Marc de Fleurian, élu RN de Calais : « Il ne peut pas y avoir d’accueil inconditionnel des migrants »

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Jeudi 4 novembre, à Calais, un migrant a perdu la vie, percuté par un train alors qu'il traversait la voie ferrée. Pour Marc de Fleurian, élu du Rassemblement national à Calais, ce tragique événement aurait vraisemblablement pu être évité si le gouvernement et les associations locales avaient respecté la loi. L'élu revient également sur la grève de la faim d'un prêtre catholique calaisien, qui visait à sensibiliser l'opinion publique sur le sort des migrants : pour lui, il est impossible de proposer un accueil inconditionnel pour les migrants qui deviennent souvent des « hôtes indésirables ».

Marc de Fleurian expose son point de vue au micro de Boulevard Voltaire.

 

 

 

Vous êtes élu Rassemblement national dans le Nord-Pas-de-Calais. Un train a percuté un groupe de migrants. Que pensez-vous de cette situation en tant que responsable politique ?

La mort d’un homme est toujours un drame. Il faut se poser la question de la responsabilité. Qui est responsable de la mort de ce migrant ?

Personnellement, j’en vois trois. Le premier responsable est le gouvernement qui ne fait pas appliquer la loi et qui fait en sorte que les clandestins qui entrent par effraction en France ne sont pas expulsés et continuent à vadrouiller, en l’occurrence à Calais, dans l’espoir illusoire de traverser vers l’Angleterre.

Les deuxièmes responsables sont les élus locaux qui n’ont pas cessé de naviguer à ce sujet et ne sont guidés que par les échéances électorales. Ils se montrent un peu durs lorsque les échéances électorales arrivent. Et une fois que les élections sont passées ils laissent le problème de côté et ils demandent surtout à l’État, non pas de résoudre le problème, mais de le cacher. C’est tout à fait différent à la fois aux yeux des Calaisiens et aux yeux des Français.

Les troisièmes responsables sont les militants associatifs No Border qui ont par exemple hier empêché le démantèlement d’un camp qui se trouve pile à côté de la voie ferrée où est mort le migrant que nous évoquions tout à l’heure.

Pensez-vous que le migrant venait précisément de ce camp de migrant ?

En tout cas, il était sur la voie ferrée qui longe le camp. Il était forcément en transit soit vers ce camp soit depuis ce camp.

 

 

Vous évoquiez les militants. Pourquoi s’opposer à la démarche de la grève de la faim du prêtre catholique Demeestère en soutien des exilés ?

Ce n’est pas une démarche en tant que prêtre catholique, mais une démarche en tant que militant politique. Sa démarche est illusoire parce que la seule humanité c’est faire preuve de fermeté. Si on cesse les démantèlements et si on n’expulse pas les clandestins hors du territoire français, on crée un appel d’air. La rumeur va très vite, ils téléphonent tous à leurs amis qui sont au pays, à tous les réseaux de passeurs et à tous les migrants en Europe pour leur dire qu’à Calais ils seront hébergés, nourris et blanchis en attendant de pouvoir traverser vers l’Angleterre.

Appel d’air et démagogie amènent à des drames comme celui d’aujourd’hui.

Vous êtes ancien officier de la Légion étrangère. Je me permets de le mentionner puisque vous en faites part sur les réseaux sociaux. Est-ce contradictoire de s’opposer fermement à l’accueil inconditionnel des étrangers ?

 

Vous l’avez justement dit vous-même, l’accueil inconditionnel des étrangers.

D’abord, mon service au sein de la Légion étrangère fait que j’ai moi aussi risqué ma vie pour des gens qui n’avaient ni la même couleur de peau, ni la même religion, ni la même nationalité et ni la même langue. À ce titre, je n’ai aucune leçon d’humanité à recevoir de personne.

Le deuxième point, c’est l’accueil inconditionnel des migrants. Il ne peut pas y avoir d’accueil inconditionnel. Je vais même rebondir un peu sur la démarche du jésuite Demeestère. L’accueil de l’étranger s’applique bien à celui qui est étranger de passage pour qu’il soit traité avec humanité. Cela ne veut pas dire qu’on l’autorise à s’installer sinon il n’est plus étranger. Il devient hôte indésirable.

Les légionnaires qui s’engagent pour la France ne font l’objet d’un accueil inconditionnel. Ils donnent quelque chose en échange, en l’occurrence ils risquent leur vie et ils donnent leur sueur.

La sueur et le sang, voilà ce qu’offrent les légionnaires à la France lorsqu’ils demandent son accueil.

Ce n’est pas du tout ce qu’on voit de la part des migrants qui se comportent souvent mal soit entre eux lors de rixes interethniques, soit avec certains associatifs chargés de subvenir à leur besoin immédiat, soit avec les forces de l’ordre soit avec les habitants. J’ai notamment une pensée pour les Calaisiennes pour qui prendre les transports en commun est extrêmement difficile et dangereux en ce moment puisqu’elles sont soumises régulièrement à des agressions sexuelles.

 

Jean Bexon
Jean Bexon
Journaliste

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