« Nous sommes aux portes du pouvoir » : le RN lance la formation des adhérents
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Adieu les universités d’été sous le soleil du Cap d’Agde ou de Beaucaire. Place, désormais, au cadre studieux de l’Assemblée nationale. Ces 14 et 15 septembre, le Rassemblement national organisait ses journées parlementaires, dans « une ambiance fraternelle, enthousiaste et déterminée », nous glisse Edwige Diaz, députée de Gironde et vice-présidente du RN. L’occasion, pour le parti à la flamme, de tirer le bilan du succès en demi-teinte des élections législatives - le RN devient le premier groupe à l’Assemblée nationale mais n’accède pas à Matignon - et de lancer l’un des grands chantiers du parti : la formation des candidats et des adhérents. Cette lourde tâche incombe désormais à Edwige Diaz.
Une demande des adhérents
« Non, nous n’avons pas décidé de mettre en œuvre ces formations en réaction à une poignée de brebis galeuses ». D’emblée, Edwige Diaz balaie d’un revers de main les premières rumeurs qui, dans la presse, affirment que le pôle formation dont elle s’occupera désormais aurait été créé, suite à quelques loupés et choix malheureux dans les investitures. « Bien sûr que tout le dispositif de formation permettra d’éviter des comportements qui discréditent l’ensemble du parti, concède la vice-présidente du RN. Mais si nous avons décidé de mettre en place ces formations, c’est avant tout pour répondre à une demande de nos 100.000 adhérents ». Au fil des rencontres avec les différentes fédérations, les cadres du parti de Jordan Bardella se sont en effet rendu compte de « la forte et régulière demande de formation ». Un souhait auquel la direction du parti souhaite aujourd’hui accéder. D’autant que, comme le montrent les sondages, « les Français qui votent pour le RN le font par profonde conviction, avec l’envie de s’engager », souligne Edwige Diaz, qui souhaite donc transmettre aux adhérents du parti les bases pour s’investir.
« Contrairement à ce que je lis dans la presse, cette formation ne sera pas réservée aux seuls candidats : c’est beaucoup plus ambitieux que ça ! », nous assure la députée de Gironde. Le premier volet de ce pôle formation sera ainsi consacré aux nouveaux adhérents. « Dans les jours qui suivent leur adhésion, je veux qu’ils puissent bénéficier d’un mot d’accueil, d’une visioconférence de bienvenue et d’une formation de base. Le tout assuré par moi-même », détaille l’élue. Au programme : présentation de l’organigramme du parti, découverte des sites Internet, présentation des réseaux sociaux… L’objectif : que les adhérents se familiarisent avec le Rassemblement national.
Préparer les prochaines élections
Les mêmes adhérents pourront également bénéficier d’une formation au militantisme, au média-training et au programme du RN. « Plusieurs fois par mois, nous leur proposerons une formation sur des points programmatiques comme la réforme des retraites, l’agriculture ou encore l’immigration, animée par des invités spécialistes de la question », détaille la parlementaire. Le but recherché : que les adhérents et potentiels futurs candidats connaissent le programme du parti et puissent en parler auprès de leurs proches, mais également dans les émissions locales s'ils sont investis. Certains candidats investis par le RN lors des dernières élections législatives avaient été épinglés par leurs adversaires pour leur refus de débattre. Reste, enfin, la formation dispensée aux candidats pour une investiture et aux candidats investis. « Concrètement, cette formation renforcée aura pour objectif de les préparer à l’exercice d’un mandat », précise Edwige Diaz. L’ensemble de ces formations, qui devraient être lancées d’ici un mois, le temps de développer les outils techniques permettant au maximum d’adhérents de se connecter, seront « absolument gratuites ». Une formation qui s'ajoute à l'Institut de formation des élus locaux (IFOREL), un organe indépendant du parti, déjà existant, et à la plate-forme Héméra, un outil de conférences en ligne destinées aux cadres du parti.
Cet ambitieux plan de formation s’inscrit dans la volonté de Jordan Bardella d’être en « campagne permanente ». Le gouvernement de Michel Barnier « pourrait se faire renverser d'un jour à l'autre », tablent les cadres du parti. La prochaine dissolution peut intervenir dès le mois de juin 2025. Les élections municipales se tiendront en 2026. Autant d'échéances que le Rassemblement national ne souhaite pas manquer. « Nous sommes aux portes du pouvoir et nous nous engageons dans un cycle électoral très important », analyse Edwige Diaz. Avec ce pôle formation, Jordan Bardella et ses troupes espèrent être prêts.
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25 commentaires
« Aux portes du pouvoir »? Le système ne se lassera jamais de la claquer au nez du RN ou de toute autre formation politique ne représentant pas le « camp du bien ».
» Ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué »
Le RN n’est pas aux portes du pouvoir, quoi qu’en dise MLP, et s’il avait le pouvoir, qu’en ferait-il ? Bien malin qui peut le dire, alors que le programme du RN est à géométris variable en fonction des sondages et du vent électoral.
Faut pas se leurrer le RN est il vraiment de droite et le RN au porte du pouvoir ça veut dire quoi exactement si il ne convainc pas et n’a pas une assemblée suffisamment forte . Ce sont les évènements qui décideront faut pas croire au Père Noël. Les désistements ça fait plutôt mal en l’espace de 8 jours la logique arithmétique est toujours présente .
très bien, mais il serait souhaitable que le bureau du RN soit également formé à bien réfléchir à son projet politique et de ne pas en changer sans explications aux électeurs.
C’est loin d’être la première fois que de telles formations sont lancées, à renfort de tambours et trompettes.
En réalité cela ne débouche sur rien car ils ont abandonné la méta-politique, l’histoire des idées et n’ont pas de colonne vertébrale idéologique. Beaucoup de com, mais plus de principes directeurs .
Ils doivent se contenter de trucs technos ou de grandes lignes, sinon ce sont les conflits assurés.
Les formations serviront elles à faire accepter aux plus réticents le progressisme du rn?
Sans moi.
S’il s’agit de formations afin de mieux connaitre les rouages de la société , de l’administration , des fonctions des élus , pourquoi pas . Si par contre on veut inculquer ses visions par une idéologie sans contestation , on en revient à la dictature bolchévique d’un passé pas très glorieux dont s’inspirent encore de nos jours les partis de l’extrême gauche avec leurs alliés communistes. Mais rien ne vaut que l’expérience, l’écoute des gens de grande compétence et le vécu sur le terrain pour se forger ses propres points de vue .