Sarkozy nous a fait regretter Chirac, Hollande nous a fait regretter Sarkozy, Macron nous ferait presque regretter Hollande. On tremble à la perspective de celui qui nous fera regretter les aberrations en marche que rien ne semble pouvoir arrêter.

Ils sont bien en marche, les fantasmes de ces députés aux ordres de groupes de pression représentant les minorités capricieuses au terrible chantage : si vous n’êtes pas dans le camp du « progrès », si vous ne proposez pas les amendements que nous vous soumettons, vous serez rangés dans la case « réac » et perdrez toute crédibilité dans le débat public.

Les débats sur la bioéthique ne sont pas encore finis mais ils ont déjà fourni leur lot d’absurdités. Des balbutiements de Nicole Belloubet en commission essayant tant bien que mal d’expliquer qu’un homme devenu femme à l’état civil pourra tout à fait recourir à une PMA aux affirmations lénifiantes d’Agnès Buzyn affirmant qu’« en rien un donneur de gamètes n’est un père » en passant par le revirement, moins spontané mais tout aussi étonnant, d’Édouard Philippe qui affirmait, en 2013 : « Nous nous opposerons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins, et à la GPA qui, au nom de l’égalité, ne manquera pas d’être réclamée par la suite », tout choque, surprend puis finit par lasser, mais c’est là le danger.

N’en déplaise à Agnès Buzyn, la loi semble bien considérer le donneur comme un père, puisque la jurisprudence en a déjà condamné plusieurs à payer des pensions alimentaires à des enfants dont ils ignoraient jusqu’à l’existence. Outre l’horreur de découvrir de cette façon que l’on a un enfant, On ne saurait prétendre que verser une pension à des enfants dont on ne connaîtra jamais le prénom est bon pour l’épanouissement personnel. On continue pourtant à nous garantir que la PMA n’aura aucun impact psychologique négatif.

Le voyage en absurdie ne s’arrête pas là. Agnès Buzyn pousse un peu plus loin les limites en considérant qu’un père, ce n’est après tout qu’une fonction symbolique, vieux reliquat de cette société patriarcale honnie, et que cela peut tout à fait être une femme.

La majorité est à ce point aux ordres que c’est sans trembler que Richard Ferrand a prononcé l’adoption d’un amendement sur une disposition fondamentale du texte alors même que les votes des députés étaient, du propre aveu du rapporteur du texte, majoritairement contre. Mais, encore une fois, il n’y a que les « réacs » qui s’intéressent au réel. Peut-être que ce vote n’a, lui aussi, qu’une fonction symbolique.

Entre des ministres complètement déphasés qui confondent les théories fumeuses sur la sexualité, issues de groupuscules tout aussi fumeux avec la réalité biologique concrète incontestable, et une majorité aux ordres, il y a fort à craindre du futur projet de loi Bioéthique qu’il n’ait rien ni de bio, ni d’éthique.

Toute cette fine équipe agit de concert pour faire disparaître le père. Mais le père ne l’a-t-il pas cherché ? Si les apparatchiks de La République en marche ont pris ces responsabilités, c’est parce que personne n’était là pour les prendre à leur place.

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04 octobre 2019 à 9:15

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