« Le drame c’est qu’une partie des Français se résignent à avoir toujours les mêmes ! »

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Dimanche, le Rassemblement national n'a pas réussi à emporter la région PACA face à Renaud Muselier. Réaction de Thierry Mariani qui, par ailleurs, vient de se voir interdire par le Parlement européen de participer aux missions officielles pendant six mois pour s'être rendu en Crimée.

 

 

Les élections régionales sont terminées. Vous avez obtenu 42,7 % des voix au second tour face à Renaud Muselier. Le groupe RN perd trois sièges au Conseil régional. Quel retour faites-vous de cette élection ?

 

Nous sommes déçus. Je vous rappelle qu’avant le premier tour, 4 sondages sur 5 nous estimaient gagnants en triangulaire. À 48 heures du scrutin, les deux sondages effectués nous estimaient à 49,51 et 50,50 %. Je n’incrimine pas du tout les sondages, mais je pense qu’il y a une vraie question à se poser sur la fiabilité des sondages. Soyons honnêtes, nous avons été nettement battus.

Je suis bien sûr très déçu puisque je pense que nous avons fait une bonne campagne et que nous avions une bonne équipe. Il faut se rendre à l’évidence. Nous avions le parti communiste, le parti socialiste, les écologistes, les républicains et En Marche contre nous. Macron, Sarkozy et même Hollande sont venus au secours de monsieur Muselier. La presse régionale, je pense notamment à Var-Matin et Nice-Matin a quasiment publié tous les jours que nous étions des dangers publics.

Dans ce contexte-là faire 42 % ce n’est pas si mal. C’est un recul limité. Cela reste une défaite, mais nous avons tout de même fait une bonne campagne.

 

 

À l’échelle nationale, vous êtes cependant une des têtes de liste qui s’en est le mieux sortie en termes de résultat. On parle néanmoins d’un échec global pour le Rassemblement national.

Partagez-vous cette analyse ?

 

Premier constat, tous les sortants ont été réélus. On assiste presque à un scénario bis des municipales. Je ne vais pas en tirer les conclusions nationales, c’est trop tôt. Ce week-end à Perpignan se déroulera le congrès du Rassemblement national. La question que l’on doit se poser est: pourquoi nos électeurs si on en croit ces sondages, sont toujours ceux qui sont les plus abstentionnistes ?

Je cite souvent la même anecdote, mais elle est vraie. Lorsque je rentre chez un commerçant, le commerçant me dit « on vous adore, on veut un selfies » et en partant je lui dit « on compte sur vous dimanche ». Et tout naturellement le commerçant me dit « dimanche, je n’irai pas voter, on perd toujours, cela ne sert à rien ».

Une partie des Français se résigne à voir toujours les mêmes. Comment peut-on expliquer à nos électeurs que voter sert à quelque chose ?

Dans cette région, on s’aperçoit que même nos électeurs ne se sont pas déplacés.

 

 

Vous donniez l’impression que vous étiez seul contre tous entre Muselier, ses alliés et la presse en PACA. Le parlement vous a fait un joli cadeau de « retour ». Vous venez d’être sanctionné par le parlement européen. Vous avez été mis en quelque sorte sur liste noire pour avoir voyagé au Kazakhstan et avoir « cautionné » la tenue démocratique des élections sur place. Que répondez-vous à ces accusations ?

 

Très franchement, c’est grotesque. Je suis déjà sanctionné en Ukraine pour être allé en Crimée. L’Ukraine m’a confisqué tous mes avoirs en Ukraine. Je vous rassure, je n’en avais aucun...

Ma sanction m’interdit de participer aux missions officielles pendant six mois, mais de toutes les manières, nous n’avons jamais été invités aux missions officielles.

Cela signifie que dans une procédure que personne n’a comprise, sous la pression des organisations non gouvernementales, on a décidé de nous sanctionner pour des raisons politiques. En réalité, on ne participe pas à l’hystérie anti russe et à l’adoration de toutes les organisations non gouvernementales qui visiblement font la loi ici.

D’autre part, il suffit de regarder les sanctions sur la mission au Kazakhstan. Le député membre du groupe PPE, à la majorité du parlement européen était dans la même mission que nous et a eu un avertissement, alors que nous avons été blacklistés des futures missions. C’est là que l’on s’aperçoit que c’est une sanction purement politique prise avec une procédure totalitaire.

Ce qui est inquiétant c’est la radicalisation de ce parlement qui sombre de plus en plus dans une adoration des ONG que l’on suit aveuglement et dans une hystérie anti russe. J’ai l’impression que ce n’est pas l’islamisme qui tue dans les rues, mais plutôt des espions russes.

Je vais vous faire une confidence. Ce matin, mon ordinateur a mis du temps à s’allumer, je suis persuadé que les Russes ont essayé de le pirater. C’est grotesque et cela devient paranoïaque.

 

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Thierry Mariani
Ancien ministre, député RN au Parlement européen

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