La gauche vent debout : le nouveau président du Conseil supérieur des programmes dit du bien du christianisme !

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On peut sans doute reprocher beaucoup de choses à Jean-Michel Blanquer, mais certainement pas d'avoir nommé Mark Sherringham à la tête du Conseil supérieur des programmes (CSP), en remplacement de Souâd Ayada, appelée à d'autres fonctions. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire les critiques qui ont suivi cette nomination.

Il est probable que le ministre de l'Éducation nationale a souhaité instaurer une continuité dans la mission confiée au CSP. Souâd Ayada et Mark Sherringham ont tous deux été doyens de l'inspection générale de philosophie ; ils ont l'esprit plus ouvert que nombre de hauts fonctionnaires qui gravitent autour de la rue de Grenelle ; ils auraient la réputation de « conservateurs », ce qui, en matière d'enseignement, est plutôt une qualité. À son arrivée à la présidence du CSP, Souâd Ayada avait dû ferrailler avec le clan des « pédagogistes » pour rédiger des programmes exigeants.

Savez-vous pourquoi la nomination du nouveau président du CSP a déclenché la colère d'une partie des syndicats de gauche, dont l'influence est grande dans le milieu éducatif ? Ils ne peuvent lui reprocher d'être incompétent : cet ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé et docteur, a effectué une longue carrière dans l'Éducation nationale et ne manque pas d'expérience, qu'elle soit pédagogique ou politique. Il fut notamment, de 2007 à 2009, conseiller de Xavier Darcos, qui ne fut pas le pire des ministres.

Non, figurez-vous qu'on lui reproche d'être un philosophe chrétien et de vouloir replacer le christianisme au centre de l'école publique. On en donne pour preuve qu'il a déclaré, en décembre 2009, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Famille chrétienne : « Le moment n'est-il pas venu de réintroduire explicitement le christianisme dans le champ des questions éducatives les plus actuelles ? » Pis, en 2001, dans son livre Christianisme et Éducation, il expliquait tout ce que la France et l'Europe doivent au christianisme, y compris dans le système éducatif.

La FSU, dont on connaît l'indépendance idéologique à sens unique, a aussitôt exprimé, dans un communiqué, sa « vive inquiétude ». Elle dénonce « les propos des plus ambigus que Mark Sherringham n’a cessé de tenir, qu’ils nient la rupture républicaine et laïque qui a fondé notre école publique pour lui préférer son héritage chrétien ou qu’ils veuillent redéfinir la laïcité à l’aune de conceptions religieuses de l’éducation ». Il serait même intervenu, en 2020, en faveur d'établissements privés hors contrat pour que leurs élèves puissent obtenir le baccalauréat dans les mêmes conditions que les autres. Voyez-vous ça ! Quel démon, ce Sherringham !

Ce n'est pas tout. Le syndicat SUD Éducation voit dans cette prise de fonction « une nouvelle preuve de la dérive concordataire du ministère, qui s'éloigne toujours davantage du principe de laïcité » et le signe « du retour du catholicisme d'État actuellement à l'œuvre ». On en apprend tous les jours, n'est-ce pas ? On lit sur Wikipédia que, « comme son ami François Baroin, Jean-Michel Blanquer est proche de la franc-maçonnerie », mais on ne connaissait pas son militantisme catholique.

Ces critiques dépeignent bien l'idéologie sectaire de leurs auteurs. Mais la palme revient à Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle, qui s'émeut de la nomination d'un « partisan de l'intégration explicite du christianisme dans les questions d'éducation ». Sans doute eût-il préféré des programmes rédigés en écriture inclusive et un CSP présidé par Philippe Meirieu, ce spécialiste des sciences de l'éducation dont les théories ne sont pas pour rien dans le déclin de l'enseignement.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Pour le moment, le seul élément intéressant de cette élection est que l’on remarque quela gauche marxiste léniniste n’a pas évolué d’un iota depuis presque un siècle. Seul, l’islamo-gauchisme est une nouveauté.

  2. Si je ne m’abuse, en 1683, donc bien avant la révolution française (le début de la France pour tous les gauchos), un certain Jean-Baptiste-de-la-Salle (canonisé en 1900) a fondé l’Institut des Frères des écoles chrétiennes afin d’éduquer les enfants pauvres et pour cela il a organisé le recrutement et la formation d’instituteurs de valeur qui enseignaient en respectant le principe de laïcité. Oui, l’église catholique en France est bien à l’origine de la transmission des savoirs.

  3. Loi du 28 mars 1882 article 1er : L’enseignement primaire comprend : L’instruction morale et civique, La lecture et l’écriture, La langue et la littérature française,La géographie, particulièrement celle de la France, L’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours, Quelques notions usuelles de droit et d’économie politique,Les sciences naturelles physiques et mathématiques, La gymnastique, Pour les garçons, les exercices militaires,Pour les filles, les travaux d’aiguille.

  4. Les parents, responsables de l’éducation de leurs enfants, confient leurs progéniture à l’enseignement de la connaissance du ministère appelé éducation nationale dont l’idéologie prime sur l’enseignement. Il en résulte un important déclassement de notre pays dans les classements internationaux. Les enseignants qui sont payés par nos impôts ne sont que les exécutants des décisions gouvernementales et doivent mettre de côté leur idéologie. Vivement le rétablissement de l’enseignement national

  5. Jadot, depuis quelques jours, se révèle sous son vrai jour. Il a typiquement le profil du rad-soc de la 3ème République : chasseur de calottes, à fond dans le laïcisme, antisémite à ses heures. En revanche, adepte du deux poids deux mesures, il a un regard bienveillant sur le hijab, des fois que ça pourrait lui rapporter des voix…

  6. Cet inculte Jadot ne sait-il pas que les valeurs d’humanité, de respect de l’autre, d’amour et de pardon, sont des valeurs chrétienne ? Peut-être préfère t-il les valeur du Coran qui appelle à soumettre, à tuer de façon barbare les infidèles, c’est à dire tous ceux qui ne sont pas musulmans ? Il devrait lire la bible et le coran et se faire une idée. A moins qu’il ne fasse preuve, tout simplement, de mauvaise foi, voire d’idéologie criminelle ?

  7. L’école est aussi victime d’une méritocratie qui fût longtemps définie de fait par le rang social.
    J’espère que la méritocratie n’est plus celle des prétendues élites au détriment des potentiels réels. Attention à ne pas laisser sur le bord de la route des personnes moins gâtées par la vie ou par la société.

    • « ne pas laisser sur le bord de la route des personnes moins gâtées par la vie ou par la société » : ce fut justement le cas dans le passé avec la méritocratie récompensant les élèves compétents et travailleurs, indépendamment de leur rang social. C’est terminé, tous les élèves sont tirés vers le bas pour éviter les écarts trop voyants avec la progéniture des grands-remplaçants.
      Lire « Stupéfiant voyage à travers l’Education nationale » (amazon).

    • Un de mes petits fils qui est actuellement en deuxième année de prépa à Henri IV l’a échappé belle, car le programme d’admission va dès la prochaine rentrée, ne plus être basé sur le niveau, mais devra accueillir un pourcentage d’élèves venant de milieu défavorisé. Donc terminé l’excellence de l’enseignement dans cet établissement.

    • Au début du siècle dernier et jusqu’en 1968 nombres d’enseignants repéraient les élèves ayant du potentiel, ils les guidaient les aidés allaient plaider leur cause auprès de parents qui n’avaient pas vu ou ne pouvaient pas les soutenir. Et ils les amenaient à se dépassaient et à atteindre des postes de prestiges.

    • la méritocratie m’a permis d’avoir mon bac à 18 ans ( au tout début des années 70 donc à une époque où à peine 30% d’une classe d’âge était bacheliers et encore moins à 18 ans!) alors que j’étais l’ainé d’une fratrie de 4 orphelins de père ouvrier et donc boursiers! Même d’un milieu ( extrêmement ) modeste, si on veut réussir, on peut réussir!

  8. A qui veut régénérer une société en décadence, on prescrit avec raison de la ramener à ses origines ! (Pape Léon XIII)
    Forcément les origines de la société Français et Européenne sont chrétienne, n’en déplaise à la bien pensance et autres pourfendeurs de la pensée unique.

  9. Cette fourmilière de gauchistes qu’est l’Education Nationale s’insurge dés qu’un de ses membres ose proposer une autre vision des choses et vient contrarier leur idéologie dont on ne peut que souligner les dégâts – sentant le vent tourner politiquement il se pourrait que la bataille soit rude pour continuer à s’imposer.

  10. Si le conservatisme c’est l’exigence, alors oui : il est indispensable à l’Ecole.
    Si le laïcisme est l’antichristianisme ça prouve que « tuer le père »a du sens .

  11. Dés que l’on sort du LR on est taxé d’extrême droite et ces gauchos des syndicats FSU et Sud, les fossoyeurs de la SNCF, RATP, EDF et bien d’autres services publics sont des gens qui ne méritent pas d’exister dans ces structures. Ils sont minoritaires et comme toutes ces minorités des extrémistes et des destructeurs de la société et souvent les plus gros fainéants dans leurs services. Mais toutes ces structures minoritaires n’auraient pas leur place s’ils n’étaient pas subventionnés.

    • « Dés que l’on sort du LR on est taxé d’extrême droite »
      C’est dire!, vu que avec macresse et tant d’autres, LR est En Marche!

  12. Tout ce qui irrite la gauche est bon pour la France. Essayins d’ilaginer ce qu’ils feront si Zemmour evient président? Il les mâtera et ils le savent….

  13. Si l’Education Nationale faisait correctement son travail il n’y aurait pas autant de demandes d’inscription dans les écoles privées sous contrat, écoles qui reçoivent tous les élèves sans tenir compte de leur provenance ou leur religion . Les syndicats bien gauchistes de EN ont détruit les valeurs éducatives qui faisaient autrefois la grandeur de l’école ou la méritocratie était de mise tout en respectant la laicité..

    • Je suis parfaitement d’accord avec vous. Bonne journée de la part d’un ancien prof agrégé en retraite, dégoûté par le désastre de l’Education Nationale.

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