Léon Marchand sur Quotidien : la chronique gênante qui le réduit à son physique

Capture d'écran Eurosport
Capture d'écran Eurosport

Lundi 30 septembre, Léon Marchand, le héros des Jeux olympiques de Paris 2024, était invité sur le plateau de Yann Barthès. Pour Quotidien, Léon, qui avait boudé cet été une proposition de passage télévisé, a cette fois-ci fait le déplacement. En effet, au lendemain de ses victoires éclatantes qui ont conquis le cœur des Français, le jeune homme de 22 ans avait refusé une invitation de Léa Salamé sur son émission Quels Jeux ! Selon l’athlète, les valeurs qu’il défend s’y trouvaient quelque peu malmenées. Deux mois après avoir décroché quatre médailles d’or et une de bronze, Léon Marchand a donc accepté une invitation média, et les valeurs du sport n’étaient, une fois de plus, pas le sujet principal autour de la table. Le quintuple médaillé qui a déclaré être un introverti et ne pas aimer naturellement être au centre de l’attention pour ce qu'il est mais plutôt pour ce qu'il fait, n'a pas échappé à une chronique de la « sexperte » de Quotidien reposant uniquement sur ce qu'il est physiquement.

Le nageur hors du commun réduit à ses qualités physiques

Maïa Mazaurette s’est livrée à une chronique pour le moins osée, si ce n’est scandaleuse. Face au jeune prodige des bassins, la journaliste de 46 ans a fait l’éloge du physique avantageux du champion. Pendant deux minutes se sont enchaînés des clichés hypersexualisant, réduisant le sportif à sa morphologie idéale, la jugeant attirante, objet de désir des femmes, sous le sourire crispé de Léon Marchand. Le travail de Maïa Mazaurette, en tant qu’auteur, se fonde en majeure partie sur des questions de sexualité, de répartition des rôles hommes-femmes ou encore sur la place du corps dans la société. À l’entendre parler sur Quotidien, il semblerait que l’homme échappe au besoin de faire évoluer le regard de la société sur son corps. Elle déclare : « Le corps du nageur n’est pas uniquement synonyme de performance sportive, c’est aussi une dimension beaucoup plus séduisante, celle de la performance reproductive. » Pour parfaire le portrait-robot qu’elle dresse, elle achève : « C’est ce qui fait du corps du nageur non seulement un idéal sportif, mais également un idéal pour faire l’amour. »

Une volonté officielle de faire évoluer la considération du corps des athlètes féminines

Or, les Jeux olympiques de Paris 2024, qui se voulaient particulièrement inclusifs - Jeux qui ont été les plus paritaires de l'histoire de cette compétition, avec 49,14 % de femmes qualifiées -, ont fait resurgir d’anciennes polémiques portant sur le traitement de l’image des athlètes féminines.

La judokate Romane Dicko, médaillée de bronze aux JO 2024, a ainsi exprimé sa lassitude : « Arrêtez de commenter le corps des femmes. Le monde se porterait mieux [sans ces commentaires, NDLR]. » La tenue des joueuses de beach-volley, contraintes de jouer en bikini jusqu’en 2012, a continué de faire parler d'elle, la conclusion générale étant que ces femmes doivent pouvoir jouer dans la tenue de sport dans laquelle elle se sentent le plus à l'aise sans être forcées à porter un bikini pour gagner en visibilité.

Outre les réglementations officielles des tenues féminines, la manière de filmer les épreuves, différente selon qu’il s’agit d’athlètes hommes ou femmes, a aussi connu une évolution. Yiannis Exarchos, le patron de l’Olympic Broadcast Services (OBS), diffuseur officiel de la compétition, s’est ainsi exprimé en conférence de presse : « Malheureusement, dans certains sports, les femmes sont toujours filmées d’une manière que l'on peut qualifier de stéréotypée et sexiste, ne serait-ce que dans les différences de cadrage entre athlètes masculins et féminins. »

Chez Quotidien, à rebours de cet effort de « désexualiser » le corps des athlètes, on peut réduire un quintuple champion à un objet, dans l’indifférence générale, et l’approbation d’un public hilare malgré le teint rougi de gêne et le sourire figé de politesse du mis en cause. Quelles auraient été les réactions engendrées si un journaliste de 46 ans avait, pendant 120 longues secondes, disséqué le corps d’une jeune femme de 22 ans, expliquant en quoi celle-ci représente l’idéal d’un fantasme ?

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Qu’est-il allé faire dans cette galère ? Il n’a personne pour le conseiller, l’informer ? Une fois j’ai des fleurs de lys sur mon profil FB, une autre fois je n’en ai plus. Une fois je refuse de jouer le jeu des médias bien pensants, une fois j’y participe. Ohé la haut, il y a quelqu’un pour sauver le gamin ?

  2. il aurait dû partir immédiatement et laisser ces soi-disant journalistes entre eux, qu’est-il allait faire sur ce plateau « pourri » ! et dire que ces gens qui marchent au ras des pâquerettes sont payés par nos impôts, je ne regarde que CNews, les chaines du public sont pourries jusqu’à la moelle.

  3. M Marchand est un grand sportif très compétiteur,souriant et semblant sympathique..Ceci dit,il est dans le créneau d’âge qui regarde le plus ce type d’émission.. Quotidien temple du mauvais gout ,du faux journalisme,avec sess blagues et ricanements de niveau cm2…que les fouteux jouent au foot,que les tennismen jouent au tennis ,et les boulistes à la pétanque.la est leur meilleure  » promo » pas dans des emissions tv aculturees.

  4. Mais comment ce garçon intelligent a-t-il pu se rendre à ce genre d’émission. Ramener ses performances à sa morphologie est complètement débile. Cette journaliste ne se rend pas compte du travail et des sacrifices que demandent les résultats dans un bassin ! A sa place , j’aurais quitté le plateau et laissé « Quotidien » entre eux !

  5. Qu’est-ce qui a pu pousser Monsieur Marchand, ce grand sportif, à aller dans ce guêpier ? Les gens qui l’entourent, ses entraîneurs ou l’a-t-il décidé de lui-même ? Toujours est-il que personne n’ignore la légèreté voire la vulgarité de Quotidien. J’espère qu’on ne l’y reprendra plus. Une leçon à méditer.

    • oui, il aurait (peut être) dû, mais en avait il la possibilité ??? Son job est « être le meilleur » mais pour ça il lui faut dégager du temps pour s’entraîner, et donc « se vendre » = faire le beau devant les médias… sa présence devant ces médias (honteux, mais ce n’est pas le sujet) en fait partie… alors, pouvait il se lever et partir ??? NON, juste se tortiller et être mal à l’aise, mais il n’avait pas de sortie…

  6. Assez amusant de contater les limites intellectuelles de certains qui se revendiquent « de gÔche ». Pour cette journaliste, la seule performance de Leon Marchand tient dans son physique qui la fait phantasmer… « un ideal pour faire l’amour »… Dans une Fance en faillite où on nous annonce la mort d’une jeune femme violée par un migrant sous OQTF, où l’insécurité est reine et tous les ministeres en déshérence, la seule obsession de notre ancien 1er minstre est la sauvegarde des droits des LBGT que personne ne remet en cause, la sauvegarde de l’IVG qui, inscrite dans la constitution, ne risque rien et la PMA…

  7. Qu’est il allé faire dans cette émission ? Les sportifs devraient se contenter de faire du sport ! Les vrais héros sont ceux qui se lèvent parfois, très tôt, le matin pour nourrir leurs familles. Sans sous estimer leurs performances les sportifs de haut niveau sont loin d’être les plus à plaindre. Concernant Quotidien il est inutile de commenter !

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