Il y a aussi des gens honnêtes dans les banlieues. Qui pense à eux ?

banlieue

Avec un cynisme dont il ne semble même pas avoir conscience, Alain Minc – le conseiller de tous les pouvoirs depuis quarante ans – pensait (dans un entretien croisé, le 21 mars dernier, dans L’Express) en remontrer au candidat Zemmour sur ce qu’il nomme son obsession : l’immigration et le danger du « Grand Remplacement ».

Reconnaissant que « la société française a désormais du mal à bien intégrer et des difficultés à maîtriser les flux d'immigration », il accuse Éric Zemmour de penser, à tort, « que les communautés sont comme l'huile et le vinaigre et ne se mélangent pas. Or, c'est faux ! » affirme Alain Minc. Il croit, lui, que le modèle d’assimilation et d’extraordinaire réussite (scolaire puis sociale) du petit juif polonais qu’il était demeure encore la norme. Du moins, il feint de le croire car il lâche cette phrase terrible : si l’on applique « votre idée, dont vous savez déjà qu'elle est totalement impraticable, de l'immigration zéro... Qui ramassera nos ordures et qui nous soignera ? Vous savez très bien. »

Dans l’univers d’Alain Minc, il y a l’élite et la valtaille. Le peuple, ceux qui le dirigent et, à l’occasion, en profitent. On ne fera pas la liste des conseils d’administration dans lesquels a siégé et siège encore Monsieur Minc, cette page n’y suffirait pas. Quand il vient s’installer dans les bureaux feutrés des firmes dont il est administrateur, les petites gens qui ramassent les poubelles sont reparties depuis longtemps dans leurs sordides HLM de banlieue, là où il faut s’incliner devant le petit caïd qui fait le chouf à l’entrée B6 sur la rue Maurice-Thorez. Il estime que c’est leur lot. Le monde a ses esclaves et l’on sait depuis longtemps qu’ils ont généralement la peau sombre.

Ces gens-là, cette France qui se lève tôt pour vider les poubelles d’Alain Minc, n’ira sans doute pas voter. À quinze jours du scrutin, entre deux reportages sur les émeutes « après la mort d'un homme tué par un policier » (20 Minutes) ou « après la mort d’un homme par un tir de policier » (Le Parisien), précisément « après la mort d’un voleur de voiture tué par la police » (Valeurs actuelles), chacun leur tend le micro.

« Nous, dans le 93, on est des gens démunis. Vous savez très bien que les gens n’ont pas les moyens. On a un travail mais on appelle ça un travail pauvre. Moi, une fois que j’ai payé toutes les factures, etc., j’ai plus rien. Il n’y a aucune activité, je ne peux pas emmener mes enfants en vacances… », répond ainsi une femme au Parisien.

À quoi bon aller voter ? Qu’est-ce que cela va changer à nos vies ? C’est un leitmotiv qui parcourt bien des couches de la société, et particulièrement celle-là. Pourtant, il semble qu’aucun des candidats ne s’en préoccupe. C’est l’amer constat que fait Stéphane Baudet, le maire d’Évry-Courcouronnes (91), président de l’Association des maires d’Île-de-France, qui a signé, fin janvier, avec 103 de ses confrères élus, une tribune appelant les candidats à la présidentielle à se pencher sur les 8 millions de personnes qui peuplent les banlieues et considérer les propositions qu’eux-mêmes, élus de touts bords, avaient à leur faire.

Or, aucun candidat n’a répondu à leur appel.

« De quinquennat en quinquennat, les campagnes se délitent davantage », dit Stéphane Baudet. « On aborde de moins en moins les sujets de fond. Et la banlieue est toujours la grande oubliée. On parle quand même de 8 millions de personnes. Et rien qu’en Île-de-France, il y a un million et demi d’habitants dans les quartiers populaires (272 quartiers prioritaires de la politique de la ville, répartis dans 160 communes). On a voulu jeter un pavé dans la mare. On a formulé aussi des propositions claires et on a demandé à être reçus par tous les candidats. » Sans succès, donc, à l’exception d’un Jean-François Coppé, représentant de Valérie Pécresse. Parce qu’en tant que maire de Meaux, « il a les mains dans le cambouis ».

Ces 8 millions de banlieusards abandonnés n’ont même plus, pour la plupart d’entre eux, l’envie d’enfiler un gilet jaune. Mais gare au jour où tout cela explosera.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Pourquoi le jeunes, les vrais d’origine, rejoignent ils Z ?
    Parce qu’ils sont les premières victimes des nouveaux venus en classe et à l’extérieur.
    On ne nait pas raciste, c’est vrai. On le devient par expérience du « vivre ensemble ».

  2. On ne cessera jamais assez de rappeler que c’est une infime minorité des habitants des banlieues -principalement dans les cités- qui fait trembler de peur la grandes majorité de ceux communément qualifiés de « silencieux ».
    C’est bien toutes ces racailles qui pourrissent la vie de ceux qui sont souvent leurs voisins, voire leurs propres familles.

    • Il suffit donc de trouver un moyen pour que les bons n’aient plus peur afin de permettre aux forces de ramener la sérénité? ça reviendrais certainement pas plus cher que d’acheter la paix comme on le fait depuis Mitterrand avec les résultats que l’on sait.

  3. Si ne rien foutre et venus s’installer sans qualification dans les alloc est honnête? Lesquels hormis les malheureux FdS qui n’ont pas pu s’échapper au risque de devenir SdF.

  4. Zemmour pense à eux en voulant renvoyer la racaille les banlieues redeviendront vivables…………..

  5. bravo pour cet article, qui malheureusement ne fera pas la une…. dans une France disloquée je suggère qu’il soit soumis comme devoir de français aux lycéens… mais je rêve, la dictature de la bonne conscience des belles âmes qui décident des programmes scolaires ne s’accommoderait pas d’un tel sujet….

  6. Ce type est aussi arrogant, imbu de sa personne et machiavélique que celui qui dirige la France. Comme lui, il est habitué à vivre dans des palais dorés, super protégé. Ces gens devraient obligatoirement vivre 6 mois en banlieue, être payés au SMIC et privé de tous les larbins à leur service (agents de sécurité et « larbins » domestiques) !

  7. Dire que rien n’ est fait alors que des millions sont consacré chaque année à la réfection des immeubles régulièrement dégradés, que personne ne veut relever les consommation d’ eau et d’ électricité , qu’ une grande majorité des habitants vivent d’ aides sociales,
    Les services de quelques centaines de travailleurs peuvent- ils compenser les nuisances
    de milliers d’ autres ?

    • Milliers d’autres qui ne travaillent pas et pourrissent la vie de ceux qui bossent !

    • Ceux qui jettent les sacs poubelles sur les pelouses, par les fenêtres, sont justement ceux qui convoquent les TV pour les prendre à témoin des « conditions indignes » dans les quelles « on les fait vivre »….Les gens qui ont connu, à Clichy sous bois, les cités du Chêne Pointu ou de la Forestière dans les années 60 et qui s’y risquent maintenant savent de quoi je parle: ascenseurs en panne, rongés par la pisse, dépanneurs aux abonnés absents pour cause de vols d’outils…etc..

  8. La banlieue attend toujours le Karcher de Sarkozy. Les propositions de Zemmour d’expulser les étrangers délinquants est déjà un bon début, non ? (Et ce n’est que le premier pas)

    • La gauche en rêvait, Sarkozy a supprimé la « double » peine. Et en ce qui concerne les délinquants, si c’est un défaut d’éducation, alors il faut faire du regroupement familial vers le pays d’origine.

    • Et beaucoup plus que cela: école, hôpital, économie,… Tout le programme de Zemmour bénéficiera au banlieues. Le tout est de l’appliquer, il faut la volonté politique, qu’il est le seul à avoir. Cela paraît bête, mais c’est la réalité.

  9. Au collège, deux jeunes algériens avaient eu une dérogation (comme loi) pour échapper à la banlieue. Père ingénieur mais qui n’avait qu’un petit travail. La mère ne parlait pas français quand elle est arrivée. Elle a appris et fait des ménages. L’aîné a fait une école d’ingé, sa sœur, qui a eu sa 1ere année de médecine du 1er coup a bifurqué vers la recherche biologique. Et ce sont des gens comme eux qui souffre triplement : dans la cité (intellos vendus), dans la rue (contrôles fréquents)…

    • Bien dit. Quel que soit celui qui sera au second tour il faudra s’unir massivement et virer l’ennemi des Français. Ceux qui n’iront pas voter seront des traîtres à la France qui dormiront mal pendant 5 ans si Macron repasse. L’essentiel est que, dès à présent, les patriotes français soient vraiment prêts à virer Macron et donc que tout le monde cesse
      de se crier dessus : c’est immature et dangereux pour la France ; le »tout sauf Macron »ça se prépare d’ores et déjà

    • pere ingénieur que n’est il resté dans son pays qui a surement davantage besoin de lui que nous?

      • Ils sont venus en France pour faire le régime algérien et parce qu’ils aimaient la France. Jamais à la cantine ils n’ont demandé de menus à part. S’il y avait du porc, il n’en prenaient pas. Jamais ils n’ont été prosélytes. J’ai plus d’admiration et de considération pour ces gens bien que pour le fraudeur qui nous tient lieu de président !

    • l’école de la république française est cassée, l’ascenseur social par le biais des études a été démonté et porté à la décharge, dictature de l’égalitarisme et nivellement par le bas…..

      • C’est ça. Fort heureusement pour eux, ils avaient eu ces dérogations. Né en 75, ma mère nous amenait tous les matins à 20 minutes de la maison car sinon nous aurions appris l’arabe avant le Français. Les cités sont apparus 3 ans après qu’ils aient acheté la maison…

  10. Vous avez parfaitement raison … il y a de nombreux français qui sont restés « en banlieue » faute de pouvoir déménager . Ce sont eux qui souffrent le plus (à Trappes à St Etienne à Roubaix etc etc ) Il ne faut surtout pas les oublier !!!
    Ceux là ils ne s’abstiendront pas …..

    • ils ne s’abstiendront pas ????… pas certain, laissés pour compte, désabusés, peuvent-ils encore espérer quelque chose….

  11. j’oserais préciser : « après la mort d’un voleur de voiture, récidiviste 34 fois, tué par la police » (Valeurs actuelles) :) !

  12. J’ai vécu 20 ans en cité de banlieue (à Stains 93 pour ceux qui connaissent) . Ils sont arrivés petit à petit, j’en suis parti car c’était invivable et parce que je le pouvais. Je plains ceux qui sont resté !! Je vis en province maintenant et je vois les mêmes arriver mais là pas question de partir il est grand temps d’agir. Zemmour ou rien. Zemmour ou le chaos.

    • Il y a 50 ans je travaillais à Trappes; chez mothermique déjà les maghrébins étaient légion.

    • Quel que soit celui qui sera au second tour il faudra s’unir massivement et virer l’ennemi des Français. Ceux qui n’iront pas voter seront des traîtres à la France qui dormiront mal pendant 5 ans si Macron repasse. L’essentiel est que, dès à présent, les patriotes français soient vraiment prêts à virer Macron et donc que tout le monde cesse
      de se crier dessus : c’est immature et dangereux pour la France ; le »tout sauf Macron »ça se prépare d’ores et déjà

    • j’ai vecu pareil a Bondy avant de faire l’effort de m’endetter pour 20ans pour acheter une maison individuelle en zone pavillonnaire et maintenant ce que j’ai fuit me rattrape chaque pavillon a vendre est acheté par des immigres

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