogue…Alors la chimie dans nos champs c’est sans doute beurk, mais la chimie remplit nos placards bien d’avantage et en effet, nous vivons de plus en plus vieux, mais de plus en plus mal. Alors oui à la chimie à la condition d’éviter le « chimique » ? Cherchez l’erreur !
Tout le monde ne prend pas de compléments alimentaires et ne se bourre pas de médicaments, comme vous le pensez.
L’insecticide incriminé est surtout utilisé sur la culture de la betterave….j’aimerais qu’un de tous ces experts écolos me montre un jour une fleur de betterave !? Mais avant ils faudrait déjà qu’ils mettent les pieds dans un champ
On vit dans un monde de fous ! Les « exploitants » agricoles assassinent les insectes pollinisateurs chargés de la reproduction des plantes et des récoltes !
Non, pas que pour les betteraves.
Commençons avant tout par éradiquer les frelons asiatiques, grands prédateurs d’abeille. Ces espèces venant, comme les ragondins, de contrées lointaines, n’ont pas de prédateurs en France et, étant omnivores, sont très résistants. Il faut donc les combattre nous-mêmes avant d’aller enquiquiner les paysans.
Les populations d’abeilles ont commencé à décliner avant l’arrivée des frelons asiatiques.
pas chez moi !
aussi… mais pas que !
Diviser pour régner on connait
Nos écolos gauchos ont tué l’industrie Française et viennent à bout de notre agriculture.
Il faudrait maintenant qu’ils s’intéressent au tourisme, au commerce et à l’artisanat. Quand nous serons tous assistés ou fonctionnaires, l’air sera beaucoup plus pur !
Les apiculteurs sont considérés, en France, comme des héros. En fait la plupart font de l’élevage intensif qui entraîne diverses maladies qui n’ont rien à voir avec l’agriculture. Sans compter que les abeilles sauvages pourraient aussi bien faire le boulot de pollinisatrices.
et tu mangerais quel miel?..
Les néonicotinoïdes, ce sont parmi les pires poisons employés naguère en agriculture et que certains veulent autorisés de nouveau, quand ils sont gravement soupçonnés de causer ces maladies neurodégénératives qui prolifèrent : Alzheimer, Parkinson, maladie de Charcot, quelques autres calamités moins connues. Et possibles déclencheurs de l’autisme ! Donc on aurait à choisir entre l’intérêt général et des intérêts particuliers
Entièrement d’accord.
S’il y avait que celà qu’ils ont foutu par terre……Et on laisse faire c’est le plus navrant!
Le problème est grave tout ce monde politique de métier et des hautes terres publiques est d’une incompétence et d’une irresponsabilité catastrophique. Ce ne sont plus que de petits escrocs qui ne recherchent que des postes ou l’argent des autres coule à flots dont ils usent sans aucune responsabilité. Les seuls domaines ou ils excèllent c’est dans celui du pillage de la population et des contraintes qu’ils imposent pour qu’ils puissent continuer à glander tranquillement en attendant la grosse rente Républicaine finale. Regardez leurs présences ils en font moins que les écoliers ce qui n’est pas peu dire au regard du niveau actuel.