États-Unis : qu’attendre de la prochaine élection à la présidence de la Chambre des représentants ?

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Le sort du monde et de l'Europe - et donc l'avenir de la France - vont être durablement impactés dans les mois qui viennent en raison de la situation nouvelle aux USA. En dépit de leurs idées toutes faites, les Français découvrent - avec la guerre en Ukraine - que les USA demeurent une gigantesque puissance militaire. Ils découvrent aussi leur dépendance économique à la Chine, énergétique à la Russie, leur propre faiblesse, la sottise inefficace de Bruxelles et l’âpreté de la compétition avec la Chine, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les USA. Et que la Russie est plus que jamais notre ennemie en Afrique. Aussi faudra-t-il scruter avec attention ce qui va se passer aux Etats-Unis durant les deux ans qui viennent.

On voit mal Joe Biden réussir à être réélu, compte tenu de son âge et de son état de santé, pas plus que l'inconsistante Kamala Harris. Mais on voit désormais presque aussi mal Donald Trump - empêtré dans des affaires judiciaires et qui vient de connaître des résultats électoraux de médiocre à mauvais - se relancer vers la Maison-Blanche malgré sa forfanterie coutumière : son parti n'y tient pas et des hommes jeunes piaffent d'impatience. Tout le monde observe la course en tête de Ron DeSantis, l'impeccable gouverneur de la Floride.

Mais on prête trop peu d'attention à l'élection, ce 3 janvier 2023, du nouveau président de la Chambre des représentants. Ce sera un républicain, car la chambre basse est désormais, de peu, GOP (« Grand Vieux Parti »). Mais qui ? Et quelles seront les conséquences pour les USA, le monde et donc pour nous ? Car ce 4 janvier, le contexte va changer : certes, les républicains n'ont qu'une courte avance de huit sièges (221 contre 213) sur leurs rivaux démocrates, mais une avance suffisante pour que le remplaçant de Nancy Pelosi - qui a donné sa démission - soit un républicain : le troisième personnage des USA. Quant au Sénat, il est partagé avec une courte avance pour les démocrates. Les élus américains - à la différence des Français - savent parfaitement faire des transactions politiques et budgétaires dans l'intérêt de leur pays. Mais le parti dominant à la Chambre va sans nul doute peser pour faire évoluer la politique actuelle - qui est mauvaise tant pour la paix que pour l'économie - et faire du trumpisme sans Trump. Les députés républicains ont élu leur leader, il y a deux semaines : ce sera Kevin McCarthy (un élu de Californie) et il a toutes les chances de grimper au perchoir dans un mois.

Or, quelles sont les prises de position de McCarthy ?

Sur l'Ukraine : en octobre 2022, McCarthy a déclaré qu'il n'était pas question de signer un « chèque en blanc » à l'Ukraine. La chambre de McCarthy va donc appuyer sur le frein et tourner le volant. La question est désormais : quelle paix et quand ? Emmanuel Macron a échoué à jouer son rôle alors qu'il était garant des accords de Minsk II et il ne pèsera que comme supplétif dans la prochaine négociation avec le Kremlin (quel qu'en soit alors l'occupant). Toujours au sujet de l'Ukraine : ira-t-il jusqu'à aider les conservateurs de son parti à déclencher une procédure de destitution du père Biden en raison des affaires du fils en Ukraine ?

Sur le commerce avec la Chine, McCarthy est sur la même ligne anti-Chine et protectionniste que Donald Trump : le 21 novembre 2022, il a accusé Biden de ne pas tenir tête à Pékin, le « n° 1 des pays qui vole la propriété intellectuelle... » (brevets) et il entend que « l'administration ne laisse plus la Chine faire cela à l'Amérique ». Il a indiqué vouloir lui aussi se rendre à Taïwan cet hiver... Et il sait pouvoir compter sur l'appui trans-courant de la gauche des démocrates (protectionniste) pour cela, car également attachée aux droits de l'homme.

Pendant que ces évolutions majeures se dessinent, Emmanuel Macron, lui, ne s'intéresse guère aux Français mais à lui : il voyage et il voyage, il parle et il parle, alors qu'une grave crise économique, alimentaire, sociale, sécuritaire, et énergétique a déjà commencé pour notre peuple. Avec son sens atavique du « en même temps » et, en l'occurrence, du « contretemps », Emmanuel Macron est allé visiter un président Biden dont l'image est mauvaise et les pouvoirs, dans un mois, seront restreints. Un peu d'optimisme, néanmoins, même si notre sort se joue ailleurs : la paix en Ukraine et l'endiguement de la Chine sont - avec le muselage du wokisme - de belles promesses de Nouvel An.

Henri Temple
Henri Temple
Essayiste, chroniqueur, ex-Professeur de droit économique, expert international

Vos commentaires

15 commentaires

  1. d’autant que 47% des américains veulent la paix en Ukraine, ça commence à bouger, quand à notre président en effet il voyage, il sera au Qatar demain pour faire des « emplettes » pour son avenir, pendant que nous ramons côté alimentaire, énergétique, sécuritaire, lui nous propose des préservatifs gratuits, tout pour sauver la planète, en effet nous n’avons plus les moyens de survivre, il propose les « capotes » pour sauver la planète, c’est énorme. Lui qui dernièrement nous faisait son cinéma avec le masque à Poitiers, claquait des bises à tout va aujourd’hui.

  2. Macron se préoccupe peu du sort de la France :  » il voyage et il voyage, il parle et il parle, alors qu’une grave crise économique, alimentaire, sociale, sécuritaire, et énergétique a déjà commencé pour notre peuple « . En effet, il fait campagne. Son rêve : être élu président de l’Europe. Les pays qui la composent ne sont pour lui que des « provinces », comme le sont l’Auvergne ou la Bretagne. Il s’imagine qu’il pourra faire jeu égal avec Biden, Poutine ou Xi Jinping sans se rendre compte qu’il n’est qu’un jouet entre leurs mains. Il n’a plus d’entreprises… Comment marcheraient-elles, d’ailleurs, sans gaz, sans pétrole, sans électricité ?

    •  » Comment marcheraient-elles, d’ailleurs, sans gaz, sans pétrole, sans électricité ? » Ce n’est pas ça le plus grave, c’est leur mise sous surveillance par une administration pléthorique et incompétente. Et ça c’est une maladie mortelle, au même titre que la Peste ou le Choléra.

  3. Évidemment les médias n’en ont pas parlé (sauf BV). C’est en effet capital car un changement de cap à Washington dans trois semaines va remettre Macron et Von der Leyen à leur vraie (petite) place.

    • Le moment est venu de remettre à leur place tous ces prétendants intelligents et aimant la France ou l’Europe. Ce n’est que de la poudre aux yeux par ces touts petits prétentieux mal intentionnés

    • Je ne suis pas certain que cela suffise pour calmer la très grande prétention de ces deux personnages.
      Macron commence déjà à inviter Zelenski et la Macronne fabrique des associations avec sa copine de l’Ukraine pour faire venir en France tous les blessés de cette guerre afin de les soigner gratuitement alors qu’il n’y a déjà pas assez de place pour ceux qui payent et qui cotisent pour avoir des soins et qui sont de plus en plus mal remboursés voir pour certains soins remboursés au bout de 10 à 12 mois avec des tracasserie administratives sans égal. Sans oublier que la Dette Macron est sur la ligne rouge à ne pas dépasser mais qui en réalité l’est déjà. Pourquoi croyez-vous qu’il veut piller les caisses de retraite qui ont de l’argent ?
      Non seulement Macron se fiche de la France mais il détruit le pays.

      • Mais c’est parfait pour ces français soumis. Ils ont voté pour. La réforme des retraites arrive, et ils vont encore s’aplatir et geindre. Ils ont ce qu’ils méritent et je ne les plains pas.

    • Ne vous leurrez pas,les, u.s n’ont toujours eu en vue leurs interêts et leur prépondérance sur le monde ,dit Occidental »mais,comme les époques changent,il est fort a parier qu’ils auront fort a faire,non seulement avec la Russie(quoique pas régime « charmant »)et la Chine,l’Inde,et l’Iran a la fois!Auront ils a plaisir de voir une situation européenne tourner au désatre,pour,allez faire cour,ré-inventer un plan Marschall »?

    • Evidemment » le petit chien au collier doré »est sensible a la fois a la laisse, et aux injonctions de ses deux maitres,l’un la-bas,l’autre plus proche,adoubé d’autres!

  4. Cela fait plus de 5 ans que Macron ne pense qu’à lui, à son image. Avec Madame il a fait du théâtre et a appris l’art de la mise en scène autour de sa très petite personne et nous Français en subissons les conséquences.
    L’avenir est sombre pour nos enfants et petits enfants

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