Écologie : les fanatiques de l’Apocalypse climatique

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Dans son ouvrage sur Les origines intellectuelles du léninisme (Gallimard), l’historien Alain Besançon avait eu cette formule célèbre : « Lénine ne sait pas qu’il croit. Il croit qu’il sait. » S’interrogeant sur la nature des idéologies politiques modernes, il remarquait en effet que celles-ci conjuguaient deux caractères habituellement opposés : la croyance et le savoir. Comme savoir, elles prétendaient être des théories rationnellement argumentées et démontrées ; comme croyance, elles prétendaient apporter certitude et salut.

La puissance d’attraction des idéologies reste incompréhensible sans la mise au jour de leur noyau mythique dont la profonde résonance émotionnelle explique le caractère hautement contagieux.

La multiplication de mouvements écologistes extrémistes et la fascination qu’ils semblent exercer sur des jeunes de plus en plus nombreux ne s’expliquent pas par la surmédiatisation des froides analyses du GIEC. Elles procèdent avant tout de la transformation de l’écologie en une doctrine de salut collectif sur fond d’interprétation apocalyptique de l’Histoire.

Qu’il s’agisse d’« anéantissement biologique », d’« hécatombe du vivant » ou encore d’« extinction de masse », le discours écologiste annonce un monde proche de la destruction et qui périra si les hommes ne se convertissent pas à la nouvelle doxa verte.

Comme l’avait noté, dès le début des années 1980, la sociologue Danièle Hervieu-Léger, le catastrophisme écologique se présente comme le châtiment inévitable d’une faute collective et ouvre sur une problématique du salut.

S’inscrivant dans la tradition des millénarismes révolutionnaires, cette écologie considère qu’une rupture brutale est nécessaire pour faire advenir sur cette Terre un monde nouveau réconcilié. Il ne s’agit pas d’améliorer la situation mais d’obtenir la transformation radicale du réel. La rédemption passe par la destruction de l’ancien et l’avènement du nouveau.

Le mouvement Les Soulèvements de la Terre, qui était un des organisateurs de la manifestation sur le chantier de la « méga-bassine » à Sainte-Soline, fin octobre, le proclame sur son site Internet : « Entre la fin du monde et la fin de leur monde, il n'y a pas d'alternative. »

Le mouvement indique se composer notamment de « jeunes révolté·es » qui ont grandi « avec la catastrophe écologique en fond d'écran » et qui ont lutté « contre la loi Travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l'apocalypse climatique ».

Dans leur programme d’actions, ils ajoutent : « Nous sommes à la croisée des chemins. L’écologie ne peut pas être un accompagnement de l’extinction du vivant, sous la forme d’un écoquartier "moins pire". Elle doit être une écologie de lutte contre tous les projets destructeurs. L’époque l’exige. Le monde d’après doit advenir. »

L’espérance d’une régénération du cosmos est au cœur de ces idéologies qui annoncent l’avènement d’une société nouvelle débarrassée de tout mal après la destruction de l’ordre politique et économique existant. Le mouvement Extinction Rebellion affirme ainsi se rebeller « pour remplacer le système actuel qui mène à l’extinction du vivant par un système qui mette en son cœur le vivant et sa régénération ».

Le déchaînement de violences observé, fin octobre, à Sainte-Soline montre que cet imaginaire apocalyptique n’est pas sans danger. Il finit toujours par légitimer le pire au nom du salut de l’humanité. Du passé faisons table rase, proclamaient Lénine, Trotski, Mao ou Pol Pot, qui ne doutaient pas de conduire leurs peuples vers des lendemains qui chantent.

Le syndrome apocalyptique se manifeste historiquement dans des moments de crise. Lorsqu’une rupture semble advenir dans le temps. Plus le monde devient chaotique et menaçant, plus le sentiment de fin des temps devient prégnant et plus s’impose le besoin de retrouver du sens et de la cohérence afin de refonder la société autour d’un ordre nouveau.

Ce syndrome peut toucher de petits groupes sectaires et ne pas se diffuser ou bien, à partir de ces petits groupes au départ très marginaux, un processus de contagion peut se développer et transformer le mouvement en un phénomène de masse.

L’écologie pourrait alors devenir la matrice d’une nouvelle religion politique qui, selon la définition qu’en donna Raymond Aron en son temps (L’âge des empires et l’avenir de la France, Éd. Défense de la France, 1946, p. 288), prendrait dans les âmes de nos contemporains la place de la foi évanouie et situerait ici-bas, sous la forme d’un ordre social à créer, le salut de l’humanité.

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Il faut arrêter avec cette fausse idée de réchauffement climatique qui est naturel est qui dure depuis des millions d’années . Les « savants du GIEC semblent l’ignorer et ne font que des constats à court termes .
    La vérité est qu’il s’agit d’un changement climatique crée par l’homme depuis moins de 200 ans (déforestation, remembrements, suppression des sites naturels, création de lacs artificiels important, cultures intensives ect .
    Ces sectes écologistes sont la mort de notre terre .

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