Les infirmières n’en peuvent plus. Environ 15.000 soignants ont été éjectés de l’hôpital pour cause de non-vaccination. Leurs horaires sont fous, la rémunération bien plus basse qu’ailleurs en Europe. Mais voilà, les soignants qui manifestaient en masse devant le ministère des Solidarités et de la Santé à Paris, le 7 juin dernier, seront heureux de l’apprendre : le même ministère ou, plus précisément, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) qui en fait partie, s’apprête à faire la fête, le 23 juin prochain. Une petite sauterie gentiment arrosée, la cérémonie des « DGOScars ». Il fallait y penser !

Les affiches ont envahi les locaux du 14, avenue Duquesne, dans le 7e arrondissement de Paris pour inciter à réserver cette soirée. On y distingue en noir et blanc, sur papier à en-tête du ministère, des couples de danseurs endiablés et un curieux personnage à l’allure mazoutée. « Affûtez vos répliques cultes et vos meilleurs pas de danse », invite l’une des affiches. Contacté par Boulevard Voltaire, le ministère confirme les agapes. La fête sera belle, à la DGOS. Mais voilà, cette perspective n’enchante pas tout le monde et des dents grincent. Car la DGOS n’est pas tout à fait pour rien dans la situation catastrophique de nos hôpitaux.

Officiellement, la Direction générale de l’offre de soins « participe à l'élaboration et à la mise en œuvre de la politique de santé définie à l'article L. 1411-1. Elle est chargée de l'élaboration, du pilotage et de l'évaluation de la politique de l'offre de soins en fonction des objectifs et des priorités de la politique de santé. » Elle assure aussi « le respect de la dignité et des droits des usagers de l'offre de soins ». Et gère, enfin, « la tutelle d'établissements publics nationaux et d'organismes nationaux exerçant leur activité dans le domaine de l'offre de soins ». En clair, c’est cet organisme qui gère l’administration des hôpitaux publics, assure la qualité des soins et organise l’offre de l’hôpital. À sa tête, un certain Jean Castex officia en 2005 et 2006 avec la fonction de directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins.

La DGOS est fréquemment décrite dans les milieux hospitaliers comme « une bulle hors-sol ». Cette soirée donnera des arguments en ce sens. Le champagne du ministère, pour les soignants qui déplorent l'état lamentable de leurs hôpitaux, aura un goût amer.

Dans un rapport sorti le 29 mars dernier, une commission d’enquête constituée à la demande des Républicains sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France évoquait « l’hôpital à bout de souffle ». Et reconnaissait que son « fonctionnement repose encore trop souvent sur la bonne volonté des personnels et sur une morale du dévouement, voire du sacrifice ». Le même rapport donne quelques idées d’utilisation des queues de budget du ministère et décrit l’état dramatique de ces hôpitaux qui faisaient, voilà pas si longtemps, la fierté du pays : « Vétusté des équipements, charge de travail excessive, mais surtout manque de temps médical et soignant auprès des patients sont autant de facteurs à l’origine d’un profond sentiment de perte de sens qui provoque des départs de personnels en cours de carrière. » Des résultats pareils, ça se fête, non ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/06/2022 à 15:13.

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11 juin 2022 à 13:39

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60 commentaires

  1. Il y a vraiment deux mondes dans notre beau pays !! C’était pas comme cela avant la révolution ??? Et on connait la suite !! L’histoire est un éternel recommencement !!

  2. la santé que tout le monde entier nous envie, ouais cela c’était avant depuis macron 1° veran et d’autres crapules ont pris le pouvoir et nous voila dans la m…e, mais on en redemande pour 5 ans. je me pose beaucoup de questions sur la santé mentale de mes concitoyens, suis je un être a part????

  3. Ca craque de partout en France. Plus rien ne fonctionne, on vit dans la peur, on n’a olus d’espoir. Il faut réintégrer immédiatement tous les soignants évincés sous prétexte du refus de cette mixture ; tout comme moi. Ne pas oublier que ce gouvernement fait et fera tout pour détruire la France.

  4. Les amateurs (pour rester correct) qui détiennent les clés du pouvoir en France sont dans l’incapacité notoire de résoudre le moindre problème.
    D’ailleurs, qui peut citer un seul secteur qui fonctionne correctement ???
    CQFD

  5. La situation ou se trouvent nos soignants était plus que prévisible, cela devait craquer un jour ou l’autre .
    En effet toute cette désorganisation vient du fait des 35 heures ( merci Madame Aubry )
    Nos pauvres soignants sont maintenant dans le désarrois le plus complet , et le plus difficile va être de trouver une solution
    Personne n’avait prévu l’arrivée de millions d’étrangers , en situation régulières ou non, maintenant que nous les avons, il faut bien les soigner.

    1. en situation régulière??? je dirais plutôt le contraire, et les soigner gratuitement, avec notre argent alors la merde pas question. ils sont si dépressifs chez nous qu’ils repartent rapidement chez eux ou le racisme n’existe pas, c’est bien connu

  6. Et pendant ce temps, un couple de soignants, ayant refusé de se faire injecter car ils ont assisté aux ravages des effets secondaires, se nourrissent aux Restos du Coeur, et ne peuvent plus mettre d’essence dans leur voiture …Alors qu’ils gagnaient 4000 euros , et alors qu’ils n’ont rien fait d’illégal, la « vaccination » n’étant en fait pas obligatoire, sauf par oukase macronienne !

  7. Une façon de tuer les vocations car il faut, vraiment se sentir appelé pour faire ce métier dans ce pays!

  8. Encore et toujours, ce mépris des Français, de ceux qui bossent, toujours cette arrogance et aucune gêne de dilapider l’argent public, ce même argent public soutiré au con-tribuable le plus spolié du monde et qui ne sert qu’à quelques uns, bien sûr, à ceux qui pensent bien, c’est à dire ceux qui pensent comme machiavel ! Et évidemment, toujours cette certitude d’impunité ! La dé-puté macroniste qui passait de 1 500 à 2000 € de son « enveloppe » en vêtements a t’elle été poursuivie par le PNF ?

  9. Et cela permet d’écluser quelque peu les mirobolantes retombées financières octroyées par les fabricants des vaccins Covid. Mais quelque peu seulement, n’est-ce pas monsieur l’ex-ministre ?

  10.  » Elle assure aussi « le respect de la dignité et des droits des usagers de l’offre de soins ».:Ah ? comment donc peut-« elle » ( amas de fonctionnaires même pas  » soignants » de formation) l’assurer, s’en assurer( vérifier sur place; en cas cobayes ? ), nous ( futurs patients ) en assurer ??? paroles , paroles ..! croyez-moi les yeux bandés !

  11. HONTEUX ce gouvernement !!! qui a mis 15000 agents hospitalier à la rue , sans indemnités , mais ce qui m’écoeure également c’est le manque de solidarité de leurs collègues vaccinés , lors de sa visite dans un hôpital visité par Macron récemment, je n’ai pas vu les agents de cet hôpital protester quand il a dit que pour le moment il n’était pas question de les réintégrer !!! ALORS VOTEZ BIEN AUJOURD’HUI !!!!!

  12. les soignants triment, les bureaucrates font la fète ! c’est la logique de l’administration française !!

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