Offensive LGBT en Afrique : défense ou offense ?

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La vague LGBT déferle en Afrique par le canal culturel et le vecteur économique, précurseurs du politique. Cette offensive idéologique n’est-elle que la défense spontanée d’une minorité opprimée ou une campagne d’offense délibérée à une culture majoritaire résistante à l’air californien du temps ?

Pour illustration, la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, gravée dans le marbre du calendrier mondialo-progressiste, a eu lieu le 17 mai. Le site dédié à cette cause rappelle que cette date, imposée par le Québec en 2003, est symbolique car « l’homosexualité a été retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990 ».

À cette occasion, la salle de spectacles d’Abidjan « La Fabrique culturelle » a organisé deux tables rondes dignes d’un exercice de manipulation collective. Elles ont été suivies de la projection d’un court-métrage de 2021, Change couleur, mise en scène tortueuse d’un (odieux) chantage exercé par un (méchant) homme d’affaire français sur (la victime) Ali, jeune musulman homosexuel. Pour clore cette double séance de conditionnement par l’intellect et les sentiments, détendre l’atmosphère et les nerfs, suivait une « soirée de DJ Gay Friends ».

La première table ronde portait sur « L’homosexualité dans les traditions en Côte d’Ivoire », présentée comme un fait acquis, alors que le rouleau compresseur mondialo-progressiste vise l’abolition des traditions en Afrique, objectif ouvertement affiché lors d’événements financés par la communauté internationale. Rappelons, par exemple, la conférence organisée, en juin dernier, par le Forum africain des transports, sur le thème « Intelligent Transport System : l’innovation, un virage incontournable en Afrique ». Co-sponsorisée par l’Agence française de développement (AFD), l’annonce commençait par cette affirmation péremptoire et surréaliste : « L’impératif catégorique qu’impose le binôme numérique et technologie à toutes les activités économiques a sonné le glas des pratiques traditionnelles, vétustes et dépassées. » (sic). Sur le même exemple, la manipulation des (vilains) esprits conservateurs, par détournement d’héritage collectif, consiste à présenter l’homosexualité comme une tradition africaine.

La seconde table ronde sur « Quel traitement de l’homophobie dans le système juridique en Côte d’Ivoire » présentait cette supposée phobie (à définir dans les contextes locaux) comme une opinion répréhensible, sans débat possible. Sans s’interroger sur l’impact, au regard des traditions et des coutumes locales qui jouent un rôle important de stabilisateur social, de la promotion de ces comportements. De ce point de vue, nul besoin d’y voir des « maladies mentales », terme utilisé par l’OMS jusqu’en 1990 et que plus personne ne reprend de nos jours, pour anticiper des tensions intercommunautaires et interconfessionnelles.

Il y a trois ans, nous avions témoigné ici d’une nouvelle colonisation, idéologique, en marche en Afrique. La cause idéo-climatologique progressait au côté d’autres diktats comme la théorie du genre et d’autres révolutions de mœurs. Cette colonisation de remplacement envahissait déjà le quotidien par médias dominants et lois oppressives interposés sur divers thèmes comme l’écologie, le progrès, les identités de genre. Elle passait déjà, discrètement et sournoisement, par la conditionnalité inavouée de financements par les organisations internationales, dont l’Union européenne, à l’acceptation déclarée des dogmes progressistes. Cette tendance n’a fait que s’aggraver et le chantage économique s’exerce désormais par la norme légale.

Il y a un an, période traditionnelle états-unienne du « mois des fiertés », l’ambassade américaine en Côte d’Ivoire affichait publiquement la banderole du mouvement LGBT. Au côté de celle, noir et blanc (ou plutôt noir contre blanc), de l’organisation civile Black Lives Matter. Pour les lobbies progressistes en quête de milieux de propagation, l’Afrique représente en effet un gigantesque réservoir potentiel de militants jeunes, peu instruits, pauvres et (donc) très manipulables. Depuis, cette colonisation s’impose par tous les canaux de communication, dans toutes les réunions.

Dans l’immédiat, les dirigeants africains auraient tort de sous-estimer le danger, par son potentiel de fracturation sociale, de cette forme d’agression idéologique programmée et lourdement financée dans des pays instables dotés de ministères de la Réconciliation nationale.

À plus long terme, il n’est pas sûr que les classes moyennes africaines urbanisées, en fort développement, résisteront aux sirènes de la modernité et du progrès conditionnés par les aides financières. D’où l’importance de résister.

Jean-Michel Lavoizard
Jean-Michel Lavoizard
Ancien officier des forces spéciales. dirige une compagnie d’intelligence stratégique active en Afrique depuis 2006

Vos commentaires

18 commentaires

  1. « Un des chefs de l’opposition au Sénégal, Ousmane Sonko, a déclaré samedi qu’une loi durcissant la répression de l’homosexualité serait une des premières qu’il ferait voter s’il était élu président. » Ce n’est pas gagné vu qu’il vient d’être condamné pour un viol mais cela donne une idée de ce que certains africains pensent de l’homosexualité.

  2. Quelque chose me dit que les deux antidotes Poutine et Oncle Xi vont très vite y remédier…

  3. J’ai passé plus de 5 ans en Afrique noire : je n’ai strictement jamais entendu parler d’homosexualité, des jeunes filles enceintes, oui !

  4. C’est pourtant simple à comprendre ! L’Afrique a un taux de natalité très fort ! Il faut donc le réduire (pour la planète) ! Si tous les Africains deviennent homos, plus de procréation naturelle ! Tout devra passer par le médical et la seringue…… et donc avec autorisation administrative à la clé ! (comme pour le batiment. Avant, les jeunes construisaient eux-même leurs maisons à leur guise. Maintenant, la foultitude de lois, de normes et de diplômes obligatoires rend la chose impossible.)… et on aura ainsi la régulation des naissances !

  5. Lu dans l’édito de Bernard Lugan hier :
    « Méditons la superbe adresse à l’Occident faite le 18 septembre 1977 devant les Nations Unies par Hassan Gouled, président de la République de Djibouti :
    « Notre vérité, à nous peuples du lait et du mouton, vous l’avez trop longtemps ignorée, peuples du blé et de la vigne ; vos concepts ne sont pas les nôtres. Le champ carré de vos idées forme pour nous un même paysage qui s’accorde mal à l’errance de nos troupeaux… »

  6. Les homos, les trans et tous les montages LGBT ont le droit d’exister à condition de ne rien imposer à leurs concitoyens ;et de laisser les enfants en dehors de tout çà.
    Un enfant a le droit à un père et une mère ;le droit à l’enfant n’existe pas.

  7. Tout cela relève de la maltraitance intellectuelle et de la dictature de minorités. C’est insupportable…

  8. Le plupart des gens se fichent des pratiques sexuels des uns et des autres mais ce qui est grave c’est que les bi sexuels transmettent des maladies aux hétéros comme ce fut le cas pour le SIDA, maladie de plus d’origine simiesque trans missile à l’humain. De plus comment accepter l’exibitionisme de ces pratiques contre nature puisque sans lien avec la reproduction des espèces dont le plaisir est l’incitation.

  9. SIDA et variole du singe généralisée. Big Pharma va avoir un max de vaccins expérimentaux à inventer, à tester … Combien de mort ?

  10. C’est très bien. Comme cela la natalité va baisser. Bill Gates n’aura plus besoin d’injecter des vaccins expérimentaux. Ha si, quand même un peu. le dieu pognon !

  11. L’homosexualité existe naturellement en Afrique , depuis toujours et bien sûr bien avant la conquête coloniale. Il est normal que les homosexuels africains puissent bénéficier d’une visibilité, d’une reconnaissance et soient protégés par la loi, n’en déplaise aux machos-hétéros qui, ici plus qu’ailleurs maltraitent les femmes au nom des « traditions » : en Afrique, comme partout ailleurs, les Droits des femmes, des homosexuels (les) opprimés, brutalisés de multiples manières , se mettent en place et c’est un progrès ,en dépit des lourdeurs culturelles et de toutes les hypocrisies idéologiques et religieuses …

    • Peut-on laisser vivre en paix les peuples non contaminés par cette hystérie culturelle occidentale, il s’agit là d’ingérence, d’incitation à la haine de de colonisation…

    • pardon mais , si je suis d’accord avec le début de votre propos, en revanche je m’étonne de la suite… qu’est ce qui vous autorise à dire  » qu’ici plus qu’ailleurs il y aurait des  » machos- hétéro » maltraitant les femmes au nom des  » traditions » ?? Il faut arrêter le délire ou le fantasme – d’ailleurs vous même, que venez vous faire dans une telle galère si vous pensez ce que vous dites ??
      l’oppression ou qu’elle soit doit en effet être dénoncée – mais épargnez nous vos accusations délirantes et peremptoires.

  12. De manière bcp plus subtile, certains organismes internationaux considèrent surement que la promotion de l’homosexualité (et bien sûr de la contraception et de l’IVG) permettra de réduire la natalité en Afrique, qui à ce jour, n’a tjrs pas fait sa transition démographique,

  13. Bon article pour piquer au vif les somnolences d’élites lobotomisées.
    Un continent d’exubérance et de débrouillardise fera son affaire de cette nouvelle approximation, érigée en extrême onction…
    Les prétentions et vantardises des petits blancs ne donneront pas des idées noires à une humanité, qui en survivant, nous démontre qu’on a souvent bon cœur pour contrer la mauvaise fortune, et bon sens pour éliminer les postures ou impostures.
    Gageons que les mannes issues de ces bannières du nouveau, nouveau monde, voulant imposer de nouvelles nobles causes, seront vite détournées au profit de multiples petites causes, sans la moindre palabre…

  14. La faute incombe aux gouvernements, enfin, à certains gouvernements de certains pays corrompus de l’Afrique noire qui permettent à ces mouvement lgtb de venir répandre leur maladie contre promesse de quelques sous.
    Dans ces contrées d’Afrique noire, les valeurs sociales traditionnelles et conservatrices qui jouent automatiquement le rôle de vaccin contre ce type de campagnes de lavage de cerveaux sont rares; il suffit juste d’un charlatant qui délire pour que tout le monde entre en transe. A défaut donc de garde-fous dans leurs sociétés elles-même, ils dépendent de leur élites et gouvernements pour faire barrage à ce fléau dont il faut se méfier plus que la peste noire de 1350 et qu’il faut bien sûr combattre avec tous les moyens possibles, ……loyaux et déloyaux.

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