Emmanuel Macron est « frappé »

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Et voilà, nous y sommes : les années 30, le fascisme à l’horizon et puis la guerre, les tickets de rationnement, l’occupation… Mais n’anticipons pas. L’oracle Emmanuel Macron a la bonté de nous prévenir : "Je suis frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l’entre-deux-guerres." Si jeune et déjà frappé. La fonction est dévastatrice.

Une bonne nouvelle, toutefois : les accessoiristes de l’Élysée ont retrouvé la marionnette « Adolf Hitler ». Moustache bien placée, mèche impeccable. Les articulations grincent un peu mais elle fera l’affaire. Le peuple est assis au premier rang, la représentation peut commencer. À cet âge-là, on adore avoir peur. Allons-y ! Quelques personnalités En marche ! arrivent sur le castelet, casquées, sanglées et armées jusqu’aux dents. Prêtes à refouler l’invasion des troupes allemandes. Certains n’ont pas compris le parallèle entre les années 30 et le spectacle du jour. On recommence.

Cette fois, la menace a été localisée en Italie, en Hongrie et de l’autre côté de l’Atlantique dans un pays qui s’appelle le Brésil. Nous sommes cernés. Les députés macroniens tremblent de la tête aux pieds. L’assistance aussi. Adolf peut réunir tous ces criminels et surgir d’un instant à l’autre. Les danseuses brésiliennes en string prévues pour détendre l’atmosphère ne sont pas venues. Déjà en prison ! Preuve du danger qui plane au-dessus de nos têtes.

La voix de l’oracle Macron résonne dans la salle : "L'Europe est face à un risque : celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d'être bousculée par des puissances extérieures."

Cette fois-ci, c’en est trop. Le fascisme. Maintenant, la maladie. Des parents poussent leurs enfants vers la sortie. On ne peut pas faire confiance aux intermittents du spectacle. Il faut toujours qu’ils en fassent des tonnes. Allez, on s’en va. Les plus naïfs courent au supermarché le plus proche pour acheter du sucre, de la farine et quelques sacs de pommes de terre, au cas où…

Devant un public clairsemé, la voix reprend son récit : "Dans une Europe qui est divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l’Europe de l’après-Première Guerre mondiale à la crise de 1929." Neuf, neuf, euf, euf (pour la dramaturgie, les techniciens ont activé la chambre d’écho). Brrr... "Si on aurait su, on n'aurait pas venu", lance un gamin assis sur les genoux de sa grand-mère.

"Il faut l'avoir en tête, être lucide, savoir comment on y résiste", enchaîne le narrateur. Mouais. La lassitude gagne l’assemblée. La marionnette Adolf n’a toujours pas pointé le bout de son nez. La déception est grande. « Remboursez ! Assez ! »

Derrière le rideau fermé en vitesse, c’est le chaos. Les députés En marche !, qui n’ont décidément rien compris, veulent parler à Jean Moulin. Le directeur du théâtre s’arrache les cheveux. "Qui va aller voter contre les populistes sur la base d’une histoire aussi nulle ?" Mamma mia! Le coup de l’entre-deux-guerres n’a rien donné. Le public devient exigeant. Le métier est foutu. Un huissier arrive pour annoncer que le local est saisi. Une banque souhaite racheter les lieux pour créer une succursale. Le directeur peut rester. Ils lui trouveront un job.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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