Et maintenant, une adolescente égorgée

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Un médecin égorgé, une septuagénaire égorgée et maintenant, une adolescente. « À force de tout voir, on finit par tout supporter… », prévenait saint Augustin. Il n’est pas un jour sans que la presse ne relate des attaques au couteau. Aurions-nous fini par nous habituer à la violence inouïe de ces actes, au point de ne plus réagir ? D’apprendre à « vivre avec » comme il faut « vivre ensemble », en espérant simplement ne pas se trouver au mauvais moment, au mauvais endroit ?

Jeudi, le corps inanimé d’une jeune fille de 13 ans a été retrouvé, un couteau planté dans la gorge. La victime gisait non loin de son école primaire à Clessé (Saône-et-Loire). L'enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie de Dijon s’orienterait vers une « rupture de relation amoureuse ». Des témoignages recueillis relatent que le suspect avait déjà évoqué sa volonté de « tuer quelqu’un et notamment sa copine » (Le Figaro, 9 juin). En garde à vue, le garçon de 14 ans a avoué les faits. Il a également expliqué « avoir été victime de violences de son père ». La violence engendre la violence. Une tragédie qui n’est pas sans rappeler le triste sort réservé à Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil pour des raisons similaires de relation amoureuse.

Immaturité affective

Face à la multiplication de ces drames de jeunes arrachés à la vie beaucoup trop tôt, ajoutés à la longue liste des faits de harcèlements (selon l’UNESCO, « 246 millions d'enfants et d’adolescents connaîtraient chaque année la violence dans et aux abords de l'école »), ne serait-il pas temps de s’interroger sur la réelle maturité affective de cette tranche d’âge ?

Dans notre société hypersexualisée, l’on apprend d’abord à des collégiens de sixième et cinquième à découvrir le consentement, la contraception, l’homophobie et l’homosexualité, puis en quatrième et troisième la polygamie, la masturbation et le plaisir féminin. « On n’est pas là pour débattre, mais pour leur dire que cela existe », assure Juliette Valours, intervenante en vie sexuelle et vie affective (La Dépêche, 1er février). À combien d’entre eux a-t-on dit que la pureté, cela existe aussi ? Ont-ils été exposés à un langage respectueux et adapté à leur âge ?

À vouloir les faire grandir trop vite alors qu’ils sont en pleine croissance psychologique, le fléau des réseaux sociaux et celui des lobbys LGBT aidant, notre société les a sommés de griller les étapes, jusqu’à adopter des comportements sexuels trop précoces. Et parfois, revers de la médaille, les mêmes jeunes-filles qui venaient en cours avec des tenues très sexy réapparaissent du jour au lendemain vêtues d’un grand kimono, les cheveux tirés sous un bandeau et le visage masqué, nous raconte un professeur dans un lycée. À croire qu’entre le crop top et l’abaya, il n’y a plus de troisième voie. Que seul l'islam radical serait capable d'offrir des valeurs morales à notre Occident décadent.

On pourrait penser que ces faits n’ont rien à voir et que passer du meurtre d’une adolescente aux l'apparition de silhouettes afghanes dans nos cours de récré est un peu exagéré. Las, tous témoignent de notre incapacité à responsabiliser cette génération, à l’aider à maitriser ses pulsions et trouver l’attitude ajustée dans ses relations. Il y a urgence à réaiguiller cette jeunesse qui se cherche éperdument, s’abime et peut se fourvoyer jusqu’à une certaine forme de radicalité.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Comme quoi, la liberté n’est pas simple à gérer.
    Pour de nombreuses choses, dites modernes, le danger n’a pas été vu. Entre autres, les smartphones.
    On parle des armes, mais ces appareils, sans cartouche ni balles, font aussi beaucoup de dégâts.
    Quelle est l’identité de ce jeune assassin ?

  2. « le corps inanimé d’une jeune fille de 13 ans a été retrouvé, un couteau planté dans la gorge. La victime gisait non loin de son école primaire »
    13 ans, école primaire??

  3. La culture de l’égorgement finit par dominer notre société. Un curieux parallèle avec l’abattage hallal . Souhaitons qu’Allah n’y soit pour rien, mais alors, quel diable se cache derrière ce fait irrécusable et si on ne croit pas en Dieu, on va au moins être obligé de croire à l’existence du Diable.

  4. L’égorgement est un mode opératoire importé, produit de la « richesse culturelle » apportée par qui vous savez, pratiqué par des adeptes d’une religion bien connue. Tout va très bien madame la marquise…

  5. Abominable . Quelles sont les origines familiales? On n’observait pas ce genre de fait il y a 40 ans

  6.  » témoigne de notre incapacité à responsabiliser  » quel langage de novlangue. Certains sont incapables d élever et d’éduquer des petits d’hommes, c’est à dire des enfants.
    Où a t on vu qu’à 13 ans, une gamine a une relation amoureuse et est en couple ?
    A 13 ans, je jouais à la poupée et à la dinette et je ne suis pas née avant que la première goutte du déluge ne tombe.

  7. L’ « éducation sexuelle » devrait commencer par l’éveil à la différence psychologique entre un garçon et une fille, la nécessité de se respecter soi- même et de respecter l’autre dans son intégralitè, dans ses fragilités, avec le souci de ne pas le faire souffrir un jour..

    Les jeunes dans leur ensemble attendent sans en avoir conscience qu’on leur impose l’exigence d’ un dépassement d’eux- même afin de rèpondre à un idéal qui puisse vraiment les combler.

  8. Beaucoup de médias ont la coupable tendance à ne se préoccuper que du sort de cette racaille, même s’il est vrai que celui de la victime est « réglé ».
    C’est le reflet qui caractérise l’époque actuelle de traiter par le social l’avenir de toutes les ordures qui gangrènent notre pays.

  9. Tous les jours des attaques au couteau et, plus terrifiant, de égorgements qui se multiplient sur des personnes vulnérables. Mais d’où nous vient donc cette culture barbare de l’égorgement ? S’il est vrai que les meurtres foisonnent dans nos séries télévisées, surtout américaines, on n’y voit quasiment pas de crimes par égorgement barbare. Comment se fait-il que nos grands sociologues, nos grands psychologues, nos politiciens, ne se penchent pas sur ces « nouvelles coutumes françaises » ?

  10. Le crop top en classe est inadapté, mais considérer qu’un homme est un porc en rut incapable de se contrôler à la seule vue d’une mèche de cheveux ne me semble pas être une valeur morale.

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