Légion d’honneur : la tendance été 2022, entre consécration et lot de consolation

Line_Renaud_2011

Comme le veut la tradition, la promotion du 14 Juillet vient de sortir. Ouvrant en quelque sorte la revue, Line Renaud est élevée à la dignité de grand-croix de notre premier ordre national. Ultime témoin d’usure. Son ami Jacques Chirac lui avait décerné la cravate de commandeur en 2002. Son autre ami Nicolas Sarkozy l’avait élevée à la dignité de grand officier de l’ordre national du Mérite (notre deuxième ordre national) en 2008. François Hollande mit le paquet en lui conférant la plaque de grand officier de la Légion d’honneur en 2013 et la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite en 2016. Le mari de son amie Brigitte Macron ne pouvait que conclure cette ascension dans les honneurs de la République de celle qui, autrefois, descendait l’escalier du Casino de Paris entourée de plumes et de paillettes. Il est vrai que Line Renaud a fait bien d’autres choses par la suite.

Chez les politiques, on notera quelques retours d’ascenseur de bon aloi. Jean-Pierre Raffarin, qui, rappelons-le, appela à voter Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, devient grand-croix. Il était grand officier depuis 2008 en sa qualité de Premier ministre ayant tenu plus de deux ans dans l’enfer de Matignon. Autre renvoi d’ascenseur, à l’égard de Jean-Pierre Chevènement qui, lui aussi, etc. Le décret précise qu’il aligne 59 ans de services. Notons que l’ancien ministre de François Mitterrand bénéficie du coupe-file qui permet, à titre exceptionnel, d’être directement promu dans l’ordre sans passer par les premiers grades.

Jean Castex, qui a tenu un an, 10 mois et 13 jours à Matignon, rate de pas grand-chose la dignité de grand officier et se voit consoler par la cravate, toujours en bénéficiant du passe coupe-file. Roselyne Bachelot, ancien ministre et chroniqueuse (le décret ne précise pas aux « Grosses Têtes » !), reçoit, elle aussi, la cravate, sautant l’étape d’officier (elle était chevalier depuis 2008). Et, dans la série des exceptions, n’oublions pas Jean-Yves Le Drian, l’ancien ministre des Affaires étrangères, promu directement, lui aussi, mais au grade d’officier.

Jean-Michel Blanquer, chevalier depuis 2011, reçoit en lot de consolation la rosette après avoir été sèchement battu aux législatives. Il côtoie dans le décret sa collègue Florence Parly, parée de la rosette, et – rien à voir avec la politique - la journaliste Claire Chazal. Dans la série des lots de consolation, on trouve aussi Brigitte Bourguignon, le très éphémère ministre de la Santé, exfiltrée du gouvernement pour cause de défaite électorale.

Terminons cette très rapide et partielle, voire partiale, revue des troupes par un clin d’œil en évoquant les non-nommés pour leur souhaiter une joyeuse non-nomination au pays des merveilles qu'est la France. Je pense à Jean-Marie Le Pen ! Il doit bien totaliser un demi-siècle d'années de services militaires et de parlementaire national et européen. Or, curieusement, ce « conscrit » de Line Renaud - tous deux de la « classe 48 », c'est-à-dire nés en 1928 ! -, de deux semaines son aîné, ne figure pas sur cette liste fabuleuse… Toutes nos félicitations, tout de même, aux nommés et… non-nommés !

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