Faut-il rapatrier en France les enfants de djihadistes ?

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La question se pose régulièrement et les autorités déclarent pratiquer le « cas par cas ». Un bon moyen de ne pas prendre position. Ponce Pilate ou Tartuffe ?

Mardi, BFM TV a diffusé le témoignage d'une grand-mère de quatre enfants, retenus au Kurdistan syrien avec leur mère. Elle appelle « au secours » et demande au président de la République d'organiser le rapatriement de ses quatre petits-enfants, âgés de 14 mois à 9 ans. Difficile de rester insensible à cet appel. Si sa fille, qui a rejoint l'État islamique en 2015, savait ce qu'elle faisait, que dire des trois enfants qu'elle a emmenés avec elle, et du dernier, qui est né sur place ?

La doctrine du gouvernement, c'est de rapatrier les mineurs isolés ou orphelins de moins de 5 ans et laisser les enfants sur zone lorsqu'ils sont avec leurs parents. Une attitude qui s'apparente à celle de Ponce Pilate, qui n'ose pas prendre ses responsabilités, ou, pire, à celle de Tartuffe. Les nombreux ex-socialistes qui le soutiennent se taisent étrangement, eux qui se prétendaient les premiers défenseurs des droits de l'homme, tandis que la droite se satisfait de ce qu'elle prend pour de la fermeté.

Mais peut-on faire confiance à un pouvoir qui cherche plus à ne pas faire de mécontents qu'à examiner objectivement les données du problème ? Les Français, quelle que soit leur origine, qui sont partis aider les combattants djihadistes, non seulement ont trahi leur pays, mais sont coupables d'intelligence avec l'ennemi. Ils auraient mérité d'être déchus de leur nationalité. Ils ne méritent, en tout cas, aucune compassion.

Quand on pense que l’État a été condamné à payer 500 euros à Salah Abdeslam pour les conditions de sa surveillance en prison ! Ceux qui protestent contre les condamnations à mort qui pourraient être prononcées contre les terroristes et réclament que les ressortissants français soient jugés sur notre sol se trompent de combat.

Pour leurs enfants, c'est différent. Il faut faire la distinction entre les adolescents qui ont été embrigadés physiquement et moralement, qui ont pu commettre eux-mêmes des crimes épouvantables, et les jeunes enfants qui sont victimes de cette guerre. Ils ne sont pas responsables des actes barbares commis par leurs parents. Les autorités françaises pourraient prendre en compte ce critère.

Quand des grands-parents réclament leurs petits-enfants, il devrait être facile de faire une enquête pour savoir s'ils sont exempts de toute complaisance pour l'islamisme et si l'on peut leur confier l'éducation de ces enfants, certainement traumatisés par ce qu'ils ont connu. Les hésitations de nos autorités proviennent moins de la crainte de se tromper que du risque de déplaire. Ponce Pilate comme Tartuffe sont avant tout des lâches.

Les exemples abondent de la duplicité de nos dirigeants. Voyez comme ils s'abstiennent de combattre efficacement les dérives de l'islamisme ! Voyez comme ils traitent de « liesse populaire » des manifestations qui célèbrent les victoires sportives d'équipes étrangères en cassant des vitrines et en brûlant des voitures ! Voyez comme ils trouvent des excuses à ceux qui font la nique au pays qui les a accueillis ! Voyez comme Macron s'abstient de condamner le multiculturalisme, qui sape les fondements de notre culture !

Par leur manque de courage, par leur clientélisme, par leur indulgence pour les pratiques communautaires, nos soi-disant élites se font les complices de l'islamisation progressive de la France. En ne sachant pas distinguer les innocents des coupables, dans la guerre contre le terrorisme islamique, par impéritie ou par complaisance, elles se montrent indignes du pouvoir et de notre confiance.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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