Les antifas ont tous les culots. Lundi dernier, sur son compte Twitter, Raphaël Arnaud, militant antifasciste à la jeune garde, affirme que « des milices fascistes se sont mobilisées la veille et ont manifesté contre les droits des femmes ». Il ajoute : « Tout le long du parcours, ces milices fascistes avaient agressé des gens isolés. Le tout sous protection policière évidemment » (sic). Il faisait allusion à la Marche pour la vie à Lyon, organisée le dimanche 2 octobre.

Le journaliste police-justice de CNews, Amaury Bucco, lui répond assez vite qu’« après vérification auprès de diverses sources policières locales, aucune agression n'a été ni constatée par la police le week-end dernier, ni dénoncée par plainte, en marge de cette manifestation ».

Envoyée sur les lieux par BV, je peux compléter : la seule violence est venue des rangs de l’extrême gauche qui, visiblement, a un grave problème avec la liberté d’expression. Témoignage.

Dimanche 2 octobre, sur les pavés lyonnais, la traditionnelle Marche pour la vie (MPLV) bat son plein. Des berges du Rhône au palais de justice, près de 800 personnes défilent dans les rues de la capitale des Gaules.

« Macron, Macron, touche pas aux embryons » ou encore « Pour la vie, contre l’euthanasie ! » : des slogans, des pancartes, mais aucune agressivité de la part des militants de Génération pro-vie qui sont venus protester contre l’IVG mais aussi contre l’offensive récente pour faire avancer le suicide assisté.

Chargée de couvrir cette manifestation pour BV, je suis postée sur le trottoir, pas dans le cortège, mais je me fais quand même insulter par un homme qui me frôle : « Quand tu te seras fait violer, t’en feras quoi, du gosse, espèce de conne ? » À quelques mètres, des manifestantes se font huer par un comité d’accueil pro-IVG très agressif : « On est libres, nos corps nos choix ! »

Au moment où Aliette Espieux, porte-parole de la MPLV, explique à une journaliste qu’elle n’arrive pas à discuter avec les pro-IVG car cela tourne toujours à l’invective, comme pour illustrer son propos, une jeune femme l’interrompt en hurlant : « T’es une vraie putain de fasciste ! »

Sur la place Bellecour, cheveux violets et collier en cuir autour du cou, une contre-manifestante éructe : « J’ai avorté et alors, y a quoi ? »

Il faut dire qu’en parallèle de la manifestation des militants anti-avortement, un rassemblement antifa s’est formé à l’appel d’un mouvement qui se fait appeler LGBTQI antifasciste Lyon, un groupuscule d’ultra-gauche lyonnais connu pour ses actions parfois très violentes. Les bandes d’antifas et des féministes pro-IVG, se sont rassemblées sur le pont de la Guillotière, tentant de rejoindre la manifestation pro-vie, insultant les forces de l’ordre et essayant de forcer leur barrage. Dans le cortège, une banderole « Queer bash back », slogan d’un réseau de cellules anarchistes queer et insurrectionnelles actives aux États-Unis entre 2007 et 2011. Contraints d’utiliser des gaz fumigènes afin de maintenir les antifascistes à distance, les policiers et gendarmes ont demandé au service d’ordre de la MPLV de redoubler de vigilance.

À la fin de la journée, alors que les manifestants se dispersent, un individu, présent aux abords de la manifestation depuis le début de l’après-midi, tente de frapper un jeune membre de l’association Les Remparts de Lyon (complexe communautaire culturel et sportif au cœur de Lyon). Il est tout de suite maîtrisé par le service d’ordre de la manif et écarté.

Aliette Espieux affirme s’être fait menacer et insulter quelques jours avant la manifestation : « Le groupe antifasciste extrêmement violent de Lyon prévoyait déjà d’organiser une "contre-manif contre Aliette Espieux et sa clique". Ils m’ont menacée en me disant qu’ils allaient "me frapper et que je ne pourrais rien faire". »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/10/2022 à 11:19.

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08 octobre 2022 à 16:00

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