[Floride] Lutter contre le wokisme est contraire au 1er amendement !

The Office

Le Stop WOKE Act, loi votée par la Floride en mars 2022 sous l’impulsion du gouverneur républicain Ron DeSantis, vient d’être jugé « inconstitutionnel », ce 4 mars en appel. Stop WOKE doit se lire « Stop the Wrongs to Our Kids and Employees » : arrêtez de nuire à nos enfants et à nos salariés. La loi manifestait une ferme volonté de s’opposer au wokisme, particulièrement militant dans le milieu professionnel et scolaire aux États-Unis. Elle était écrite sous l’angle de la lutte contre les discriminations, approche intelligente qui inversait les perspectives.

Le wokisme contré point à point

Écartant toute possibilité de suprémacisme racial, national ou sexuel, le Stop WOKE Act établissait que :

  • personne ne peut être déclaré « intrinsèquement raciste, sexiste ou oppressif » en raison de sa race, de sa couleur, de son sexe ;
  • personne ne doit subir une quelconque pression psychologique pour ces mêmes raisons ;
  • personne n’est de facto un « privilégié » ou un « opprimé » en fonction de ces critères de race, de couleur, de sexe ;
  • personne ne peut être maltraité pour des « actions commises dans le passé par d'autres membres de la même race, de la même couleur, du même sexe ou de la même origine nationale » ;
  • « parvenir à la diversité, à l’équité ou à l’inclusion » ne peut passer par des traitements culpabilisants ;
  • le mérite, l'excellence, le travail acharné, l’équité ne sont pas des notions créées par un groupe pour opprimer d’autres groupes.

On le voit, le Stop WOKE Act désamorçait toutes les injonctions woke et venait au secours des « mâles blancs », première cible dans le milieu professionnel et éducatif. Aux États-Unis, les entreprises sont soit demandeuses de formations wokistes par convictions idéologiques, soit s’y soumettent par conformisme et crainte. L’excellente série The Office en a tiré des situations comiques où l’on voit les sensivity training et autres diversity day se heurter au bon sens et à la permanence de stéréotypes pas bien méchants.

Le wokisme n’est pas un dialogue socratique

Outre Chevara Orrin, spécialiste de l’inclusion et de la diversité, deux cabinets de consulting et deux entreprises ont attaqué la loi devant la Justice. Une franchise de Ben & Jerry’s - glacier international connu pour ses positions agressivement progressistes - a mis en avant que le Stop WOKE Act ne lui permettrait plus de former ses employés sur « le racisme systémique, l’oppression et l’intersectionnalité ». De même le site Honeyfund.com a plaidé que la loi empêchait d’organiser des séminaires sur « le racisme institutionnel ». Comme on comprend que Ron DeSantis ait voulu contrecarrer ces néfastes dingueries !

Le Stop WOKE Act avait été jugé inconstitutionnel en août 2022 parce que, selon le juge, il violait le 1er amendement. La Cour d’appel des États-Unis confirme cette interprétation. Le jugement, rendu par Britt C. Grant (magistrate nommée par Trump), note que le débat d’idées ne peut pas se régler par une loi ou au tribunal, mais dans la discussion. Sauf que, répondrait-on au juge Grant, le wokisme n’a rien d’un dialogue socratique. Il ne laisse aucune place à la discussion ni à la réfutation. Il condamne sans autre forme de procès. « Interdire les discours sur une grande variété de sujets politiques est une mauvaise chose, continue-t-elle ; interdire les discours sur une grande variété de points de vue politiques est pire. » Cela, encore, s’appliquerait mieux au wokisme qu’au Stop WOKE Act.

Après la publication d’une définition officielle et bénigne du wokisme en France, après les violentes déclarations du haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU contre les « anti-woke », cette décision de la Justice américaine confirme que le wokisme, loin de faiblir, est dans une phase agressive où, de surcroît, il s’institutionnalise. Il importe, et BV s’y emploie, de continuer à le débusquer et à le dénoncer sans relâche.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

10 commentaires

  1. Les six points de feue la loi anti woke De Santis sont parfaits. Contrairement aux attendus de la décision de la justice américaine, déjà immergée dans le wokisme, les dispositions de cette loi n’interdisent en rien le débat mais lui rendent au contraire la condition de son existence: la légitimité de TOUS les intervenants. Car en effet, si un ou plusieurs des intervenants sont déclarés ontologiquement illégitimes à débattre, plus aucun débat contradictoire ne peut exister. Comment une telle évidence peut-elle ne pas apparaitre à tous?

  2. Quand on lit le Stop Wokism Act, il s’agit ni plus ni moins du modèle Républicain français. Ravi de savoir que la France est inconstitutionnelle aux États-Unis.

  3. La conclusion de madame Britt C. Grant semble bien contredire le mouvement Woke. Cela semble prouver la réduction ad-hitlerum des moindres propos contre ce mouvement. Soutien et courage à Ron DeSantis pour faire tomber ce mouvement qui détruit notre civilisation.

  4. Si demain en cause la guerre en Ukraine la Russie doit envahir l’Europe de l’Ouest il y a bien longtemps que les états-unis nous ont envahi et ce dans bien des domaines mais surtout très gracieusement sans armes militaires mais plutôt idéologiques et d’influences, c’est peut être aussi pire.

  5. Oui le débusquer , le dénoncer et surtout l’empêcher de nuire chez nos petits qui n’ont pas la capacité de se défendre . Parents soyez vigilants , ne les laissez pas intervenir dans les écoles .

  6. D’après ce que je lis, ce sont des juges de Floride qui en a décidé ainsi. Déterminer ce qui est constitutionnel ou non est du ressort de n’importe quel juge chez eux ou est-ce l’exclusivité de la cour suprême?

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