École à la maison : face aux refus massifs de l’Éducation nationale, les parents appréhendent la rentrée

pexels-photo-256468

« Ce refus m'a dévastée. L'instruction en famille était un vrai choix de vie, celui de pouvoir accompagner ma fille dans ses apprentissages, de le faire à son rythme et de respecter ses besoins au maximum. Le seul fait de penser à la rentrée scolaire me fait pleurer... » Comme Christelle, aidée par l’association Liberté Éducation qui publie ses propos, des centaines de parents, ayant fait le choix de l’instruction en famille, appréhendent la rentrée 2022. Après un été marqué par les refus massifs et souvent injustifiés de l’Éducation nationale aux nouvelles demandes d’autorisation et les recours devant les tribunaux administratifs, « les familles sont aux abois », déplore Jean-Baptiste Maillard, secrétaire général de l’association Liberté Éducation, contacté par Boulevard Voltaire.

Vers la fin de l’école à la maison ?

Les difficultés débutent à l’été 2021. À cette époque, la loi contre le séparatisme, tout juste adoptée, vient modifier le Code de l’éducation. « Nous sommes passés d’un régime déclaratif qui respectait la liberté fondamentale des parents d’instruire leurs enfants à un régime d’autorisation », détaille Jean-Baptiste Maillard. Désormais, les familles désireuses d’instruire leurs enfants en famille, en dehors de l'école, doivent au préalable demander l’autorisation au rectorat. Seuls quatre motifs sont alors acceptés pour valider cette autorisation : l’état de santé de l’enfant ou son handicap, la pratique d’activités sportives ou artistiques intensives, l’itinérance de la famille ou son éloignement géographique de tout établissement scolaire et, enfin, « l’existence d’une situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif ». Or, ce quatrième motif, le plus souvent invoqué par les familles, « est un motif flou, que personne n’est capable de définir », fustige le secrétaire général de Liberté Éducation. Et d’ajouter : « Ce flou occasionne énormément de refus. » En effet, selon l’enquête menée par la Coordination pour la liberté d’instruction (COOPLI), un collectif favorable à l'école à la maison, 68 % des demandes pour débuter l’instruction d’un enfant en famille ont été rejetées cette année, l’administration considérant souvent qu’il n’y avait pas de « situation propre ». Un chiffre qui atteint même les 100 % dans certaines académies comme Toulouse, Besançon, Dijon, Nice ou Orléans. Le « régime d’autorisation » se transforme en « régime d’interdiction déguisée », dénonce Jean-Baptiste Maillard.

Pour le secrétaire général de Liberté Éducation, qui pratique l’école à la maison depuis plus de dix ans, l’objectif de l’Éducation nationale est clair : « scolariser tous les enfants ». Il en veut pour preuve les chiffres délivrés par l’Éducation nationale. Alors que l’école à la maison avait le vent en poupe, ces dernières années – +15 % entre 2020 et 2021 - , les chiffres de la rentrée 2022 s’annoncent moins prometteurs avec, d’ores et déjà, une diminution annoncée de près de 30 % des effectifs.

Des parents à bout

« Je n’en dors plus », confie Zoé sur l’un des groupes Facebook consacrés à l’instruction en famille. « On nous traite comme des malfaiteurs alors qu’on veut s’investir à 200 % pour le bien de nos enfants », ajoute Alexiane. Beaucoup restent perplexes face aux décisions de l’administration. « Je ne comprends pas ce refus alors que les deux aînés sont déjà en instruction en famille et que les contrôles ont toujours été satisfaisants », témoigne Élisabeth auprès de Liberté Éducation. « C’est un marteau enclume que l’on écrase sur la tête de ces familles », dénonce Jean-Baptiste Maillard qui, pour la première fois, a lui aussi dû demander l’autorisation d’instruire ses enfants.

Face à cette situation intenable, les parents s’organisent en collectifs afin de faire entendre leurs voix. Outre les recours devant les tribunaux administratifs, ils appellent à se réunir devant les rectorats. Ils réclament un retour au régime déclaratif basé sur la confiance mutuelle entre les parents et l’Éducation nationale. Compte tenu de l’urgence de la situation, de nombreuses associations organisent, les 7 et 8 octobre prochains, un sommet européen de l’instruction en famille dans l’espoir d’être entendues au plus haut niveau de l’État.

Mais le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, spécialiste des minorités, entendra-t-il les appels de détresse de ces familles qui ne représentent que 0,4 % des enfants scolarisables ?

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Normal ! S’ils ne vont pas à l’école, ils n’ont plus les infrastructures pour les aider à choisir leur “genre”, ils n’ont plus l’enseignement idéologie pour en faire des moutons, ils n’ont plus les échanges de “chat” avec de bons petits camarades qui éventuellement peuvent les harceler, ils peuvent avoir accès à la culture classique sexiste-raciste-homophobe-, à la musique-classique-white privilège, etc. Je trouve totalement justifié que le gouvernement, qui soutient par défaut ou même activement l’idéologie progressiste islamiste empêche tant qu’il le peut ce retour à la barbarie.
    Non à l’école à la maison.

    • S’est tellement mieux l’éducation obscurantiste à la maison où on leur apprend que la terre est plate a été créé en 6 jours.

  2. La classe à 3 ans , l’interdiction de faire la classe chez soi , la suppression de l’émission  »des chiffres et des Lettres ,
    l’Education  » nationale » au plus bas etc ….

    Tout est fait pour tenir les enfants sous la coupe d’un Etat de plus en plus totalitaire :
    plus les citoyens seront NULS , plus on pourra manipuler les Français !

  3. Destruction de l’éducation national, quant on remarque qui sont mis à la tête de cette institution on comprend que c’est cuit. Pourtant il y a quelques dizaines d’années la France était au top niveau en Europe, actuellement qu’en est il, il y a certainement une bonne raison.

  4. Vu l’état de l’école publique , l’école privé ou l’enseignement à domicile est le meilleur choix que peuvent faire les parents pour le bien de nos enfants. Et ou donc tous ces élus mettent leurs enfants sinon dans le privé ….

  5. A t’on donc tellement peur que ces 0.4 % d’enfants échappent à l’endoctrinement isalamo gocho, LGBT, LGBTQ etc., trans, etc . ? Mais qu’attend donc ce ministre, honnête et sincère, pour mettre ses enfants à l’école de la république plutôt que dans l’école privée la plus prestigieuse de France ? N’aurait-il donc pas confiance dans cette éducation nationale dont il est le responsable ? C’est inquiétant ….

  6. « Je ne comprends pas ce refus alors que les deux aînés sont déjà en instruction en famille et que les contrôles ont toujours été satisfaisants »!
    Les inspecteurs de l’éducation nationale, devenue « irrationnelle », ferait bien mieux d’inspecter et de sanctionner leurs propres personnels éducatifs et de revoir les programmes débiles élaborés par des idéologues que l’on nomme « pédagogues », plutôt que des parents soucieux, eux de l’avenir de leurs enfants. Les hussards noirs de la République se sont transformés en hurons encartés plus près à faire grève qu’à instruire.

  7. On nous informe à longueur de journée du manque d’enseignants, et de celui de chauffeurs de bus scolaires… alors l’enseignement à la maison semble être une réponse à ces carences structurelles, même si c’est dans de faibles proportions, et devrait être encouragé.
    Encore un exemple de « pensée complexe » macroniste (ce que les gens de bon sens traduisent par « pure c***erie »…)

  8. Pas le droit de scolariser les enfants à la maison dans certaines familles alors qu’il y a un manque criant d’enseignants !
    Cela devient vraiment la quadrature du cercle !!
    Soutenons Liberté Education .

  9. Il faut bien comprendre que 0,4 % des enfants c’est beaucoup pour les idéologues qui gouvernent ce pays. Laisser échapper ces enfants à l’empoisonnement moral institutionnel n’est pas supportable. Les parents seront traités comme des non vaccinés. Ceux qui n’entrent pas dans l’emballage prévu doivent être éliminés.

  10. Echapper à l’emprise de l’E.N. , à la propagande gauchiste n’est donc pas un motif suffisant pour le Ministre de la catastrophe intellectuelle du pays . Evitez donc, si vous voulez que votre dossier soit considéré , de faire le moindre commentaire sur Boulevard Voltaire !

  11. Évidemment, l’EN veut scolariser tous les enfants pour étendre l’idéologie wokiste, les imprégner de la théorie du genre, leur apprendre que la France n’a pas d’histoire ni de culture et que c’est un pays raciste. Cela fait partie du projet d anéantissement de Macron. Quant à savoir lire, écrire et compter, ça passe au 2d plan. Les parents doivent se battre et refuser cela. Inscrire les enfants dans le privé peut au moins limiter les dégâts. C’est ce que j’ai fait pour toute leur scolarité et je m’en félicite aujourd’hui.

    • Seule une levée de boucliers en masse de TOUS LES FRANCAIS conscients peut freiner voir stopper cette transformation de l’être humain vers un robot servile.

  12. Quand on voit ce que devient l’enseignement à l’école, on peut comprendre le désir des parents d’y soustraire leurs enfants.
    Par ailleurs, vu le manque de professeurs qui va nécessiter l’embauche de contractuels, il me semble illogique de restreindre l’école à la maison.

  13. Mais par contre, ce ministre met ses enfants dans la meilleure école privée comme tous les autres ministres d’ailleurs !
    Vu la médiocre qualité de l’enseignement à l’école de la République, tous les ministres de l’éducation nationale veulent former des ânes pour mieux les manipuler ! La plupart des jeunes ânonnent des inepties, ils ne savent plus penser par eux-mêmes , n’ont plus l’esprit critique ! Quelle tristesse !

    • Une tristesse certainement, mais aussi la démonstration de l’inconscience tragique des Français qui ne se révoltent que faiblement contre cette mise en cage de l’être humain.

  14. À l’avenir il faut appeler nos enseignants « Educateurs  » car ils font bien parti de L’éducation nationale. Nous les qualifierons d’enseignants le jour ou l on appellera les choses par leur vrai nom à savoir. Enseignement nationale.

    • A mon avis, ce sont davantage des rééducateurs, répercutant servilement le wokisme ministériel.

  15. Comme d’habitude, pour éviter d’être pris en flagrant délit de « stigmatisation » des écoles coraniques, on supprime l’école à la maison pour les gens qui ne veulent pas que leurs enfants soient abrutis et nivelés par le bas, par l’éducation nationale … Les futures générations vont être gratinées; pas étonnant que l’on supprime « Des Chiffres et des Lettres » car au train où vont les choses, dans une paire d’années les ados lobotomisés par le smartphone ne sauront s’exprimer que par éructations et borborygmes, ou ils cogneront; c’est une tendance qui se généralise déjà.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois