Ainsi donc la famille élyséenne va-t-elle s’agrandir en accueillant un nouveau locataire : un chiot, dont la race reste à ce jour inconnue et que le couple présidentiel va bientôt adopter dans un refuge, rapporte Paris Match, cité par Madame Figaro. Aura-t-il l’occasion de gambader avec le bien nommé Figaro, le dogue argentin d’Emmanuel et Brigitte ? Peut-être pas, parce que Figaro est en ce moment cantonné au Touquet.

Le jeune chef de l’État perpétue donc la tradition de ses prédécesseurs : avoir un chien au Château. L’un des premiers canidés à fouler la pelouse présidentielle fut celui du Président Raymond Poincaré, qui a occupé l’Élysée entre 1913 et 1920. Il avait un berger allemand du nom de Bravo. En pleine guerre avec l’Empire allemand, il y a là quelque chose de cocasse, n’est-ce pas ? Si son successeur avait été Clemenceau, sans doute l’Élysée aurait-il ouvert ses portes à des animaux plus exotiques : sans doute un « Tigre »… mais c’est Paul Deschanel qui a été élu à sa place. Il n’a occupé la fonction que neuf mois et préférait grimper aux arbres : singe, oiseau, chat ? Dans la peau de quel animal se mettait-il ?

Puis l’histoire perd le fil des animaux présidentiels jusqu’en 1974, quand les deux labradors de Valéry Giscard d’Estaing sont mis sous les feux de la rampe : Samba et Jugurtha. Les labradors deviennent alors les animaux de la présidence. Ils deviennent quasiment l’un des attributs de la fonction. François Mitterrand suit les pas de son prédécesseur et, pendant ses deux septennats, s’entoure de son célèbre Baltique et du moins connu Nil, deux beaux labradors noirs. En 1996, le célèbre chien écrit ses Mémoires chez Calmann-Lévy : Le Gros Secret. Mémoires du labrador de François Mitterrand. L’auteur est en réalité Patrick Rambaud… Le chanteur à texte Renaud en a même fait une chanson fustigeant le fait qu’il ne puisse pas rentrer dans une église. Pis : le chien a été statufié à Soustons (Landes), où il trône à côté de la statue de son maître ! Une consécration pour le chien de « Dieu »…

En revanche, nul bronze pour Maskou, le labrador de Chirac qui a rejoint le paradis animal en 1998. C’est plutôt le chien de Bernadette qui est plus connu : le bichon maltais du doux nom de Sumo. Mais son départ de l’Élysée, où il avait beaucoup d'espace pour s’égayer, le rendit agressif, au point de mordre son illustre maître.

Les chiens de Nicolas Sarkozy sont sans doute les plus dissipés. Est-ce étonnant ? Ils abîment plusieurs pièces du mobilier présidentiel installé dans le salon d’argent : accoudoirs, fauteuils et tapis souffrent beaucoup. La facture des réparations aurait, selon certaines sources, atteint 7.000 euros. Philae, le chien de François Hollande, a, lui aussi, participé à la « légende » du lieu et de la fonction.

D’autres présidents dans le monde aiment s’entourer de canidés. Sans doute pour donner l’image d’une certaine humanité : qui aime les animaux ne peut pas détester les hommes. Sans doute pour souligner qu’il n’y a pas plus fidèle qu’un chien et que le président l’est aussi. Et enfin, peut-être pour dire que le mandat de président est, pendant cinq ans, une vie de chien ? Sans doute…

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24 juin 2017 à 19:58

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