Samedi soir à Mirebel (Jura), un jeune poulain de deux ans est retrouvé mutilé en dessous du jarret. Quatre profondes entrailles le blessent et certaines formes pourraient évoquer des lettres de l’alphabet. Cette nouvelle agression s’ajoute à la longue liste des équidés blessés et abandonnés, ici l’oreille découpée sur huit centimètres, là le flanc ouvert d’une entaille de vingt centimètres, avec des pronostics vitaux plus ou moins engagés.

Indigné, Daniel Raposo, un représentant local de la Fondation Brigitte Bardot témoigne dans Sud-Ouest : « Dans les cas extrêmes, les équidés sont tués ! On leur coupe l’oreille droite, et on leur arrache le sexe et parfois les yeux. Est-ce un rituel sectaire, satanique ? Tant que les auteurs de ces actes criminels ne sont pas neutralisés et confondus, on ne sait pas. » D’après cette Fondation, 84 attaques seraient recensées contre des chevaux, ânes ou poneys depuis le début de l’année.

En visite vendredi dernier dans une écurie affectée en Saône-et-Loire, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a évoqué : « un professionnalisme, des personnes qui agissent avec une certaine technicité ». Pourquoi s’attaquer au cheval ? Pour l’heure, le mystère reste entier. Est-ce en raison de son hypersensibilité ? Les cavaliers le savent bien, le cheval ressent les émotions humaines auxquels il répond toujours. Est-ce pour son statut d’animal à part et ce lien tissé avec l'homme depuis des millénaires ? Précieux en thérapie, cet animal touche droit au cœur ceux qui l’approchent, les spécialistes l’affirment : au-delà de l’aspect physique du sport, le contact avec les chevaux apporte des bienfaits sur le plan psychique, affectif et émotionnel. Est-ce une attaque à l’encontre de ce patrimoine de l’Unesco ? Cet art de monter à cheval propre à l’équitation française ayant comme caractéristique le respect et la connaissance de l’animal et de sa nature ?

Qu’importent et qu’elles qu’en soient les lugubres ou folles motivations, « l’âme d’une civilisation se révèle tout naturellement dans sa culture équestre » exhortait le pape Pie X. En l’occurrence cela en dit long sur notre civilisation malade. Las, nul besoin d’attendre ces actes barbares pour constater le déclin de notre société désormais ensauvagée, sans foi ni loi, mais aussi sans père et sans repère. Car s’il convient légitimement de se scandaliser concernant le sort injuste de ces animaux cruellement mutilés, le petit d’homme mériterait au moins la même indignation. Faut-il vraiment rappeler que tout en portant un masque pour ne pas mourir d’un virus, ce gouvernement qui entend bien n’exclure « aucune piste » dans l’affaire du gang des chevaux, laisse voter des lois bioéthiques parfaitement iniques et insensées ? « La qualité d'une civilisation se mesure (aussi) au respect qu'elle porte aux plus faibles de ses membres »…

 

 

 

 

 

 

 

 

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31 août 2020 à 20:00

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