JO 2024 : QR codes et prix prohibitifs pour une « fête populaire »

Scanning-Qr-Code-To-Scan-Quick-Response-Code-1903447

Des QR codes pour circuler dans Paris pendant les Jeux olympiques 2024 ? Vous n’en rêviez pas, Nuñez l’a fait. On savait le préfet de police de Paris acharné contre les boîtes des bouquinistes. Il annonce, ce mercredi, aux automobilistes et aux riverains à quelle sauce ils seront mangés.

Prenant ses crayons de couleur, Laurent Nuñez a dessiné deux périmètres sur le plan de Paris. Le bleu, où n’entreront en voiture « que ceux qui y vivent, travaillent ou veulent se rendre dans un commerce ou un restaurant », explique-t-il au Parisien. Il faudra montrer patte blanche en justifiant son déplacement auprès des agents de police. Et le rouge, où « le principe est l’interdiction de circulation, sauf dérogation, en raison du flux piétonnier important et des risques d’attaque à la voiture-bélier ou de perturbations ».

Inscription en ligne obligatoire

Il sera impossible de pénétrer dans le périmètre rouge sans le précieux sésame numérique, le Schibboleth concocté par M. le préfet de police : un QR code obtenu en s’inscrivant au préalable sur une plate-forme numérique et « en fournissant un certain nombre de justificatifs, de domicile mais pas seulement. Les commerçants pourraient en avoir besoin pour des livraisons, par exemple. » Riverains et commerçants apprécieront, tout comme les livreurs, cette nouvelle tracasserie. Ils peuvent toujours se plaindre : sans QR code, ils seront refoulés.

Raffinement dans la tracasserie : si vous habitez sur le parcours de la cérémonie d’ouverture et que vous invitez des amis à la suivre depuis votre balcon, attention ! « Il faut les inscrire sur la plate-forme, prévient Nuñez. Cela passera par une obligation déclarative qui reposera sur l’habitant avec la production des identités des personnes invitées. » QR code, on vous dit !

Le QR code, cette chinoiserie

Derrière cette usine à gaz se cache (à peine) un outil de contrôle des populations, dans la foulée des dérogations et QR codes vaccinaux dont l’épidémie de Covid a été l’occasion. Cela se fait par étapes, pour ne pas effrayer.

En Chine, le pouvoir communiste utilise le QR code sans vergogne, autorisant ou non la circulation des citoyens en fonction d’un code couleur : « Ce plan ne se limite pas à la période d’épidémie, c’est un projet à long terme qui vise à établir un modèle de contrôle social automatisé et algorithmique », écrit Yuwen Zhang (L’Hégémonie du QR code en Chine). Grâce à Laurent Nuñez, la France rattrape un peu son retard.

Le prix du ticket de métro sera doublé

Ces démarches à faire et ces sur-embouteillages devraient rebuter les automobilistes déjà dégoûtés des temps de trajet dans Paris et les réorienter vers des transports en commun… irréguliers et sales. Là les attend une autre bonne surprise. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a annoncé que le célèbre ticket T passera à 4 euros, du 20 juillet au 8 septembre ; un passe « JO2024 » sera mis en vente à 70 euros la semaine.

Pécresse justifie cette hausse par la mise en place de rames supplémentaires et le surcoût de l’organisation des Jeux (qu’elle estime à 200 millions d’euros), qu’il est normal selon elle de faire payer aux usagers et non à l’ensemble des Franciliens.

Face à cette hausse, les gens sont vent debout. Il y a quelques mois, le prix des places avait déjà fait controverse. Que dit le site ? « À partir de 24 euros, on pourra assister à tous les sports olympiques. » Oui, en étant aux pires places, assez loin pour ne pas distinguer si l’athlète lance un poids ou un javelot. Les bons et très bons sièges, lors d’épreuves comme les finale de basket ou d’athlétisme, sont à 525 et 980 euros.

Les Jeux olympiques s’annoncent à la fois chers et compliqués, pour les spectateurs, pour les riverains, pour les gens qui, n’étant ni l’un ni l’autre, viennent à Paris pour travailler. C’est l’idée que se font le comité Paris2024 et le ministère des Sports d’une « fête populaire ».

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

50 commentaires

  1. « surcoût de l’organisation des Jeux (qu’elle estime à 200 millions d’euros), qu’il est normal selon elle de faire payer aux usagers et non à l’ensemble des Franciliens. » Elle fait semblant ou quoi? D’habitude, pour toute dépense parisienne dépassant le budget, c’est l’ensemble des Français qui passe à la caisse, pas seulement les Franciliens.

  2. Pour ma part, on ne m’y verra pas ! Le spectacle sera sans doute bien meilleur et moins cher, fastidieux et risqué que sur place ! Et je refuse de me soumettre à ces contrôles systématiques comme en d’autres temps bien sombres !

  3. Décidément ce gouvernement à un problème avec la sécurité. Plus ils inventent de moyens pour restreindre nos libertés dans le but d’assurer notre sécurité et plus l’insécurité grandit. Tout cela vérifie les avertissements de Benjamin Franklin:  » Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre et finit par perdre les deux ». Espérons seulement que le peuple ait enfin compris le message et refuse en bloc de se prêter à cette restriction.

  4. Pour la France, j’espère me tromper, mais j’ai comme un pressentiment que les jeux olympiques, vont être un grand fiasco. En croisant les doigts pour que ce ne soit pas pire……………..

  5. Pourquoi n’applique t’on pas ce QR code dès aujourd’hui pour contrôler tout le monde en commençant par Paris, et renvoyer chez eux tous ceux qui y séjournent. Hi Hi… Tout est donc possible?… Lisez ou relisez 1984 d’ORWELL!!! On y arrive, mais pas trop vite pour n’alerter personne. Tout en douceur en caressant toujours dans le sens du poil.

  6. Ces jeux reflètent -ils encore l’esprit et les valeurs du sport? véritable surenchère Etatique dans son organisation, elle ressemble plus au faste du « camp du drap d’or » toujours plus haut, toujours plus fort! pour épater la galerie.
    Ces jeux sont devenus le fait de professionnels surentraînés et dopés pour certains, dans ces conditions, la performance est sujette à caution. Quand au coût, toujours sous estimé pour emporter l’organisation, elle sera répercutée sur le contribuable qui, du fait du prix des places prohibitif, ne bénéficiera que des ennuis inhérents à la sécurité collective sans ne pouvoir participer à ce qu’il aura cependant financé en partie .J’imagine que le décorum grandiose de la cérémonie d’ouverture sera le summum de la gloire de notre Président, qui n’aura au final laissé que des factures et ….des jeux pour l’histoire!

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois