La bise (ou le baiser), c’est une tradition millénaire commune à bon nombre de civilisations : des Perses aux civilisations modernes en passant par l’Empire romain et le Moyen Âge. Le baiser a une dimension affective et, naturellement, amoureuse. Qui ne se souvient pas de son « premier baiser » ?

À un degré moindre, se serrer la main est de même nature : refuser de le faire est une offense, voire une insulte.

Ces gestes ont, à l’évidence, une très grande importance sociale.

Mais le temps du tendre baiser de l’amour courtois ou de la virile « bise claquée » sur la joue de son partenaire au rugby, c’est fini, terminé, c’est beaucoup trop dangereux !

Amoureux de tous genres, toutes « pratiques » et tous âges, l’heure est à l’abstinence la plus absolue !

Tout cela en raison d’un virus ayant fait, à ce jour, 16 décès en France pour 949 cas confirmés et ayant contaminé 100.000 personnes dans le monde. Rappelons que la population de la France, c’est 66,5 millions, celle de la planète 7,7 milliards. Vu sous cet angle, il s’agit d’un épiphénomène.

Mais ce qu’il me semble plus intéressant de faire, c’est d’analyser les conséquences de cette « bestiole ».

Au plan économique mondial, il s’agit d’une véritable catastrophe, à tel point qu’on ne peut que constater que « ça tombe bien » à un moment où les Bourses étaient à un niveau anormalement élevé et les liquidités surabondantes. Notons, aussi, que la baisse de 10 à 12 % du NASDAQ vient à point nommé pour contrarier Trump quand on connaît l’importance de la Bourse aux USA (les Américains « font leurs retraites » à la Bourse).

Au plan économique national, on semble découvrir avec effroi les effets des délocalisations. Comme si, par exemple, les grands industriels pharmaceutiques français n’avaient pas mesuré les risques encourus en faisant fabriquer les bases des médicaments en Chine ! On peut espérer des « relocalisations » en masse, donc des emplois, si le gouvernement met en place les mesures d’accompagnement nécessaires. C’est l’un des aspects positifs de cette crise.

Au plan politique international, force est de constater que c’est « chacun pour soi ». Heureusement, les scientifiques sont là pour démontrer l’efficacité de leur coopération internationale !

Au plan national, il est clair que la situation n’est pas facile à gérer. Le chef de l’État et le gouvernement ont opté pour la communication tous azimuts et c’est très bien ainsi. Seulement, à trop en faire, cela devient anxiogène et on se demande bien comment de telles mesures pourraient fonctionner avec si peu de moyens, notamment en médecine libérale. Au surplus, les hôpitaux sont obligés d’allouer les ressources nécessaires à la mise en place des « plans » au détriment des autres services. C’est ainsi que les examens estimés non prioritaires sont reportés sine die, de même pour les interventions chirurgicales. Un ami souffrant d’un cancer a, ainsi, reçu du CHU dont il dépend l’annulation d’une série d’examens de contrôle. Cela s’appelle déshabiller Pierre pour habiller Paul !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 19/03/2020 à 10:54.

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09 mars 2020 à 10:07

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