La droite a échoué durant ces élections européennes, elle n'a su ni parler de ses sujets ni s'en approprier de nouveaux.

Le principal échec réside dans le fait que les électeurs ne savent plus ce qu'est la droite. On leur vend un parti rassemblant la droite et le centre. Mais depuis la présidence Sarkozy, voire Chirac, le centre a pris le dessus tandis que la base militante est restée profondément de droite RPR. En voulant rassembler, le parti a perdu son ADN, sa substance, ses sujets. La preuve en est avec la fin du clivage traditionnel PS/LR.

Macron a su attirer les libéraux du parti et, il faut le dire, les a très largement contentés. Dans un autre horizon, Marine Le Pen a pris conscience de l'espace laissé par la droite traditionnelle en donnant une nouvelle fraîcheur à son parti, souvent marginalisé. Ainsi, en parlant des sujets chers à la droite RPR tels que l'immigration, la sécurité, le conservatisme, elle a ramené vers elle la partie la plus à droite des Républicains. Ce double grignotage fut fatidique lors des élections européennes, avec un terrible score de 8,5 % pour la liste menée par le très bon François-Xavier Bellamy.

En plus de ce premier échec, la droite a fait preuve d'une fainéantise intellectuelle à toute épreuve. Cette droite n'a pas évolué avec son temps, restant bloquée à ses années de succès. Cependant, elle est passée à côté de nombreux thèmes : l'écologie, la culture, l'instruction...

La droite doit être en mesure de proposer une vraie « écologie de droite ». Une politique respectueuse de la nature, des écosystèmes, du taux d'émission de gaz carbonique (CO2) mais évitant les dérives gauchistes. Une écologie pragmatique, respectueuse de nos agriculteurs, favorisant les circuits courts, et non punitives envers les classes moyennes.

La culture, maintenant, souvent délaissée des militants, est pourtant une donnée importante dans l'esprit de nation. Il faut mettre en avant nos racines, entretenir nos monuments historiques trop souvent laissés à l'abandon tels que les églises (l'exemple de Notre-Dame est flagrant mais loin d'être un cas isolé), nos monuments antiques (éviter des travaux qui enlèvent leur substance, comme les arènes de Fréjus recouvertes désormais de béton).

Enfin, depuis 1932, l'Instruction nationale a laissé sa place à l’Éducation nationale. C'est le début de l'échec d'une école ne cherchant plus à transmettre des connaissances mais bien formater de bons citoyens. Force est de constater que les enfants ne sont pas de meilleurs citoyens et ont beaucoup de difficultés à acquérir des connaissances de base. La droite doit remettre au cœur de l'instruction publique le « récit national », qui permettrait de gommer cette haine de la France due à l'emprise de la repentance nationale sur les programmes scolaires.

Quand la droite aura, d'une part, récupéré ses concepts, d'autre part, su s'adapter à son monde, alors, elle pourra redevenir une force politique.

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07 septembre 2019 à 9:15

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