LR : Unis pour le meilleur ? Dans les coulisses du sacre de Pécresse

Pécresse LR

Le QG de la rue de Vaugirard des Républicains était plein à craquer, à tel point que les militants venus vivre en direct les résultats sont rentrés au compte-gouttes. Dans le grand immeuble vitré, on entendait surtout les flashs et les pas précipités des journalistes à la moindre approche d’une personnalité du parti. Valérie Pécresse est arrivée la première, sortant de sa voiture devant le siège tandis qu’Éric Ciotti est arrivé seul et à pied.

Devant une salle comble, le président du parti Christian Jacob s’est tout d’abord félicité de la bonne tenue du scrutin. « La droite est de retour », le slogan résonnant pour les uns comme une évidence prenait pour les autres un accent de supplication superstitieuse. À l’annonce de la victoire de Valérie Pécresse par près de 61 % des voix, on avait l’impression qu’était tiré le départ de la course aux embrassades et à la camaraderie. Apparaître soudés, telle était la ligne à adopter après les turpitudes de l’affaire Fillon, des procès Sarkozy et de la guerre fratricide Copé-Fillon. Soudés face à un danger réel à droite et une aile centre droit encore trop poreuse avec la Macronie. Difficile, donc, d’exister sans faire nombre.

En face du QG, deux facétieux soutiens d’Éric Zemmour avaient mis en place un kakémono et une étagère avec des ouvrages d’Éric Zemmour. « On offre un exemplaire à chaque militant LR sur présentation de la carte d’adhérent », s’amuse Morgan Trintignant, l’organisateur.

« Si cela avait été Ciotti, le parti aurait implosé », susurre un militant à notre oreille. Il faut dire que la situation politique est ardue. Pris sur la droite par un tango Zemmour-Le Pen et sur la gauche par Emmanuel Macron, le soulagement des cadres du parti était palpable jusque dans les soutiens d’Éric Ciotti. Aux LR, il y a les convictions mais aussi le pouvoir. Et pour enfin reprendre ce dernier, il fallait que ce soit Pécresse. Ou Barnier. Ou Bertrand. Mais il ne fallait pas que ce soit Ciotti. Aussi, le discours de Valérie Pécresse a été un discours de droite. En cherchant bien, impossible de trouver des divergences de fond avec celui qu’Éric Zemmour a prononcé sur YouTube. À la différence que les LR faisaient partie des maux dénoncés par le polémiste.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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