[EDITO] Prix Nobel de la paix: un député Renaissance propose les Sleeping Giants

Éric Bothorel

Après Reporters sans frontières, qui cherche à faire censurer CNews, voici Les Sleeping Giants proposés au prix Nobel de la paix. Dans le monde absurde, entre Kafka et Ionesco, que tente d’édifier, comme une pitoyable citadelle, une gauche à bout de souffle qui voit s’effondrer comme un château de cartes son magistère moral, on ne s’étonne de rien. Mais quand même.

C’est Libération, dont on connaît les obsessions monomaniaques pour tout ce qui concerne « l’extrême droite », dont le périmètre devient chaque jour un peu plus large, qui annonce cette information dans ses colonnes. Nous sommes bien, pourtant, le 15 février et pas le 1er avril : cette proposition grotesque a été formulée par le député Éric Bothorel, député Renaissance des Côtes d’Armor.

Vous ne connaissiez pas ce député ? Nous non plus. Ceci expliquant peut-être cela, la quête d’un peu notoriété auprès du lectorat d’extrême gauche n’a sans doute pas été pour rien dans sa démarche surréaliste. Il montre, en tout cas, qu’au parti du « en même temps », on trouve la carpe et le lapin, des LR repentis et une extrême gauche décomplexée.

Son nom, Bretagne oblige, ressemble à celui du célèbre Théodore Botrel, qui chantait La Paimpolaise. Mais la ressemblance s’arrête là. De son coin, il est peu probable que cet ancien militant socialiste aime « son clocher et son grand pardon ». S’il fait des yeux de Chimène à une religion, ce n'est pas à celle-là. En octobre 2019, il s’est désolidarisé d’Aurore Bergé sur le port du voile pour les femmes accompagnant les sorties scolaires : « Il y a des messages qui participent d'une forme de stigmatisation, et je trouve ça dangereux » (sic). En novembre dernier, celui qui appelle Zemmour « le hoquet des heures sombres » dénonçait, dans les colonnes de Mediapart, la diffusion du film sur les massacres du 7 octobre à l’Assemblée, jugeant que ce n’était « pas une bonne idée ». Il fait également partie des vingt députés qui n’ont pas voté la loi Immigration. Bref, que ce député Renaissance fasse la promotion d’un groupuscule d’antifas internationaux n’a donc rien d’étonnant. Mais qu’il prétende faire de ces harceleurs de marques et de médias en ligne un parangon de la paix alors que la majorité à laquelle il appartient a fait du cyber-harcèlement son grand combat est une gravissime provocation. L’anonymat sur les réseaux sociaux est pointé du doigt comme vecteur essentiel de la haine, dont il permet l’impunité - « Moi, je ne veux plus de l’anonymat sur les plates-formes Internet », avait affirmé, catégorique, Emmanuel Macron. Sait-il qu'un député de sa majorité porte au pinacle des militants antifas masqués, cachés derrière d’improbables avatars et de nombreux comptes factices ?

Boulevard Voltaire est nommément cité par Libération comme une grande victoire des Sleeping Giants. Pour écrire l'article en question, il a fallu deux journalistes, Maxime Macé et Pierre Plottu. Pas un n’a eu l’idée de contacter Boulevard Voltaire pour vérifier si l’affirmation des Sleeping Giants selon laquelle ils auraient « asséché » les finances de BV était vrai. Il est vrai que les copains, on les croit sur parole, n’est-ce pas ? Ça, c’est du journalisme, les gars !

Pas de bol, c’est complètement faux ! De fait, en 2017, Boulevard Voltaire a été, avant Valeurs actuelles, CNews, Causeur et tant d'autres, la première cible. Les Sleeping Giants comparaient BV au site Breitbart, responsable selon eux, en 2016, de l’élection de Trump. C’est lui faire beaucoup d’honneur : BV n’est pas comme Libé, qui a activement fait campagne pour Emmanuel Macron : il n’a jamais prétendu « faire » un président de la République.

La vérité est que la campagne de harcèlement des Sleeping Giants, en dépit de leurs fanfaronnades, n’a eu que peu d’incidence sur le développement de BV. Et ce n’est pas l'activisme de ces militants d'extrême gauche, c'est-à-dire le harcèlement des annonceurs, qui a fait sauter la régie publicitaire Google Ad Sense de BV, mais un signalement massif et abusif de hackers, pour lequel BV a déposé plainte. Mais peut-être les Sleeping Giants veulent-ils bien se dénoncer et reconnaître être ces hackers ? Si c’est le cas, cet aveu rendra grand service à notre avocat pour la procédure.

Quoi qu’il en soit, prudence et volonté d’indépendance ont toujours poussé Boulevard Voltaire à ne considérer les revenus publicitaires que comme un appoint marginal : Boulevard Voltaire vit essentiellement du soutien de ses lecteurs, sur lesquels la propagande antifa n’a aucun effet. Ou plutôt, un effet inverse à celui escompté : il les galvanise.

Le média « asséché » va très bien, merci. Ce sont les jeunes journalistes qui grossissent chaque année, plein d'enthousiasme, les rangs de la rédaction qui en parlent le mieux.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

35 commentaires

  1. On ne peut que s’interroger sur le niveau culturel et moral de cet individu. Renaissance a du faire les caniveaux bretons pour trouver cet olibrius hors sol…..et ça vote les lois qui gèrent le pays.. d’où son état en soins palliatifs.

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