Le ministère de la Vérité a parlé : ça va passer comme une lettre à la poste !

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Le « martèlement » du Miniver (ministère de la Vérité) a commencé : TV, radio, journalistes, bientôt les ministres. Marteler, dans la langue d’Orwell, c’est communiquer, affirmer, insister, soutenir, proclamer, répéter. Avec « le signal fort », c’est un des mots clés du novlangue. Sauf que le Miniver n’est pas malin ou que les Français pourraient le confondre. Pour preuve, les sondages. Les sondages disent que les Français sont pour l’égalité : fort bien ! Les sondages disent aussi que les Français sont contre le fait qu’un enfant soit privé de père : encore mieux ! On en conclut donc que les Français sont opposés à la procréation sans père qui rend les enfants inégaux devant la naissance. Détrompez-vous ! Pour le Miniver, les sondages disent que l’absence de père ne pose pas de problème. Alors, de trois choses l’une, ou le Miniver a mal posé la question, ou le Miniver ment, ou on prend les Français pour des imbéciles. Un esprit rationnel, lui, conclut que le Miniver perd la raison.

Table ronde de « C dans l’air », jour de 15 août, avec les astres morts habituels de la communication éclairée. Laissons de côté l’affirmation provocante, pour ne pas dire autre chose, de la journaliste de Libé que Macron est détesté, en proie à notre haine. Alors que tout montre que le couple présidentiel est le chouchou de ces dames de la côte. Parlons plutôt de l’agenda « chargé » qui attend le Président à la rentrée : le qualificatif « à haut risque », c’est pour tout bientôt.

La question sensible n’était pas de savoir si l’État avait le droit de priver un enfant de père. La question existentielle était celle des retraites : à points, pas à points, trois mois de plus, deux jours en moins. Car il leur faut tout, aux Français, : la retraite à 60 ans, les hôpitaux partout avec scanner, du fric, l’intelligence augmentée. Surtout, ne pas penser. Ou penser des bêtises. Ou une chose et son contraire : l’égalité en même temps que l’inégalité. Une filiation à deux ou trois vitesses ? Oui, mais pas de limitation sur les départementales. Et pas pour ma petite famille à moi, parce que ma petite famille, c’est sacré. Et que les autres ne me concernent pas.

Pour M. Cayrol, la question de la retraite peut mettre dans la rue, mais pas la PMA. Un enfant sans père ne pose aucun problème à M. Cayrol pas plus qu’aux autres. Au journal de lundi soir, de BFM TV, l’homme à l’écharpe rouge balaie, d’un seul coup d’un seul, l’opposition à la PMA par un raisonnement impeccable : la droite ne fera rien car tout lui revient en pleine figure depuis le PACS.

Quels discours machistes entend-on à ces émissions ! Les femmes seront donc toujours dépendantes de l’homme ! Elles veulent un bébé : il leur faut du sperme. Elles le quémandent auprès de l’État, qui en manque. Il devra donc l’acheter. Bonjour, les profiteuses avec les coupe-files ! Décidément, les femmes sont d’éternelles mineures à réclamer des droits : chéquier, vote, divorce… et maintenant du sperme.

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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