La violence est indubitablement une plaie majeure de notre société. D’autant qu’elle ne cesse d’augmenter (+4 % en 2017 et +8 % en 2018 pour ce qui concerne les violences physiques).

S’attaquer à ce phénomène ne peut donc qu’être encouragé, à condition que la démarche ne relève pas de la manipulation et de la stigmatisation.

C’est pourtant la question qui se pose à la suite de mise en place, à l’initiative des députés de La France insoumise, d’une commission d’enquête sur « la lutte contre les groupuscules d’extrême droite ». À l’origine de cette initiative, les violences constatées lors des manifestations des gilets jaunes. Bien entendu, parmi les individus mis en cause, un certain nombre se sont révélés être membres de ces micro-partis dont on sait qu’ils ne représentent aujourd’hui, dans notre pays, pas plus de quelques centaines d’individus.

Certes, leur présence au cœur des manifestations s’est souvent caractérisée par la commission de nombreuses destructions et agressions envers les forces de l’ordre. Mais pas plus que celles commises par les mêmes groupuscules d’extrême gauche. Pourtant, le pouvoir en place a choisi de désigner à la vindicte populaire une catégorie de casseurs plutôt que l’autre. Et tout cela, bien entendu, n’est pas fortuit. Dans quelques semaines auront lieu les élections européennes. Et malgré des sondeurs plutôt favorables au parti présidentiel, le Rassemblement national de Marine Le Pen paraît solidement installé en tête des intentions de vote.

Ce positionnement, qui ne se dément pas au fil des semaines, est naturellement intolérable pour un président de la République qui a d’ores et déjà fait le choix de vendre le pays aux hiérarques bruxellois. C’est ainsi qu’une vaste stratégie de reconquête de l’opinion a été mise en place par l’Élysée afin de modifier la donne et de transformer en possibilité de victoire ce qui s’annonçait déjà comme une cuisante défaite. Pour ce faire, c’est un plan en trois niveaux qui a été mis au point. Tout d’abord, après des mois de manifestations de la France qui travaille mais ne parvient plus à vivre de ses revenus, Macron et ses thuriféraires se sont attachés à décrédibiliser les gilets jaunes.

Pour cela, ils n’ont pas hésité à mettre dans la rue d’autres Français, les "foulards rouges", divisant un peu plus encore un pays qui n’avait pas besoin de ça. Et comme cela ne suffisait pas, c’est une répression sans précédent qui s’est abattue sur celles et ceux qui ne faisaient que dire leur souffrance quotidienne. 8.400 interpellations, 7.500 gardes à vue, 1.800 condamnations (1.500 jugements sont en attente), 1.300 comparutions immédiates et 316 mandats de dépôt (incarcérations). Du jamais-vu dans la répression d’un mouvement social. Et là, aucun parti de gauche et aucun syndicat n'a demandé d'enquête parlementaire.

Pour faire bonne mesure et assurer le coup, Macron est donc parti en campagne. Il a lancé un grand débat à sa seule gloire et sillonne désormais la France à la pêche aux voix. Là encore, aucune instance - CSA en tête - n’a trouvé à redire. Restait donc à marginaliser les patriotes. La chasse à l’extrême droite va maintenant servir de prétexte à Macron pour insuffler, jour après jour, jusqu’au 26 mai, son message de haine et de stigmatisation. Et c’est une commission parlementaire à sa botte, présidée comme il se doit par une députée de La France insoumise, et qui comprend dans ses rangs (ironie du sort) M’jid El Guerrab, ce député ex-LREM qui agressa un de ses collègues socialistes à coups de casque en août 2017, qui sera chargée de porter l’estocade finale. Le piège finit donc de se refermer sur les Français, qu’une manipulation d’État de grande envergure a décidé de museler « démocratiquement ».

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14 février 2019 à 21:40

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