Gestion de la pandémie : Macron et l’Union européenne conspués

macron

Un récent sondage du CEVIPOF réalisé auprès des populations de toute l'Union européenne concernant l'appréciation de la gestion de la crise par les dirigeants respectifs vient d'être publié. Dans la plupart des pays, les dirigeants ont globalement donné satisfaction à leur peuple.

Sans surprise, la plus appréciée pour sa gestion de la crise est Angela Merkel : 50 % de satisfaits. Eh oui, les résultats sont là, l'Allemagne se tire fort bien de cette tragédie. Et, encore mieux, l'Autrichien Kurz obtient 61 % de satisfaits. Mais Boris Johnson et Giuseppe Conte recueillent une adhésion satisfaisante, respectivement 48 % et 41 % de satisfaits dans leurs pays respectifs, pourtant parmi les plus atteints par la pandémie… Et Macron, dans tout ça ? De tous les pays consultés, il est le dirigeant le moins approuvé par son peuple : seulement 24 % de satisfaits en France…

En réalité, une telle crise favorise normalement les dirigeants, qui deviennent aux yeux de leurs opinions en plein désarroi le dernier recours. Sauf que ledit dirigeant doit prouver, au cœur du drame, qu'il est un vrai leader et qu'il partage et comprend l'angoisse du peuple, qu'il va tout mettre en œuvre pour le sortir de l'ornière. L'exact contraire de Macron et de ses acolytes, jamais à court d'un mensonge, d'un raccourci, d'un subterfuge pour masquer leurs carences et leurs manquements. Même en pleine hécatombe, Macron ne comprend pas le tragique de l'Histoire, se déguise et prend des postures, suivant qu'il est à Pantin, dans un camp militaire, au CHU, etc. On n'a pas des masques, pas de gel, pas de tests ? On dira que tout ça ne sert à rien.

Macron n'a pas semblé chercher à sauver les Français de la maladie, mais à se sauver lui-même, éviter d'être visé par la vindicte, tant ses errements et ses manœuvres sont apparues aux yeux de tous, dans un moment si douloureux pour notre pays. Macron a raté l'occasion de se refaire une popularité sur le dos de la pandémie : s'il avait reconnu tout de suite les pénuries de matériel, les retards à l'allumage, s'il s'était comporté en vrai chef de guerre, informant les gens et apportant un soutien moral, s'il avait promis de tout mettre en œuvre pour rattraper les erreurs du début, les Français lui auraient accordé des circonstances atténuantes. Au lieu de ça, en s'enferrant dans le déni et le mensonge, il a provoqué la défiance de toute l'opinion, sans équivalent dans le monde.

Autre grand perdant de la pandémie, l'Union européenne, conspuée partout, même en Allemagne : 25 % des Allemands se disent satisfaits de Bruxelles, 8 % des Italiens... Il faut dire que faire passer en douce l'adhésion de l'Albanie, pendant que les peuples se meurent et que Bruxelles ne bouge pas le petit doigt pour les secourir, il fallait le faire. On se demande même comment raisonnent ces huiles bruxelloises pour ne pas saisir la balle au bond et envoyer des avions floqués du drapeau bleu étoilé remplis de matériel sanitaire à Milan-Linate, Roissy ou Madrid : de quoi redorer son blason, pour à peine quelques millions d'euros. Mais les eurocrates n'y ont pas songé. Peut-être, d'ailleurs, s'en fichent-ils comme d'une guigne, de la popularité de l'Union, de leur image auprès des peuples. Peut-être se croient-ils assis à vie dans leur fauteuil de commissaire : c'est souvent quand ils se croient indéboulonnables que les régimes finissent par s'effondrer… Phrase à méditer, n'est-ce pas, Messieurs Macron, Philippe, Véran, Mmes von der Leyen, Lagarde, et les autres ?

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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