Le salon d’enfants

On redoutait la marchandisation du corps humain. Nous y sommes ! La PMA n’est pas votée — elle ne l’est pas ! - que, devançant les propos d'Éric Dupond-Moretti, la GPA, s’expose, à visage découvert, sur le marché. Un site en vert et rouge (écologie oblige ) fait la promotion du « Premier salon de la fertilité et de la parentalité » qui se tiendra à Paris, à l’Espace Champerret, le 5 et le 6 septembre. Lieu idéal pour rencontrer des experts, c’est gratuit (sur inscription ) et ouvert à tous. « Toute l’équipe (masquée), Désir d’enfant, vous attend avec impatience » Signé : trois cœurs rouges.
Dupond-Moretti l’avait dit dans l’Hémicycle. Le Code civil napoléonien, avec Capri, c’est fini. Une loi « respectueuse des principes éthiques » remet en cause la condition sexuée de la reproduction, supprime tout lien biologique avec les parents et organise juridiquement l’absence de père. Tout est prévu dans le détail (cf. le site de l’Assemblée nationale). Balayé, par principe, l’intérêt supérieur de l’enfant, pourtant reconnu par la Cour de cassation, quand l’enfant naît sans père. Les députés Thibault Bazin et Emmanuelle Ménard ont eu beau se donner du mal, la loi est passée en première lecture. L’embryon devient un produit de transaction. L’homme, de consommation. Allez juger par vous-même à l’espace « dédié ».
On accuse les élites politiques. Je suis sévère avec « le peuple ». Une amie se désolait que son fils ne lui présentât pas la jeune fille avec laquelle il vivait. Pour la PMA, elle m’avait dit : « Le sperme, quand ce n’est pas trop cher, pourquoi pas ? Mais la GPA me trouvera dans la rue à tes côtés. » Nul besoin. Et quand ton fils chéri reviendra avec un enfant made in France né dans la clinique Les Enfants bleus ? Tu l’adoreras, ce petit ! Peut-être, mais pas forcément lui qui fera, dans le dos de son papa, une action en responsabilité pour non-respect de son droit à connaître ses parents. Heureusement, dans les tribunaux, les robes noires au toupet blanc sont prêtes.
L’erreur fondamentale est de croire que la PMA - non encore votée ! - ne procède pas, comme la GPA, de la même démarche transhumaniste. Dans les deux cas, deux femmes sont en manque : d’argent ou d’enfant. Au nom de l’égalité entre les couples, comment empêcher la GPA ? Impossible. La preuve, en acte : Champerret !
Une frange extrémiste fait la loi, à l’Assemblée. Si vous pensez que la loi bioéthique ne vous concerne pas, vous avez tort. Une société forme un tout. La nôtre va mal : déstructurée et inégalitaire, elle ira encore plus mal. Que pouvez-vous faire ? Vous laver les mains (c’est d’actualité depuis Ponce Pilate) et refiler le bébé à la génération suivante. Ou encore créer une association à but non lucratif pour la défense d’une minorité à venir : « la Fabrique d’orphelins ».
Vous devez surtout écrire à votre député, au sénateur, au président de la République. D’autant qu’à votre place, je serais sur mes gardes. La loi prévoit que le conjoint peut faire « un don » sans votre consentement.
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