Symbole de foi, de résistance, de cohérence, d’équilibre, de loyauté, de courage et de détermination, Jeanne d’Arc fascine. Dans son livre Être Jeanne d’Arc, la journaliste indépendante Marine Tertrais relate l’influence de la Pucelle d’Orléans dans notre mémoire collective. S’appuyant sur des témoignages et sur l’historiographie johannique, l’auteur répond à la jeunesse avide d’engagements.

Les siècles passent, Jeanne demeure. Le 8 mai 1429, l’héroïne délivra Orléans des Anglais ; le 8 mai 2019, six cents ans plus tard, une jeune fille - comme chaque année depuis 1431 - fut désignée pour défiler dans les rues orléanaises, épée à la main, telle une Jeanne ressuscitée. La libération de cette ville en pleine guerre de Cent Ans marqua les consciences, notamment celles des jeunes Orléanaises qui, depuis, désirent porter l’armure et, ainsi, incarner la sainte patronne de la France, le temps des commémorations annuelles de la ville.

Pourquoi une telle exaltation autour de cette humble et vaillante bergère ? L’auteur traite cette question placidement, tout en considérant le mythe johannique. Partant de la polémique autour de Mathilde Edey Gamassou , jeune fille française d'origine béninoise choisie pour être la Jeanne 2018 lors des traditionnelles Fêtes johanniques, Marine Tertrais rappelle qu’« être Jeanne d’Arc », c’est tenir en soi les vertus de foi, de justice et d’amour de la patrie.

En relatant l’intérêt durable et divers pour Jeanne, l’auteur explique que l’admiration vouée à ce « grand général » (Charles Péguy) est entretenue par les pensées catholiques, révolutionnaires, royalistes, socialistes, républicaines et féministes, et ce, malgré leurs antagonismes. Si l’héroïne nationale à l’écho universel rassemble au-delà des champs partisans, c’est bien parce qu’elle refusait l’injustice et la trahison au nom de la grandeur de la France et de l’unité nationale. Comme le souligne Marine Tertrais, la grande mission de Jeanne fut le sacre du roi et non la pratique de la guerre.

Être Jeanne d’Arc illustre la raison d’être de la jeunesse : défendre la patrie par les vertus temporelles sans ignorer les vertus spirituelles. Comme l’illustrent les témoignages rapportés par l’auteur, cette quête dépasse les temps, les âges, les modes, les générations et les pays (Jeanne est populaire aussi bien au Japon qu’aux États-Unis !). La Pucelle d’Orléans inspire la jeunesse en lui montrant qu’elle doit accomplir son destin, c’est-à-dire le service de la patrie sans reniement mais avec espérance.

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24 mai 2019 à 18:08

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