Nationalité allemande : le chancelier Olaf Scholz prépare la grande braderie

Si Rome n’est plus dans Rome depuis longtemps – quoique avec l’arrivée au pouvoir de Georgia Meloni, on y revient peut-être… –, c’est Berlin qui semble aujourd’hui accuser un sévère coup de mou. En témoigne sa réforme à venir concernant l’obtention de la nationalité allemande.

Le 31 août 2015, Angela Merkel avait déjà accueilli des dizaines de milliers de réfugiés venus des contrées les plus lointaines, certains fuyant la guerre et d’autres non. Le gros de la troupe était constitué d’immigrés « économiques ». Officieusement, il s’agissait pour elle de solder les comptes d’un passé ayant encore du mal à passer. Plus officieusement, de trouver de la main-d’œuvre plus ou moins qualifiée à bas prix et de pallier une démographie en berne.

Une telle « bonne action » lui valut même, en octobre 2022, le prix Nansen décerné par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugies (HCR). Olaf Scholz, son successeur, paraît poursuivre dans la même voie « humanitaire » : « Nous avons besoin de nouvelles règles pour toutes ces femmes et ces hommes qui sont formidables et qui ont contribué à rendre notre économie si forte. » À se demander comment l’industrie allemande avait fait pour briller jusque-là.

Au fait, quid de ces « nouvelles règles » ?

Il fallait autrefois huit ans pour postuler à la nationalité allemande. Cinq suffiront désormais. Et même trois pour qui aura fait preuve de « bonne volonté » en matière d’intégration. Quant aux enfants des immigrés, ils seront automatiquement régularisés au bout de cinq ans. Et les cent mille immigrés déboutés du droit d’asile et, de fait, devenus clandestins ? Leur régularisation est déjà en marche, pour peu qu’ils bénéficient de la « maîtrise de la langue, d’un casier judiciaire vierge et de revenus réguliers », nous dit Libération de ce 29 novembre, avec une joie non feinte.

De même, il est prévu que les ressortissants de pays extra-européens puissent désormais profiter de la double nationalité. Principaux visés ? Les nombreux immigrés turcs, jusqu’ici tenus de renoncer à leur passeport d’origine pour devenir Allemands à part entière. Non sans raison, Gökay Sofuoğlu, président de la Communauté turque d’Allemagne, se félicite de ce « changement de paradigme ». On imagine qu’un autre président, celui de Turquie, Recep Erdoğan, ne doit pas porter le deuil non plus.

Et Olaf Scholz d’affirmer à propos de ces Allemands d’un genre nouveau : « Ils doivent obtenir le droit de voter mais aussi d'être élus. Ils doivent faire partie de notre pays, avec des droits et des devoirs, indépendamment de leurs origines, de leur couleur de peau et de leur religion. » N’en jetez plus !

Derrière ces belles déclarations d’intention, même Libération convient que se dissimulent peut-être des arrière-pensées nettement moins altruistes : « Les experts du marché du travail réclamaient une telle réforme. L’Institut de recherche économique (DIW) à Berlin estime qu’elle permettra d’attirer des personnels qualifiés dans un contexte de recrutement planétaire de plus en plus concurrentiel et de démographie nationale vieillissante. […] La directrice du Pôle emploi allemand, Andrea Nahles, estime les besoins à 400.000 immigrés par an, uniquement pour stabiliser le marché du travail. » Dans le même temps, Olaf Scholz reconnaît que « neuf millions d’immigrés travaillent aujourd’hui sans posséder la nationalité allemande ».

L’immigration, « armée de réserve du grand capital », affirmait déjà Karl Marx en son temps. Le « grand capital » en question semble avoir retenu la leçon : il n’en finit plus de barboter dans « les eaux glacées du calcul égoïste », si justement définies par le même auteur lorsqu'il décrivait la logique du capitalisme pour lequel l’être humain est ravalé au simple rang de variable d’ajustement.

L’opposition conservatrice a beau jeu de dénoncer « un bradage de la nationalité allemande ». Qui l’entendra ? Probablement pas le patronat, en la matière autrement plus coupable que ses idiots utiles, les militants sans-papiéristes.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

15 commentaires

  1. On avait abolit l’esclavage , non on en crée un nouveau , pire que l’autre , le tout orchestré par nos politiques véreux pour l’appât du gain .Sauf que ces nouveaux esclaves ne resteront pas passifs et obéissants bien longtemps , juste le temps d’obtenir ce qu’ils sont venus chercher , des papiers et le droit de vote .

  2. En Allemagne, la régularisation des immigrés est déjà en marche, pour peu qu’ils bénéficient de la « maîtrise de la langue, d’un casier judiciaire vierge et de revenus réguliers « . Si on applique sérieusement ces conditions en France, il faut s’attendre à perdre la presque totalité de nos émigrés…

  3. L’idée de Nation, c’est un os à ronger pour amuser la piétaille. Les grands industriels, quels que soient les pays concernés, sont mondialistes. Ils peuvent donc pactiser avec le diable ou commercer avec des anthropophages si nécessaire, renier leurs pays, leurs cultures, leurs parents, leurs enfants, ça n’a aucune importance pour eux. Et ils réussissent très bien dans ce qu’ils font puisque le monde politique est dans leurs mains qui balaie le terrain devant eux.

  4. Ceux qui ne trouvaient pas leur avantage en Allemagne , venaient en France , ils vont rester en Allemagne , le nombre toujours le nombre , le grand remplacement est en marche , et avec lui l’islamisation de l’Europe , et cette religion est aussi une patrie et une loi .

  5. la « maîtrise de la langue, un casier judiciaire vierge et des revenus réguliers » sont, il me semble, des indices pouvant laisser supposer une réelle volonté d’intégration. La France a cette particularité d’interdire aux immigrés présents sur son sol de travailler « officiellement », sans doute pour ne pas prêter le flanc aux accusations de faire le jeu du « grand capital, qui utiliserait l’immigration comme « armée de réserve ». De grâce, évitons les simplismes : quel lecteur de Boulevard Voltaire (et moi le premier) peut, sans trembler, affirmer qu’il ne baigne pas, lui aussi, plus ou moins, dans « les eaux glacées du calcul égoïste » ? Lutter pour sauvegarder notre identité : 100% OK ! Il ne faut rien lâcher sur ce thème. Mais à quoi sommes-nous véritablement attachés ??? Nos adversaires idéologiques ont aussi leur part de vérité.

  6. L’Allemagne va rattraper son retard sur la France ?
    Il est temps, pour que notre pays garde une longueur d’avance, de supprimer toute OQTF !
    Heureusement la taille de l’ empire colonial français joue en notre faveur.

  7. Patronat allemand et français se rejoignent sur ce sujet. Ne compte pour eux que le profit au détriment des racines identitaires. Le mépris des peuples au profit du gain.

  8. Les Allemands seront un jour comme nous, et comme c’est un peuple vieillissant, ils seront supplantés par le nombre, l’Islam deviendra la religion d’Etat. Ils voulurent éradiquer les Juifs, c’est les musulmans qu’ils les éradiqueront.

    • Bien dit ! l’Histoire quelquefois joue de droles de tours ! Dire qu’il y a 80 ans, la « race des seigneurs devait régner mille ans. Maintenant, un peuple vieillissant sera bientôt asservi par plus sauvage que lui. Punition divine, on bien ?

  9. Comme en France, le grand patronat est l’idiot utile des politiques qui ne veulent pas de peuples instruits. Au lieu d’investir dans la recherche, d’œuvrer à l’épanouissement de l’ouvrier dans son métier en le soulageant de tâches ingrates que des robots pourraient accomplir, ils préfèrent avoir recours à des bras mais oublient que certaines cultures sont antinomiques avec la nôtre. Quand ils auront compris, ce sera trop tard, puisse des entrepreneurs intelligents à l’image d’Elon Musk leur faire comprendre leur erreur. Nous, le peuple, il y a longtemps qu’on ne nous écoute plus.

    • Le patronat a bon dos. Il y a deja longtemps,
      maintenant, qu’une très grande partie du peuple français se complait dans un manque d instruction et surtout la consommation maximum donc au plus bas prix ( et souvent à crédit), de biens et services créés par des travailleurs étrangers ( en France et surtout bien sûr dans les pays étrangers tels la Chine…). La priorité des français est le pouvoir d’achat et ils votent en conséquence, avec les conséquences de leur vote.

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