Incendies dans l’Hérault et en Ardèche : deux pyromanes interpellés !

incendie forêt

« Je veux bien qu'on le classe sapeur-pompier, forestier, élu, c'est normal. Mais il y a 3.500 pompiers dans l'Hérault et il y a un cas. » Le maire de Saint-Jean-de-la-Blaquière, lui-même ancien pompier, ne décolère pas sur France Bleu. Après un travail de plusieurs jours, les enquêteurs ont mis la main sur un suspect dans le cadre de l’enquête sur les incendies criminels qui ont frappé le département de l’Hérault, en cette fin juillet. Interpellé dans la nuit de mardi à mercredi, il risque 15 ans de prison et 150.000 euros d’amende. Dans le département, c’est la stupéfaction et l’effroi qui règnent. L’homme a 37 ans. Marié et père de deux enfants, il est aussi forestier sapeur professionnel et pompier volontaire. Un cas d’école du profil de pompier pyromane.

Selon ses premiers aveux, l’homme aurait allumé des incendies par « recherche d’adrénaline » et par besoin de « s’extraire d’un cadre familial oppressant ». Stupéfaction complète dans l’entourage de cet homme décrit comme « calme, posé et serviable ». En Ardèche également, un pyromane a été arrêté, mercredi, par les gendarmes à Saint-Julien-du-Serre. Il a tout avoué. Cet Ardéchois de 44 ans est à l’origine du feu qui a détruit les 1.200 hectares de forêt dans le sud du département.

Les chiffres sont clairs : neuf départs d’incendies sur dix sont dus à une main humaine, qu’elle soit criminelle ou accidentelle. D’après un psychiatre interrogé par nos confrères d’Europe 1, « les pyromanes sont à la recherche d’excitation, d’accomplissement d’un désir qui va se traduire par la destruction d’un bien par le feu ». S'ajoute à cela la volonté de se montrer comme des héros en quête de reconnaissance afin de se mettre en scène éteignant des feux qu’on a soi-même allumés.

Un précédent en 2011 à Draguignan

Un technicien dracénois de 35 ans, pompier volontaire pendant trois ans à Vidauban, n'a pas réussi à expliquer ce qui l'avait poussé à allumer des incendies. Il a pourtant reconnu avoir allumé 31 feux, entre octobre 2008 et février 2011, date de son interpellation. Après huit mois de détention provisoire, il avait été condamné à quarante-deux mois de prison ferme, prolongés par cinq ans de suivi socio-judiciaire pendant lesquels il avait dû s'astreindre à des soins psychologiques sous peine de subir deux ans de prison supplémentaires.

Au fond, ces profils sont connus et identifiés. Au vu des dernières années, on ne peut noter de sensible augmentation du nombre de ces pyromanes. S’ils n’augmentent pas mais si les incendies sont de plus en plus importants, les solutions sont sans doute à chercher du coté de l’entretien de nos forêts et des infrastructures mises en place pour favoriser la mobilité des pompiers mais aussi les techniques coupe-feu. On se souvient, par exemple, du mois de septembre 2021 durant lequel un pyromane avait terrorisé le Saumurois en allumant des incendies. Deux départs de feux avaient été stoppés grâce à la ronde des chasseurs. Pendant ce temps, l’Office national des forêts a supprimé près de 500 postes en un an. Le patrimoine forestier français mérite bien davantage qu’une bureaucratie paralysante et une poignée d’écologistes aussi éloignés de la nature qu’un chameau de l’Antarctique.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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