Quand j'ai convié Renaud Camus à un dialogue, j'avoue avoir eu une seconde d'hésitation, comme un frisson de peur.

Quoi, avoir envie de questionner et de laisser répondre, sans l'interrompre à chaque mot, ce pestiféré, ce galeux, cet ostracisé, était-ce bien raisonnable dans le climat actuel où la liberté d'expression n'est une valeur que pour les pensées accordées aux nôtres, n'était-ce pas suicidaire ?

Tant pis.

Je me suis jeté dans l'entretien comme on se jette à l'eau et, comble de l'indignité, je l'ai trouvé passionnant, stimulant, sans aucune nuance, infiniment discutable.

Mais j'avais face à moi un humain qui pense et non pas le diable qui est l'étiquette commode qu'on appose sur ceux qu'on a décidé d'exclure par principe de tous les débats.

Qu'on se rassure : je ne suis pas devenu Renaud Camus. Il n'était pas contagieux.

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9 septembre 2017

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