« Il n’y a plus de bouffe dans les granges, on ne sait pas ce qu’on va ramasser, mais ça n’a pas l’air de tracasser grand monde. » Depuis son pré, Cédric V., éleveur du Cantal, interpelle le gouvernement sur la prolifération des rats taupiers. Prairies dévastées, pertes financières à venir, incompréhension des citadins… L’agriculteur aux 24.500 abonnés sur Twitter porte la voix du monde rural.

Les ravages des rats taupiers

Au cœur du Massif central, Cédric, désespéré, filme les dégâts causés par les rats taupiers sur ses parcelles agricoles. À ses pieds, la terre du pré est totalement retournée. Cette année, pour la première fois, l’éleveur doit faire face à une importante pullulation de campagnols terrestres. Ces rats des champs creusent des galeries souterraines sous les prairies, se nourrissent de racines et rejettent la terre à la surface. Résultat : l’agriculteur ne peut plus se servir de son herbe pour nourrir ses vaches et préparer le fourrage. « Les rats taupiers, hors de contrôle, ont envahi 85 à 90 % des terres agricoles du Cantal. Ils sont des milliers à l’hectare, mettant en danger l’élevage local qui repose sur la praire » détaille Emmanuelle Ducros, journaliste agricole à L’Opinion sur Twitter. Les pertes peuvent être colossales (jusqu’à 50.000 euros), explique, de son côté, l’éleveur cantalien. Certains de ses confrères se retrouvent alors contraints de vendre des vaches pour survivre.

Face à cette prolifération exponentielle, aucune solution ne semble, pour l’heure, avoir été trouvée. La lutte chimique n’est pas sans danger et les pièges se révèlent insuffisants. Seule reste la stérilisation, encore au stade de recherche. Alors, aux citadins qui suggèrent aux agriculteurs de replanter des haies et aux chasseurs de ne pas tuer le renard, principal prédateur de ces petits rats, Cédric rétorque, agacé : « Dans le Cantal, des haies, il y en a, et il y a des renards mais ils ne peuvent pas tout bouffer. » En effet, passé un certain seuil, le renard n’est plus aussi profitable. Dans une vidéo, vues plus de 600.000 fois sur Twitter, l’éleveur influent décide d’interpeller l’exécutif, et particulièrement le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

Si, pour le moment, le gouvernement semble faire la sourde oreille aux appels répétés d’agriculteurs en détresse, le groupe « Élevage » du Sénat invite Cédric à venir discuter des « moyens de limiter les dégâts causés par le campagnol terrestre ».

Son combat contre les « intégristes verts »

L’éleveur du Cantal n’a pas sa langue dans sa poche. Parmi les images de couchers de soleil, de prés enneigés et de vêlages, il partage au quotidien les nombreuses difficultés, voire la détresse, des agriculteurs. Ainsi, avant les rats taupiers, Cédric était monté au créneau sur la question de la retraite. « Quand je vois l’état d’usure physique de mes parents qui arrivent en bout de carrière, on ne peut pas leur demander de travailler plus longtemps », s’insurge-t-il contre le projet du gouvernement. Avant de dénoncer le montant misérable que touchent, bien souvent, les éleveurs une fois leur carrière terminée.

Mais s’il y a bien un sujet qui agace particulière l’agriculteur, c’est la mouvance bobo-écolo et les « intégristes verts ». En novembre dernier, il explose sur les réseaux sociaux après son coup de gueule contre Hugo Clément« T’es qui pour nous cracher dessus ? », s’emporte Cédric, suite à une sortie du militant contre les agriculteurs. Ces derniers jours, il s’attaque également aux chantres du véganisme, « une offense à la paysannerie de nos campagnes ». Avec sa communication, Cédric entend apporter une autre vision de son métier, malmené par certains médias, mais pourtant si essentiel.

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22 février 2023 à 19:45

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11 commentaires

  1. Une des cinq plaies de la France ? les bobos écolos végans , et n’oublions pas les pseudos chasseurs ! qui eux tuent tout se qui bouge lorsqu’ils ont un fusils entre les mains !
    la pire des idioties ? éliminer les prédateurs naturels qui nous restent par exemple le renard , ils mange des centaines de mulots , et autre rats et souris , ils sont indispensables à l’agriculture !
    Les loups souvent accusés à la place des chiens errants ( beaucoup plus dangereux car ils n’ont pas peur de l’homme et savent le décoder , de plus les chiens tuent par plaisirs pour jouer !

  2. Total soutien a nos agriculteurs/éleveurs du Cantal et de nos autres campagnes et un grand merci a vous pour ce que vous faites pour nous. Le gouvernement devrait les soutenir plutôt que dépenser notre pognon a tort et a travers, c’est indécent

  3. Les  » vegan » se soucient du bien-être animal, sont contre la chasse et ne veulent pas que l’on tue des animaux pour les manger.
    On n’a toutefois pas encore entendu les écolos se prononcer ouvertement contre une guerre qui tue chaque jour des centaines d’êtres humains qui ne demandaient qu’à vivre simplement.
    Pour eux, comme pour beaucoup d’hypocrites , la vie n’a pas toujours la même valeur !

  4. Je comprends votre détresse, moi-même non éleveur, car retraité vivant dans la campagne profonde du pays basque, je m’aperçois l’invasion des taupes dans 2.000m2 de terrain. Mais qui a voté lors des précédentes présidentielles, pas une majorité, alors que ceux qui n’ont pas voté sans soucis peu. Et ceux qui ont voté, en majorité écologistes ou Nupes s’en prennent à eux, et à Macron.

  5. Décidément, la France « est » le pays où les rats, qu’ils soient des villes ou des champs, voire « taupiers », ou leurs confrères Parigots les « surmulots », ils se multiplient et font d’énormes dégâts partout !
    Que ce soit dans le Cantal, à Paris ou à Lyon, c’est à une invasion incontrôlables que la France doit faire face.
    Et pendant ce temps là, où est le ministre de l’agriculture ?
    Comme dirait le Boss, à savoir Macron, « personne ne connaît mes ministres », ceci expliquant cela !

  6. Parce qu’il y a un ministre de l’agriculture en France !
    L’agriculture doit être souveraine nous dit jupiter… des pans entiers sont en train de disparaître : betterave, volaille, élevage, pêche, fromages, etc, écrasés par des normes uniques au monde et une europe qui attaque en permanence la qualité française…
    Et personne pour défendre ces professionnels, le sinitre propose des chèques « compensatoires » !
    Courage à Cédric pour continuer à éclairer les citoyens et à BV pour relayer ses messages d’alertes si importants

  7. Autrefois il y avait une spécialité de métiers dans le monde agricole et notamment dans le Cantal … les chasseurs de taupes.
    Il existait des pièges à taupe pour éviter ce fléau. Pratiquement cent ans après le début de l’exode rurale et soixante quinze ans après le début de l’américanisation de nos sociétés nous voilà comme démuni, impuissant face à des fléaux qui ont toujours existé.

  8. Et donc la vache qui vèle par moins deux degrés ça ne le dérange pas ? Moi mes grands parents ils rentraient les vaches sur le point de véler et le petit veau était au chaud

    1. Parce que Cédric ne connaitrait pas son boulot par dessus le marché ? Cela prouve surtout qu’il fait paitre ses bêtes à l’extérieur . Je fréquente un éleveur et je peux assurer qu’ils sont extrêmement attentifs à leurs vaches . C’est un vrai sacerdoce et un boulot qui vous prend toute la vie, d’être en permanence avec des bovins . Les Hugo Clément et consort ne servent à rien , ils sont même nuisibles tels que les rats taupiers qui pullulent dans ses prairies ! En tout cas merci à Clémence de Longraye de permettre de témoigner du courage et donner la parole à ces agriculteurs et éleveurs qui ne bénéficient pas des tribunes qu’ont laisse complaisamment à tous ces inutiles et même parfois dangereux . la supercherie écolo est démasquée depuis longtemps . On veut faire mourir l’agriculture de qualité , avec l’aide de l’UE qui va interdire le label rouge , et veut importer de l’insecte et des vermisseaux dans nos assiettes . C’est sûr que si on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la gale !

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