Souvenez-vous : la Grèce devait être brûlée sur le bûcher de l'Euroland, comme le fut jadis Iphigénie en Tauride, immolée par son père Agamemnon pour plaire à la déesse Artémis. L'infâme Lysandre européenne, ou plutôt... l'intraitable Merkel avait exigé « du sang et des larmes » en déclarant sans ambages, en 2013, qu’il faudrait que cela fasse mal, très mal (« Es muss weh tun ! ») pour que la Grèce puisse prétendre à l’aide européenne.

Après douze ans de mesures coercitives, de surveillance renforcée, par la Commission européenne, la Grèce vient enfin de se libérer du carcan européen, a annoncé, samedi dernier, le Premier ministre grec, dans une adresse à la nation.

« Un cycle de douze ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l'économie et divisé la société se referme », a déclaré le Premier ministre conservateur, Kyriákos Mitsotákis, qui a a ajouté, en s'exprimant sur les réseaux sociaux, rapporte Le Figaro, que « le pays ne sera plus le mouton noir de l’Europe ». La Grèce va pouvoir retrouver, a-t-il encore ajouté, la souveraineté de ses décisions budgétaires après douze longues années de tutelle imposée par l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).

« La Grèce d'aujourd'hui est une Grèce différente », affirme encore le Premier ministre grec. Oui, mais dans quel état et à quel prix ! Je ne suis pas sûr que les touristes croisent dans leurs banlieues ces milliers de Grecs qui chaque jour, à Athènes comme sur les îles, ne vont pas à la plage mais dans les restos du cœur de l’Église orthodoxe. Ou encore ces miséreux retraités qui doivent souvent vivre à Athènes avec parfois moins de 400 euros par mois ou encore ces familles éplorées par la perte de l’un des leurs, souvent le chef de famille, préférant se donner la mort plutôt que de faire les poubelles. Le taux de suicide à Athènes a plus que doublé, ces dernières années. Sans compter le chômage des jeunes qui explose - près de 60 % des moins de 25 ans. Mais l’optimisme est de mise, estime Kyriákos Mitsotákis : « Aujourd'hui marque la fin des Mémorandums et de tout ce qui a été imposé en leur nom : impôts insoutenables et réductions des salaires et des retraites. »

« Tout cela appartient heureusement au passé », a assuré Kyriákos Mitsotákis, qui parle d’un « jour historique pour la Grèce et les Grecs ». Mais malgré l’optimisme affiché, les Grecs devraient sentir longtemps encore les effets d’une dette qui représente toujours, aujourd’hui, 180 % du PIB du pays et qui continue de peser sur son économie. Et il est à craindre que la Grèce, toujours fragile économiquement, ne sera pas à l’abri de nouvelles mesures d’austérité.

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23 août 2022 à 11:02

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14 commentaires

  1. La Grèce,ce merveilleux pays des dieux olympiens ,récemment très éprouvé ,va renaître de ses cendres!
    Tous mes voeux pour cette résurrection nécessaire!

  2. La Grèce est sauvée. La France est prête à en prendre la suite (et la prendra même si elle n’est pas prête). Rendez-vous à la rentrée.

  3. Ah ben alors si ça ne doit durer que douze ans pour la France, ça vaut le coup d’essayer !

  4. Quoi ! ? BV ose encore parler de mouton noir mais que fait le wokisme ? Nous nous serons des moutons blancs modèles, nous serons plus fauchés que les autres.

  5. Si nous avions eu l’outrecuidance d’élire MLP au lieu d’EM, nul doute que la douce Ursula nous aurait déjà appliqué le traitement auquel Angela avait soumis la Grèce, vu que que nous sommes sensiblement dans le même état financier.

  6. La soi-disant crise grecque n’était qu’une infâme opération de sauvetage pour les banques européennes qui avaient mal spéculé. Ce sont les contribuables européens qui ont payé la facture. Pour que les contribuables ne grognent pas, les Grecs ont été diffamés en tant que fainéants et se sont fait littéralement cracher dessus et voler au pilori. La Grèce est désormais ouvert aux mondialistes qui profitent des caisses publiques détruites.

  7. La Russie se ferait un plaisir d’intégrer la Grèce dans sa fédération. Fini le FMI, l’EUrope…Avec la Serbie, le Montenégro qui bougent, la Hongrie, voisine de l’Ukraine, qui cherche le juste milieu cela ferait un bel ensemble donnant sur la méditerranée pour la Novorussia.

  8. Le passé des Grecs pourrait bien être le futur des Français !
    La seule chose qui pourra nous sauver est notre dissuasion nucléaire, que nous n’aurions jamais eue sans de Gaulle, qui lui n’était pas inféodé à l’OTAN et aux Américains comme nous le sommes depuis Sarkozy.

  9. Ils ont tort d’être inquiets nous avons des champions du monde à la tête de l’Etat qui s’activent pour les rattraper et bientôt les dépasser ! Un dernier sprint et s’est fait !!!

  10. La Grèce présente une dette de 180% de son PIB, nous sommes à 140 du nôtre. A part ça, tout va bien en macronie.

  11. Merci à Mr Meidinger d’avoir rappeler la cure d’austérité et le cortège de souffrances vécus par nos amis Grecs, par la volonté de ces s….ds ultra-libéraux de l’U.E. Pour aller régulièrement en Crête, j’ai vu les ravages causés par ces coupes claires, mais aussi le courage et la fierté de ce Peuple. Rappelons qu’ils sont nos ainés en Démocratie… dont ils sont les précurseurs. Contrairement à notre Occident et à ses médias pourris, les Grecs rejettent le wookisme, le théorie du Genre, l’individualisme forcené et le multiculturalisme. Résultats de cette saine façon de penser et d’agir: En dépit d’une frugalité, voire d’une pauvreté bien présente, on découvre une société solidaire, sereine, paisible et homogène. On peut se balader partout – au milieu de la nuit – sans risquer de se faire agresser et détrousser. Ah! j’oubliais: pas de « chances pour la Crête » dans les rues. Et le seul vestige de mosquée qui demeure à Réthymnon sert de mur d’appui… aux latrines.

  12. La Grèce antique berceau de notre civilisation nous a montré le chemin à suivre pendant quelques siècles. Aujourd’hui, après quelques déconvenues au sein de l’Europe, la Grèce moderne désire récolter les fruits de ses efforts; c’est justice. Les grecques souhaitent ne plus être considérés comme les moutons noirs de l’Europe. Qu’ils se rassurent, l’élection française a montré que leurs moutons noirs ont migré en France, de plus ils sont bâillonnés (sans doute à cause du COVID ou pas). C’est la France ou ce qui en reste qui va bientôt reprendre ce flambeau. Elle travaille à retourner dans le tiers monde, pour une fois, je pense que l’objectif va être bientôt atteint.

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