Édouard Philippe a proposé des quotas d'immigration concernant des professions où il y aurait des tensions, beaucoup de postes non pourvus. Et martèle cela sur les ondes, avec la volonté farouche de se faire passer pour un « dur », l'homme qui va stopper l'invasion migratoire dans le pays. Eh oui, par les temps qui courent, la posture de fermeté sur le sujet est une nécessité électoraliste absolue pour qui prétend se faire réélire. Et, d’ailleurs, un récent sondage Elabe publié par BFM TV démontre que les Français sont favorables, à 64 %, à des quotas d’immigration, et 71 % à des restrictions de l’AME.

Les quotas sont, dans l’esprit des Français, un outil pour freiner l’immigration, mais aussi l’améliorer en terme qualitatif, d’intégration, d’utilité économique et sociale. Or, l'immigration économique, celle qui est concernée par le projet, ne représente que 35.000 titres de séjour, sur les 255.000 accordés ces dernières années : quid du regroupement familial, principale voie béante d'entrée dans le pays ? Quid des peut-être deux cent mille clandestins qui continuent de pénétrer illégalement chaque année, sans compter ceux déjà présents qui seraient expulsables mais qui bénéficient du laxisme des gouvernements ?

La politique des quotas vantée par Philippe annonce le contraire de ce que l'on pourrait en croire : une hausse de l'immigration professionnelle, pour combler les trous dans les recrutements des grandes sociétés. Elle ne dit rien des autres voies d’immigration, ce qui laisse entendre que le laxisme actuel prévaudra encore. Une politique de la facilité, du court terme, pour répondre aux besoins des grands groupes, plutôt que de développer les formations ou de revaloriser certains métiers difficiles (bâtiment, restauration…) avec, par exemple, des baisses de charges ciblées en échange de hausses de salaires. Mais à LREM, comme au PS et ailleurs, on préférera toujours l'immigration à toutes les autres options...

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07 novembre 2019 à 21:59

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