Michel Thooris : « 1er mai : le nombre de blessés chez les force de l’ordre prouve l’incompétence de l’exécutif »

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Lors de la manifestation du 1er mai à Paris, et dans un contexte confus, des manifestants se sont introduits dans l'enceinte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ; d'autres débordements ont eu lieu durant la journée en dépit des avertissements.

Au micro de Boulevard Voltaire, Michel Thooris analyse la gestion du maintien de l'ordre pour cette mobilisation.

Que s’est-il passé, hier, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ?

Une enquête est en cours. D’après les premiers éléments que France Police possède, des manifestants auraient forcé la grille d’accès de l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière. Ils se seraient vraisemblablement réfugiés pour fuir la situation insurrectionnelle et les gaz lacrymogènes qui étaient utilisés de manière importante dans le quartier. Ils sont entrés dans la cour de cet hôpital. À notre connaissance, il n’y aurait eu ni agression de personnes ni dégradation, hormis une grille forcée. Cette grille n’indiquait pas clairement qu’il s’agissait de l’enceinte d’un hôpital.
Si des actes et des faits gravissimes doivent être dénoncés, c’est bien ce que vivent les personnels soignants. Je pense, notamment, aux services urgentistes qui, quotidiennement, se font agresser par de la racaille. Ces gens arrivent aux urgences en terrain conquis et imposent leurs règles en matière sanitaires et sociales. Étonnamment, on n’entend ni ne voit le gouvernement. Nous trouvons un peu regrettable que la mayonnaise soit montée sur un événement dont on ne connaît pas encore tous les tenants et aboutissants. C’est très marginal par rapport à la réalité de ce qui s’est passé hier. J’insiste sur le fait que des dizaines de nos collègues ont été blessés, dont un très gravement.

La présence de ces centaines de Black Blocs était prévue de longue date. On ne peut donc pas dire qu’ils ont pris le gouvernement en défaut. Comment peut-on expliquer que de tels débordements aient eu lieu dans la mesure où tout était fait pour que nos forces de l’ordre soient préparées ?

La loi anti-casseurs et toute cette agitation autour du concept de doctrine du maintien de l’ordre n’ont pas vraiment de sens ou d’effet concret sur le terrain. Autour du cortège de la CGT, il y avait aussi des casseurs. Les gendarmes mobiles et les CRS spécialisés dans le maintien de l’ordre opèrent, en général, de manière très précise et très chirurgicale. Ces effectifs-là sont largement insuffisants, alors on y greffe des collègues qui ne sont pas du tout formés et n’ont aucune compétence en maintien de l’ordre. Ces collègues-là ne dépendent pas forcément du même commandement et n’ont pas les mêmes ordres que les gendarmes mobiles et les CRS. Ils ne sont pas forcément coordonnés. Cela crée souvent une certaine confusion sur le terrain. Cela explique parfois les incohérences faites en matière d’ordre public.
Le souci de l’exécutif était de protéger les lieux symboliques et de pouvoir. Il ne fallait en aucun cas une rayure ou une salissure sur les vitres de La Rotonde, lieu hautement symbolique... Les bâtiments institutionnels ont été très largement sécurisés et protégés. Pour le reste, les collègues n’étaient pas forcément en effectif suffisant et n’avaient pas les bonnes informations. On a fait ce que l’on a pu. Le maintien de l’ordre est raté, selon nous, dès lors qu’il y a un certain nombre de blessés dans nos rangs. Cela témoigne encore de l’incompétence de cet exécutif et de son incapacité à assurer la sécurité des personnes et des biens, et la sécurité de nos collègues.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 04/05/2019 à 7:36.
Michel Thooris
Michel Thooris
Secrétaire général du syndicat France Police

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